La laïcité, telle qu’elle est orientée maintenant, sert à discriminer les musulmans et, à travers elles et eux, les ancien-nes colonisé-es. La laïcité est évoquée par les libéraux (PS, LR) et l’extrême droite pour stigmatiser une partie de la population, la désigner comme bouc-émissaire et ainsi mettre en avant la question de l’identité nationale pour faire oublier celle de l’identité sociale.
Le désir de détournement de problèmes (et de solutions) n’est pas nouveau. Ce qui est nouveau c’est que cela soit fait au nom de la laïcité, un des éléments fondateur de notre histoire nationale.
Comment en est-on arrivé là ? Quel est ce tour de passe-passe ?
La séparation de l’église et de l’État a été, aux alentours de 1905, une arme de l’État pour désarmer l’église catholique, la remettre à sa place à savoir que sa loi (catholique) n’était pas au dessus des lois (républicaines).
C’est le même mécanisme qui est maintenant utilisée pour dire que la loi des hommes est supérieure aux lois du dieu musulman.
Logique.
Le « deux poids, deux mesures » fait le reste, entre d’un côté l’islam (qui serait anti-laïcité) et de l’autre la chrétienté et le judaïsme (qui seraient intégrés à la laïcité). Cette différence de traitement entre religions permet de désigner, sous couvert de respect d’un principe républicain (« les valeurs de la république »), une population à la vindicte, de légitimer la discrimination de fait.
Il nous faut donc reprendre le débat à la base : c’est quoi la laïcité que nous voulons ?
Il nous faut également tirer une expérience de ce détournement de concept, de valeur. Il va falloir aller reprendre le concept de « liberté » aux libéraux et très bientôt le concept de « social » à l’extrême droite.
Au boulot !
Pascal C