Pour nous, depuis la dernière séquence électorale, le Front de Gauche s’avère en crise politique.
Il reste cependant l’instrument politique à construire pour porter un programme résolument de gauche, antilibéral, orienté vers la satisfaction des besoins sociaux du plus grand nombre.
Le Front de Gauche ne sera crédible que s’il se montre décidé à appliquer son programme dont le contenu, à actualiser en permanence, est diffusé sous le titre « l’humain d’abord ». Une telle application ne peut être présentée comme simples décisions administratives prises par une majorité hors de contrôle des citoyens, à la différence de ces programmes électoraux longs, non lus, et au final non respectés par les candidats, une fois élus, ainsi de Hollande.
Nous devons affirmer que notre programme antilibéral ne se conçoit pas comme petit bréviaire d’un élu charismatique, mais comme ne prenant vie qu’à condition de s’appuyer sur et être appuyée par la mobilisation sociale des salariés, actifs et inactifs, en emploi et chômeurs.
Nous ne serons crédibles qu’à condition d’affirmer que chaque mesure politique, économique et sociale, mise en œuvre par les élus du Front de Gauche, organise une rupture avec l’Europe libérale, l’Europe du capital productif comme financier.
Face aux résistances que ne manqueront pas d’organiser les possédants nationaux et européens, face aux tentatives de l’UE libérale pour déstabiliser, dissuader, menacer de représailles, le Front de Gauche, pour valider sa politique, opposera le recours à la démocratie électorale et sociale, aussi bien dans le cadre national qu’en direction des pays européens où des volontés politiques semblables sont exprimées.
Ainsi défini, le Front de Gauche est un front politique de lutte contre les politiques néolibérales, contre les politiques de la social-démocratie acquise aux thèses du néolibéralisme économique de Hollande et Valls.
BILAN ÉLECTORAL PARTIEL .
Les récentes élections européennes montrent que le Front de Gauche n’a pas été capable de mobiliser son électorat des présidentielles, ni même d’attirer l’électorat perdu par le PS. Cet électorat de gauche s ‘est massivement abstenu.
Les raisons pour lesquelles la social démocratie nous entraîne dans sa chute doivent être sérieusement examinées. Ces raisons sont vraisemblablement multi causales et l’érosion lente qui touche notre propre électorat n’est pas récente. Pour autant, l’image des dissensions et le manque de clarté donnés tout au long de la séquence des municipales a approfondi la désaffection à l’égard du Front de Gauche.
Le score élevé du Front National, certes en pourcentage des exprimés sur fond d’abstention massive, ne peut ni ne doit être minoré. Ce parti reste avant tout raciste et fasciste, c’est pourquoi il doit être combattu avec énergie.
Cependant, son influence doit être ramenée à de justes proportions au regard du corps électoral. Les mobilisations anti FN, aussi justes et nécessaires soient elles, ne nous donnent pas la clef essentielle pour réenchanter et remobiliser les abstentionnistes, au plan électoral et social.
Guy Aubarbier
Philippe Bayer
Pascal Boissel