Il y avait à la tribune Daniel Sanchez, responsable CGT, Bertrand Geay, sociologue et militant associatif, Yves Jamain, secrétaire du PCF86 et Jean-François Pelissier, porte-parole d’Ensemble! , Gilles Caire, universitaire, fut l’animateur de la soirée.
Bertrand Geay a rappelé son expérience, que plusieurs d’entre nous partagent avec lui, du Front social départemental créé à Poitiers alors que Le Pen, le père, s’était qualifié au second tour des élections présidentielles. Un sentiment de retour du même mais en pire malgré tous nos efforts depuis.
Voici quelques autres éléments retenus de ce débat.
Une discussion sur l’état de la gauche
Le PS, son gouvernement, est au-dessous de tout, lui qui n’a même pas fait le programme annoncé alors qu’on savait pertinemment que si rien ne changeait c’était favoriser le développement du FN . Lequel est maintenant aux portes du pouvoir.
« On n’attendait rien de Hollande mais il a quand même réussi à nous décevoir »
Certains voient avec intérêt et sympathie la démarche de Montebourg : « que Montebourg ou Mélenchon soit candidat, je m’en fiche mais il faut être unis »
D’autres non, en particulier des militants d’Ensemble!, considèrent que le Ps ayant été soutien d’un gouvernement ennemi durant cinq ans, avec accélération lors de la lutte contre la loi Travail, il n’est plus possible dans l’immédiat de faire quoi que ce soit avec quelque courant du PS que ce soit, (même les frondeurs qui participent aux primaires) . Cependant, si le PS est mort, il y a des militant-es du PS à qui on doit s’adresser
La candidature Mélenchon a été évoquée plus que discutée. Elle semblait s’imposer mais sans susciter un engouement particulier tant il y a un noyau dur jacobin, centralisateur, étatiste dans cette forme politique.
La lutte collective apparaît à beaucoup, en particulier dans la jeunesse, comme n’offrant aucun avenir ; ce qui est constat qui serait accablant s’il n’existait pas des minorités activistes assez nombreuses. Aujourd’hui il y a rejet des syndicats et des partis alors que s’organiser est plus que jamais nécessaire.
Il existe partout une remis en cause des élites, rejet de Clinton mais aussi de Hollande et de Duflot (et même de Sarkozy).
Trump
Il faut voir les mauvaises nouvelles en face mais les bonnes aussi. Il y a Trump mais aussi la campagne Sanders.
La victoire de Trump fait beaucoup penser à la situation française : mépris et fracture sociale notamment scolaire.
La conquête de Trump s’est adossé sur la déliquescence du parti démocrate. Beaucoup de jeunes qui ont participé à la campagne de Sanders n’ont, selon de nombreux analystes, pas voté pour Clinton. Cela nous rappelle à nos responsabilités : être conciliant avec les néolibéraux peut être un mauvais calcul électoral, même à court terme.
La réunion nationale de l’appel des 100
Elle a eu lieu à Montreuil récemment, tout l’échiquier politique de la gauche radicale était présent. C’est une bonne nouvelle tempérée par cette interrogation: « quelle confiance peut-on avoir en celles et ceux qui signent cet appel puis qui participent aux primaires du PS… prenant ainsi le risque de soutenir un candidat issu d’un gouvernement qui fait le contraire de ce que dit l’appel des 100 ? »
L’originalité de cet appel c’est de réunir des politiques, des syndicalistes et des courants qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble.L’appel des 100 doit donner un « récit politique », armer les candidat-es pour les législatives. Il a commencé.
Un nouvelle appel national est en route pour réclamer l’unité et aussi pour penser aussi à l’après élections.
Et ici ?
Il n’y a pas de militant-es EELV, France Insoumise, NPA dans la salle. Pourtant il y a une tradition unitaire et de dialogue dans le département. Il faut rencontrer ces organisations pour les législatives, s’adresser à elles. Nous devons aussi nous adresser au monde associatif. Ancrons les traditions unitaires locales anciennes.
Le PCF s’adresse aux partenaires des élections départementales d’ « Inventons la Vienne » : ce qui nous a uni pour les élections départementales doit pouvoir se refaire aux législatives.
La cohérence des propositions « c’est l’alliance du rouge et du vert » : pas d’écologie sans social et pas de social sans écologie.Les mobilisations sociales bousculent les politiques. « Les gens veulent que ça change maintenant ». Il faut que cette colère revienne vers une alternative de gauche. Il faut arrêter de pleurnicher. Il existe une attente dans les quartiers et nous devons y répondre ; nous devons faire des propositions concrètes.
Il existe un potentiel de révolte comme le succès du film « Merci patron ! » l’a montré lui aussi.
Ne croyons pas que la recomposition de la gauche se fera sur la seule séquence électorale. Il y aura un après.
PB