Sous ce titre Bastamag (le média radicalement indépendant) se fait l’écho des thèses menées par Line Zou Al Guyna et Malyza Mohamed Ali.
« Les deux tiers des étudiantes en médecine ont subi des violences sexuelle dans le cadre de leurs études ». C’est l’une des conclusions de leur enquête. Le docteur Martin Coutellier, co-directeur avec Cécile Cousyn, précise : « L’objectif, c’était de mettre en chiffres ce que tout le monde sait : les victimes de violences sexuelles sont très nombreuses parmi les étudiant.es de médecine ».
Lire l’article sur Bastamag
Line Zou Al Guyna. Violences sexuelles au cours des études de médecine: Enquête de prévalence chez les externes d’Ile-de-France
Sciences de l’Homme et Société. Paris Diderot University, 2018. Français
Résumé : INTRODUCTION. De nombreuses études indiquent que les violences sexuelles au cours des études médicales existent dans tous les pays, à une prévalence souvent importante : entre 2 et 68,5%. Il est possible que la prévalence chez les externes en France soit aussi importante, mais peu d’études ont été réalisées sur le sujet. MATERIEL ET METHODES. Il s’agit d’une étude observationnelle quantitative par questionnaire. L’objectif principal était de mesurer la prévalence des violences sexuelles au cours des études médicales en Île-de-France. Les objectifs secondaires étaient de rechercher les facteurs associés au vécu de violences sexuelles et d’évaluer la capacité des externes à reconnaître le caractère répréhensible des situations exposées. RÉSULTATS. 2208 externes d’Île-de-France ont participé. 29,8% déclaraient avoir vécu au moins une situation de violence sexuelle. En fin de second cycle, la prévalence était particulièrement forte : 45,1%, et 61,9% chez les femmes. Les femmes, les externes des promotions avancées, celles et ceux passé·e·s dans un stage de chirurgie et celles et ceux impliqué·e·s dans la vie étudiante rapportaient significativement plus souvent avoir vécu au moins une situation de violence sexuelle. Les externes ayant fait un stage de médecine générale ou celles et ceux jugeant « pas drôles de tout » les situations de violence sexuelle le rapportaient significativement moins souvent. 21,1% des participant·e·s jugeaient correctement le caractère ilégal des situations présentées. CONCLUSION. Notre étude montrait une forte prévalence des violences sexuelles, surtout chez les femmes, augmentant au cours des études. La prise en compte de cette situation alarmante nous semblent indispensable pour la protection des étudiant·e·s.