Le 22 mai, 22 000 cheminots manifestaient à Paris contre le projet de loi sur la réforme ferroviaire du Secrétaire d’Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier et qui doit être débattu à l’Assemblée à partir du 17 juin.
La grève nationale reconductible, qui a démarré le 10 juin, à l’initiative de la CGT et de Sud-rail, vise à peser sur le gouvernement pour qu’il renonce à ce projet de loi.
L’état du trafic ferroviaire montre une grande mobilisation des personnels en faveur d’une vraie réforme qui garantisse en premier lieu le développement du service public et les conditions de travail des cheminots.
Or, depuis la décision du gouvernement Jospin en 1997, l’éclatement de la SNCF en deux entités distinctes n’a fait que fragiliser l’entreprise publique et accroître la dette existante.
Surtout, des milliers d’emplois ont été supprimés entrainant une dégradation de la qualité du service faute de moyens pour assurer la maintenance nécessaire. Les causes réelles de l’accident mortel de Brétigny semblent à chercher de ce côté : c’est en tout cas ce que paraît conclure un expert indépendant.
Face au projet de loi, les organisations syndicales et les personnels mobilisés dénoncent une fausse réunification qui maintiendrait de fait une spécialisation des opérateurs chargés pour l’un de l’entretien des infrastructures, pour l’autre de faire rouler les trains, coiffé d’un Etablissement Public Industriel et Commercial qui coordonnerait le tout.
En fait, cette réforme vise à finaliser l’ouverture à la concurrence et à la libéralisation du trafic voyageurs à l’horizon 2019 engagée par l’Union européenne depuis 1991 et le premier « paquet ferroviaire ».
Dans ce contexte de concurrence, la dette de 44 milliards d’euros que l’Etat agite comme un épouvantail sert de prétexte pour dégrader les conditions de travail des cheminots, supprimer des emplois – 2500 en 2014 – et augmenter la productivité.
Les syndicats en lutte sont porteurs d’une autre réforme. Ils estiment que c’est à l’Etat de reprendre à son compte la dette. Ils veulent la garantie du maintien du statut de cheminot, les embauches nécessaires, le redémarrage du fret ferroviaire, le développement des lignes secondaires, un conseil d’administration unique et un comité central d’entreprise.
Toutes choses qui s’opposent frontalement à la politique de libéralisation à tout crin du gouvernement Hollande-Valls.
Les enjeux de cette lutte dépasse le cadre strict de la SNCF. C’est du maintien de services publics de qualité dont il s’agit.
« Ensemble ! Mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire », affirme sa totale solidarité avec la lutte des cheminots et ses objectifs.
Communiqué de presse du 11 juin 2014