Beaucoup de militant.es et sympatisant.es dans la salle, une quinzaine de très jeunes, des personnes venues de quatre coins du département. À la tribune – il est important de le souligner car c’est assez rare – les trois intervenants sont … trois femmes : Myriam Martin, notre tête de liste pour Grand Ouest, Anne Joulain, la candidate de la Vienne, et Gisèle Jean, présidente du comité de soutien départemental.
Anne Joulain
Anne ouvre les interventions (lire son intervention complète ici) par un rappel très argumenté des luttes menées dans les différents pays européens contre les effets des politiques libérales. Le FN prône la concurrence entre salarié.es des différents pays alors que notre ennemi commun c’est le patronat, le plus souvent transnational. La hausse des droits d’inscription dans certaines facs, à l’opposé de la démocratisation des études, est un sujet que le Front de Gauche doit suivre de près. Toutes les attaques sont menées au nom de « l’Europe » alors que le problème n’est pas le manque d’argent mais le fait qu’il se retrouve dans les mauvaises poches, plutôt « bien trop pleines », non ? Elle insiste sur la « thérapie de choc » que subit tout particulièrement le peuple grec qui justifie que le dirigeant de Syriza, Tsipras, soit la tête de file européenne de nos partis anti-austéritaires.
Myriam Martin
Myriam Martin présente son parcours, du NPA au Front de gauche en passant par Ensemble et rappelle la brièveté de la campagne : trois semaines seulement pour convaincre.
Elle commence par un salut solidaire aux salarié.es en lutte de l’usine Federal Mogul menacée de fermetures (241 emplois menacés). Et par un soutien au mouvement « D’ailleurs nous sommes d’ici » et à son combat inlassable contre la xénophobie d’Etat, aujourd’hui comme hier.
Elle continue et évoque le consensus des partis de la vraie gauche européenne pour marteler la nécessité de désobéir à l’Europe libérale, de rompre avec les traités qui verrouillent la « concurrence libre et non faussée », notre obligation de mettre au centre du discours du Front de Gauche le courage politique de dire non. Non à la propriété privée (Alstom) au détriment du bien commun, non au traité de libre échange États Unis/Europe (TAFTA), non à l’austérité sans fin, non au dogme martelé et jamais démontré qui dit que le problème c’est le coût du travail (et des services publics, et de la protection sociale, etc.) et pas celui du capital. Alors que nous dénonçons le coût du capital, le parasitisme des capitalistes
Que devrait faire un gouvernement de gauche ?
Myriam met en avant nos réponses sur la BCE, l’exigence démocratique contre la main de fer du Marché et d’institutions européennes bien peu représentatives, l’urgence de la planification écologique (incompatible avec l’austérité ou la bourse des droits à polluer ), la garantie des droits des femmes à disposer de leur propre corps, le caractère fondamental de l’harmonisation fiscale et des droits sociaux vers le haut, ce qui n’a jamais été fait dans cette Europe-là.
Jusqu’à présent cette Europe libérale s’est servi du paravent de la paix, oubliant les massacres de masse commis dans l’ancienne Yougoslavie. Dans le cas de l’Ukraine cette Europe a jeté de l’huile sur le feu, ce qui par ailleurs ne dédouane pas la responsabilité de Poutine dans le conflit. Nous sommes aux côtés des peuples qui s’auto-organisent, pas des pouvoirs corrompus existants.
Débat avec la salle
Plusieurs questions portent sur la possibilité pour un État de désobéir aux traités européens sans le consensus des 28 États. Les autres interventions portent sur le TAFTA, le coût du capital, la question du fédéralisme entre États, la subversion que représente l’exigence démocratique. D’autres interventions apportent des témoignages sur l’enrichissement d’une minorité jusqu’à la caricature, sur le malvivre qui écrase les gens.
Myriam conclut sur la nécessité qu’un peuple et son gouvernement ouvre la voie de la désobéissance à l’Europe capitaliste pour provoquer un effet d’entraînement dans les autres pays.
En guise de conclusion
Ce meeting a montré l’élargissement du Front de gauche, la chaleur de l’unité après des élections municipales crispantes qui nous ont divisés (et il faudra en reparler), l’envie partagée de faire vivre un outil politique unitaire pour cesser de subir et sortir de la résignation. D’autres réunions publiques auront lieu dans le département (Châtellerault, Availles, Montmorillon…) et cette campagne européenne éclair mobilise tout le Front de gauche de la Vienne. Le 25 mai, le vote Front de gauche est un vote d’espoir. On continue, on lâche rien.
Mardi 13 mai un bus gratuit part de la Vienne pour le meeting régional du Front de gauche. Toutes infos ICI
Une réflexion sur « Un meeting enthousiasmant »