Il y a deux ans (environ), Siemens a divorcé d’ AREVA. Avec 20% du capital elle participait au groupe leader mondial en matière de construction de centrales nucléaires. Siemens fournissait en particulier la turbine des centrales . Donc, après Fukushima et la décision de l’Allemagne de sortir du nucléaire, Siemens a suivi le mouvement: elle arrête le nucléaire pour se consacrer aux énergies renouvelables porteuses d’ innovations, d’ avenir, et apparemment aussi de bénéfices.
De son côté, Alstom construit des turbines à gaz pour centrales électriques. Or en ce moment elles ne se vendent pas mieux que les voitures électriques, d’où le déficit et le besoin de recapitalisation. Pas de chance. En ce moment les fournisseurs d’énergie préfèrent le charbon au gaz, en période de transition énergétique,…et avant le retour à la bougie !
Dans ce contexte, la France peut-elle tolérer qu’ une grande entreprise comme Alstom tombe sous le contrôle d’une autre entreprise antinucléaire comme Siemens ? Cette manœuvre ne ferait-elle pas figure de cheval de Troie dans le lobby nucléocrate français ?
Par cohérence avec sa politique nucléariste, la France ne peut pas prendre ce risque. Siemens, société internationale, possède une importante filiale en France concurrente d’ Alstom. Siemens a déjà entamé sa transition énergétique : hydroliennes et éoliennes sont ses produits innovants. La mésalliance Alstom-Siemens risquerait bien d’engendrer des usines à éoliennes, alors que la France mise sur les EPR, rêve de surgénérateurs ASTRID et fantasme sur la fusion ITER!
En revanche, le partenariat avec General Electric permettrait à la France de poursuivre sa politique énergétique sans contestation. Mieux, cette alliance pourrait « contrer » le développement de Siemens-France, concurrent d’ Alstom . AREVA et EDF ayant déjà des fournisseurs d’équipements dans le monde entier ne seraient en rien handicapées par cette restructuration non européenne pourvu qu’elle ne soit pas anti-nucléaire.
Le grand patron du nucléaire en France a toujours résidé à l’ Elysée : justement le PDG de GE y a été reçu…. pour prendre les consignes ?
Si seulement les éoliennes pouvaient récupérer tout le vent brassé par nos gouvernants successifs, notre indépendance énergétique serait assurée pour des siècles.
Jacques Terracher
hello
Quelques faits confirment le point de vue de Jacques. Vous vous souvenez peut-être du Rapport Roussely sur la filière nucléaire commandité par Sarkozy en 2010. Si ce rapport reste secret défense, une synthèse a été publiée sur le site de l’Elysée. On pouvait lire dans ce document, qu’il revenait à l’Etat de mettre de l’ordre dans la filière nucléaire… au profit d’AREVA et d’EDF. Que se passe-t-il aujourd’hui ? Et bien le 3e pilier de la filière nucléaire française est en cours de liquidation pour le plus grand profit d’AREVA qui rivalise depuis 40 ans avec le groupe alstom. Les Schneider vont ils finir par avoir la peau de ce concurrent ? Bien des éléments amènent à penser que ça va être le cas en particuliers le jugement étonnant de février dernier sur le marché des diesels d’ultime secours qui doivent équiper les centrales. Ce juteux contrat est passé contre toute attente sous le nez d’Alstom et MAN au profit d’une entreprise peu connue pour son savoir faire de motoriste Clemessy. Une chose est certaine, d’aucuns veulent la peau d’Alstom en laissant croire qu’il convient de sauver ce fleuron industriel… que ne ferait on pas pour imposer l’irréversibilité du nucléaire !