Un syndi­cat dénonce les propos d’At­tal contre la jeunesse en diffi­culté

Paris, le 18 avril 2024 

 
Jeunesse en diffi­culté : le gouver­ne­ment répond à la violence par la violence ! 
Dans la foulée des décla­ra­tions sécu­ri­taires faites suite aux révoltes urbaines et de la loi immi­gra­tion, le gouver­ne­ment pour­suit sa poli­tique répres­sive et conti­nue à stig­ma­ti­ser les jeunes en diffi­culté et leurs familles en en faisant des cibles prio­ri­taires. Alors qu’une série de nouvelles mesures pénales est annon­cée, à grand renfort de commu­ni­ca­tion, des attaques inédites contre la spéci­fi­cité de la justice des mineur.es se sont fait entendre ces derniers jours.
Alors que le Code de justice pénale des mineur.es et le bloc peine avaient consi­dé­ra­ble­ment rappro­ché la justice des enfants de celle des adultes, le gouver­ne­ment enfonce le clou en s’at­taquant désor­mais à l’at­té­nua­tion de mino­rité, prin­cipe fonda­men­tal de la justice des mineur.es en France.
Remettre en cause ce prin­cipe, c’est bafouer l’un des prin­cipes fonda­men­taux de la Conven­tion Inter­na­tio­nale des Droits de l’En­fant dont la France est signa­taire et qui acte qu’un enfant doit béné­fi­cier d’une justice adap­tée, donc diffé­rente de celle appliquée aux majeur.es.
Dans un amateu­risme éhonté, le premier ministre balaye du revers de la main les raisons pour lesquelles il existe une justice des enfants spéci­fique dans notre pays… Pour rappel, l’at­té­nua­tion de mino­rité repose sur le fait qu’on ne peut pas consi­dé­rer qu’un.e adoles­cent.e, dont la person­na­lité est en construc­tion, ait la même capa­cité de discer­ne­ment qu’un adulte. 
Par ailleurs, un passage à l’acte délic­tuel doit être consi­déré comme le symp­tôme d’une problé­ma­tique sociale ou fami­liale plus profonde : un.e jeune en situa­tion de délinquance est avant tout un.e jeune en danger ! Gabriel Attal fait donc voler en éclat encore davan­tage le prin­cipe de primauté de l’édu­ca­tif sur le répres­sif. Alors que les services de préven­tion spécia­li­sés et de protec­tion de l’en­fance sont exsangues et que le minis­tère de la Justice conti­nue à consa­crer l’es­sen­tiel de son budget à sa poli­tique d’en­fer­me­ment, l’an­nonce d’un « Grenelle sur la violence des jeunes » est une véri­table provo­ca­tion pour l’en­semble des travailleurs sociaux qui s’en­gagent au quoti­dien. 
Pour le SNPES-PJJ/FSU, le gouver­ne­ment doit cesser immé­dia­te­ment cette poli­tique anti jeunes qui n’a en réalité pour seul objec­tif que de tenter de séduire l’élec­to­rat du Rassem­ble­ment natio­nal à la veille des élec­tions euro­péennes.

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