Une nouvelle fois, l’abstention aura marqué cette élection. C’est la traduction de la crise politique et démocratique, de la défiance des électeurs envers des responsables politiques qui ne les entendent pas. Cela se retrouve dans les scores en baisse des partis qui défendent l’austérité et les traités européens (PS, UMP et EELV). Du référendum sur le traité européen de 2005 aux dernières élections municipales, les électeurs de Gauche ont envoyé de multiples messages qui n’ont pas été entendus.
Le score du Front National est une mauvaise nouvelle. Il a réussi à récupérer une partie de ce mécontentement. La population n’a rien à attendre d’un parti qui, sur le fond ne remet surtout pas en cause le système capitaliste qui engendre injustices et inégalités.
Les électeurs n’ont pas eu le droit à un vrai débat, avec une campagne d’à peine trois semaines.
Dans ce contexte défavorable, le Front de gauche progresse par rapport à 2009. Même si ce n’est pas à la hauteur de nos attentes, ce résultat est le fruit d’une campagne de terrain unitaire, dynamique : en trois semaines, 10 réunions publiques, 38000 tracts distribués, 1500 affiches collées… Le Front de gauche est allé à la rencontre d’hommes et de femmes, marqués par les fermetures d’entreprises, les plans de licenciements, les difficultés économiques et sociales, les dégâts écologiques provoqués notamment par l’agriculture productiviste, mais aussi par les luttes que toutes et tous mènent pour construire d’autres solutions.
Nos élus au sein du Parti de la gauche européenne, présenteront la candidature d’Alexis Tsypras, élu de Syriza sorti premier des urnes en Grèce.
Un vaste chantier est devant nous. Ce soir, le Front de Gauche lance un appel solennel. De cette crise politique doit émerger une perspective réelle et crédible à gauche sur fond de rupture avec ce système rompu aux thèses libérales. La gauche s’est trop éloignée de ses valeurs. Elle ne pourra retrouver le peuple que dans un mouvement social et politique de l’ampleur d’un Front populaire du XXIème siècle. Nous appelons tous ceux qui, ce soir, se sentent malheureux à gauche, toutes les forces vives du pays, la jeunesse et les salariés à s’unir sans attendre. Nous mettons le Front de gauche à leur service.