Il se fait interpeller dans la rue à Poitiers le 23 décembre 2013.
Etant sans titre de séjour la Préfecture de la Vienne lui signifie une Obligation à Quitter le Territoire Français (OQTF) et il est immédiatement transféré au Centre de Rétention Administratif (CRA) de Bordeaux.
Arrivé au CRA, le tribunal administratif de Bordeaux confirme l’OQTF et le juge des libertés et de la détention prolonge la rétention.
La Cimade de Poitiers, en relation avec la représentante de la Cimade au CRA, a fourni un ensemble de documents attestant la réalité de la vie commune entre Madame D. et Monsieur T.
Le maintien en rétention de son mari bouleverse Madame D. qui fait une fausse couche.
Lors du deuxième passage de Monsieur T. devant le juge, la Cimade fournit un certificat médical attestant de l’état de santé de Madame D. mais le juge des libertés prolonge une nouvelle fois la rétention de Monsieur T.
La Cimade de Poitiers, constatant la détresse de Madame D. intervient auprès de Monsieur le Secrétaire Général de la Préfecture de la Vienne le 22 janvier 2014 (envoi de mail avec copie des certificats médicaux) pour lui demander de bien vouloir annuler l’OQTF qui frappe Monsieur T. et lui permettre de revenir auprès de sa famille.
Le 24 janvier 2014 Monsieur T. est prévenu par les autorités du CRA qu’il va être expulsé le jour même vers la Guinée.
Désespéré, Monsieur T. est pris de panique, hurle qu’il ne veut pas repartir, qu’il va se suicider, et finit par se projeter violemment contre les murs en se cassant le bras. Le personnel du CRA essaye de le calmer mais Monsieur T. croit qu’on va l’emmener de force et se débat ce qui aggrave sa fracture . La scène est très violente et impressionne la représentante de la Cimade et le médecin de garde qui estime que son état de santé n’est plus compatible avec la rétention.
Il décide donc de faire transporter Monsieur T. à l’Hôpital Pellegrin de Bordeaux au service orthopédique où il a été opéré le 25 janvier au matin. Il devrait quitter l’hôpital lundi ou mardi.
Monsieur T. est « libre », sa rétention a été levée.
Mais sur le fond, rien n’est réglé, il est toujours sous le coup d’une OQTF que la Préfecture de la Vienne n’a pas annulée.
Yves Judde (Groupe local CIMADE de Poitiers)