Stop à la répres­sion colo­niale en Kanaky

 

Par deux fois depuis qu’il est président, Emma­nuel Macron a entravé le proces­sus d’au­to­dé­ter­mi­na­tion du peuple kanak :

en main­te­nant, en décembre 2021, le troi­sième réfé­ren­dum prévu par les accords de Nouméa de 1998, malgré la demande de report formu­lée par les indé­pen­dan­tistes pour cause de deuil coutu­mier après la pandé­mie de Covid; réfé­ren­dum alors boycotté par le camp indé­pen­dan­tiste;

en mai 2024, par le vote au Sénat et à l’As­sem­blée natio­nale, grâce aux voix de la droite et de l’ex­trême-droite, du projet de loi consti­tu­tion­nelle portant modi­fi­ca­tion du corps élec­to­ral, gelé depuis les accords de Nouméa, pour les élec­tions au congrès et aux assem­blées de province.

Macron fait le choix déli­béré d’une régres­sion à carac­tère colo­nial, dont on a vu le carac­tère répres­sif se mani­fes­ter depuis le vote favo­rable au dégel. Macron est le seul respon­sable des tensions et flam­bées de révoltes qui ont provoqué de nombreux morts en Kanaky-Nouvelle Calé­do­nie jusqu’à la suspen­sion, le 12 juin, de la réforme du corps élec­to­ral.

Alors que la situa­tion s’était apai­sée, les arres­ta­tions de onze mili­tant.es indé­pen­dan­tistes et le trans­fè­re­ment de sept d’entre eux en métro­pole, la semaine dernière, puis la mise en déten­tion provi­soire de deux autres mili­tants, hier à Nouméa, jette de l’huile sur le feu. La reprise des barrages et des attaques de postes de gendar­me­rie permet de crimi­na­li­ser la révolte, comme avaient été crimi­na­li­sées les révoltes dans les quar­tiers popu­laires de métro­pole après la mort de Nahel Merzouk en juin 2023, tué par le tir à bout portant d’un poli­cier lors d’un contrôle routier à Nanterre.

Macron se comporte en incen­diaire en Kanaky, dans le même temps où il préci­pite le pays dans des élec­tions légis­la­tives anti­ci­pées qui mettent le RN aux portes du pouvoir.

La Gauche écoso­cia­liste se déclare soli­daire du peuple Kanak et des orga­ni­sa­tions légi­times, notam­ment la CCAT, qu’il s’est données pour obte­nir sa pleine souve­rai­neté.

Nous affir­mons que la dépor­ta­tion carcé­rale en métro­pole des mili­tant.es indé­pen­dan­tistes kanaks relève de méthodes colo­niales inad­mis­sibles.

Nous exigeons la libé­ra­tion des personnes arrê­tées, l’ar­rêt de la colo­ni­sa­tion de la Kanaky et la reprise du proces­sus d’au­to­dé­ter­mi­na­tion.

Le 25 juin 2024

La commis­sion Inter­na­tio­nale de la Gauche Ecoso­cia­liste

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