Alors que le gouvernement vient de lancer la construction des LGV entre Bordeaux et Toulouse et entre Bordeaux et Dax, malgré l’avis négatif de la commission d’enquête publique, voici quelques notes prises lors d’un atelier de l’Université d’été d’Ensemble! à Bordeaux le 23 août 2015 sur les Lignes à Grande Vitesse du sud -ouest
Le coût pourrait atteindre 40 milliards d’investissement sur 5 ans (à confirmer) : 8 Milliards pour la construction de chacune des deux lignes (vers Dax et vers Toulouse) auxquels il faut rajouter les nouvelles gares et différents équipements publics indispensables.
La construction des lignes fait l’objet de Partenariat public/privé..
La circulation en LGV consomme 60% d’électricité en plus que la circulation sur une voie normale.
De plus les tracés prévus seront plus longs que les tracés des lignes actuelles.
En contrepartie, le gain de temps restera faible :
– un TGV met 25km pour atteindre sa vitesse de pointe sur LGV et 25 km pour ralentir à l’approche des gares. Or la distance entre Bordeaux et Toulouse est de 250 km et il faudra prévoir des arrêts à mi-parcours pour desservir Agen
– à l’inverse la suppression de passages à niveau le reprofilage des courbes et la modernisation des signalisations sur la voie classique permettraient d’améliorer le temps de parcours à moindre coût.
Les dessertes et les besoins des usagers
Actuellement entre Paris et Bordeaux, seuls 35% des voyageurs poursuivent vers Toulouse.
Il existe une desserte classique (Capitoles et Talgo) via Limoges qui a le mérite d’irriguer les villes moyennes du parcours (Brive, Cahors, Montauban etc.), dont la survie serait menacée par la LGV (projet d’arrêter les trains à Limoges ou Brive et de [mal assurer] des correspondances sur Toulouse pour les dessertes locales).
La desserte par Bordeaux sera certes légèrement plus rapide mais coûtera beaucoup plus cher (tarification TGV + allongement de la distance dû au détour par Bordeaux)
De même cette nouvelle ligne entre les deux capitales régionales se fera au détriment de la desserte historique entre Bordeaux et Nice. Il s’agit d’une conception « tout TGV » de point à point (c’est à dire sans arrêt intermédiaire) entre deux grandes villes. La desserte vers Montpellier, Marseille et Nice risque à terme de se faire avec des ruptures de charges et des correspondances entre les TGV sud-ouest et sud est, à tarification plus élevée mais à service dégradé.
De même entre Paris et Perpignan la desserte en TGV via Lyon sera privilégiée au détriment de la desserte classique moins longue et moins coûteuse via Limoges et Toulouse.