Le gouvernement vient de présenter les 200 pages de ses ordonnances pour réformer le droit du travail. La loi El Khomri permettait déjà de licencier des salarié·e·s en cas de simple diminution du chiffre d’affaires ou de la trésorerie, même de quelques euros. Mais cela ne suffisait pas. Au nom de la lutte contre les « freins à l’embauche » , Emmanuel Macron et ses alliés du Medef veulent généraliser les salarié·e·s jetables.
Le « contrat de projet » ? C’est un CDD hyper-flexible : sans durée préétablie, sans prime de précarité, mais avec possibilité de licenciement à tout moment. Le plafonnement des indemnités prud’hommales ? C’est une carte blanche aux licenciements abusifs et à la délinquance patronale.Le référendum d’entreprise sur initiative patronale ? C’est une arme qui met les salarié·e·s le dos au mur pour leur imposer un projet d’accord refusé par les syndicats majoritaires. Et le « licenciement sui generis » ? Une invention exécrable pour licencier automatiquement les salarié·e·s qui refuseraient la modification de leur contrat de travail suite à « l’accord ».
Pour Macron et le Medef, c’est cela « libérer le travail » : le débarrasser du peu de protections qui lui sont encore attachées et qui « découragent les investisseurs d’investir et les entreprises d’embaucher » . Leur rêve ? Pouvoir se séparer d’un·e salarié·e aussi vite que d’un titre financier. Rien d’étonnant pour des gens qui ne voient le monde qu’à travers les lunettes de la finance et du très court terme.
Le président du Medef, Pierre Gattaz, a supplié Emmanuel Macron de « ne rien lâcher » sur cette réforme. Mais nous n’allons pas les laisser faire. Dans leur travail, les salarié·e·s mettent leur intelligence, leur savoir-faire, leur attention aux autres. Ils/elles veulent y être reconnu·e·s et respecté·e·s, et pas traité·e·s comme des Kleenex qu’on jette à la poubelle. Ils/elles valent mieux que ça !
Attac se mobilisera partout en France le 12 septembre prochain et appelle à mener des actions pour dénoncer cette « loi Travail jetable » en ciblant les députés du parti du Président rebaptisé « La régression en marche ».