[Ils] bloquent les approvisionnements de l’armée russe
En Biélorussie, des cheminots marquent leur opposition à la guerre et leur soutien aux ukrainiens en sabotant les chemins de fer. C’est un premier pas à suivre pour que la classe ouvrière mette fin à cette guerre meurtrière.
https://www.infolibertaire.net/bielorussie-succes-dans-la-guerre-du-rail/
Libération explique que les liaisons ferroviaires entre l’Ukraine et la Biélorussie auraient été coupées, Samedi 19 Mars 2022. L’article précise que « selon Bypol, une organisation qui regroupe d’anciens membres des forces de sécurité passés à l’opposition, le réseau s’attaque en priorité aux équipements de signalisation et d’automatisation des voies, faciles à endommager et coûteux à remplacer ». Les armoires de commandes seraient donc les principales cibles de ces actes de boycott contre la guerre.
Cette mobilisation fait écho au communiqué du congrès des syndicats démocratiques de Biélorussie (BKDP) publié au début de la guerre qui assurait notamment que « nous voulons vous assurer, chers ukrainiens, que la grande majorité des biélorusses, y compris les travailleurs, condamnent les actions imprudentes du régime biélorusse actuel qui tolère l’agression russe contre l’Ukraine. Nous exigeons une cessation immédiate des hostilités et le retrait des troupes russes d’Ukraine et de Biélorussie ».
Des cheminots ont fait état auprès de Libération de la forte répression suite aux actions. Huit personnes ont été arrêtées et accusées d’appartenir au réseau de sabotage, tandis qu’une enquête est ouverte depuis des semaines pour des actes de terrorisme en bande organisée. Cette répression n’est pas surprenante quand on sait que, en 2020 et en 2021, alors que le pays connaissait des mois de manifestations et une grève générale contre le régime autoritaire du président Alexandre Loukachenko, la répression avait été terrible. Il y avait notamment eu des milliers d’arrestations avec des allégations de mauvais traitements et de tortures et il y avait eu plusieurs morts.
Les actions courageuses des cheminots biélorusses montrent que la résistance contre Alexandre Loukachenko et Vladimir Poutine se poursuit. Elles tracent également un horizon plus concret d’une lutte contre la guerre par en bas et elles sont de puissants rappels que les travailleurs ont les outils en mains pour arrêter la machine de guerre. En effet la Biélorussie est un pays allié de la Russie et joue en l’occurrence un rôle clef dans le conflit, comme zone de transit pour le matériel militaire notamment. Les actions de sabotage menées par les cheminots paralysent l’acheminement du matériel et plus largement elles obligent les troupes russes à se montrer discrètes et à dissimuler les armes sous couverture civile. Le courage des cheminots biélorusses, en refusant les velléités belliqueuses de la Russie et en affrontant la répression de leur propre gouvernement, est un premier pas pour que la classe ouvrière russe, biélorusse et ukrainienne, fraternise et lutte de concert pour la paix, par la grève et la multiplication des actions de sabotages.