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Ensemble contre l’ex­trême droite

Les digues, une à une, s’ef­fondrent. C’est le fruit d’un travail entamé, il y a des décen­nies déjà, par les franges les plus radi­cales de l’ex­trême droite et notam­ment la Nouvelle Droite. Cette école de pensée a forgé les thèses iden­ti­taires, celles du grand rempla­ce­ment des Euro­péens dits de souche par les musul­mans. Une idéo­lo­gie qui invite à la dépor­ta­tion de centaines de milliers de personnes, adop­tée par le Rassem­ble­ment natio­nal puis par Les Répu­bli­cains (LR).
C’est eux aussi qui dans les années 1990 ont jeté les premiers ponts entre « les droites des deux rives », en créant des clubs et autres points de rencontre. Patiem­ment, ils ont tissé leurs toiles. Il leur a fallu une géné­ra­tion. Aujourd’­hui, les fils mois­sonnent les récoltes semées par leurs pères. Quand Eric Ciotti annonce un accord entre les LR et le RN, le président des Jeunes Répu­bli­cains Guil­hem Carayon tweete sa joie dans la foulée. Son père, passé du Gud à l’UMP – où il a été député – était membre du Club de l’Hor­loge et travaillait déjà à ce rappro­che­ment. Cette alliance pour­rait être le point de bascule. C’est par des asso­cia­tions simi­laires que l’ex­trême droite est arri­vée au pouvoir en Italie ou en Hongrie, pour ensuite ne plus le quit­ter.

La situa­tion est grave, même déses­pé­rée, il ne faut pas le nier. Mais plutôt que de regar­der téta­ni­sés l’his­toire bascu­ler, nous devons abso­lu­ment et réso­lu­ment nous mobi­li­ser. C’est ce que nous faisons à StreetP­ress. Sur le terrain d’abord. Inès est partie dans le Nord, Clara dans le Loiret. Nous enquê­tons aussi. Chris­tophe et Arthur se penchent sur les arrière-cuisines du RN et docu­mentent la mobi­li­sa­tion des grou­pus­cules radi­caux et violents. Matthieu, Sara et Samuel donnent la parole à ceux qui, les premiers, seraient touchés par l’ar­ri­vée du RN au pouvoir. Nous ne travaillons pas seuls. Plus que jamais, l’union des bonnes volon­tés est néces­saire. Et nous pour­rons, dans les prochains jours vous annon­cer d’autres initia­tives, collec­tives cette fois.

Mathieu Molard, rédac­teur en chef de StreetP­ress