Faire front popu­laire, avec les mouve­ments sociaux

Faire front popu­laire, avec les mouve­ments sociaux

Appel à l’in­ter­ven­tion des mili­tant·es du mouve­ment social, des mobi­li­sa­tions citoyennes et de la gauche alter­na­tive

 

Nous, syndi­ca­listes, mili­tant·es des mouve­ments sociaux et écolo­gistes, des quar­tiers popu­laires, d’as­so­cia­tions et collec­tifs d’ha­bi­tant·es, des mobi­li­sa­tions citoyennes, mili­tant·es d’or­ga­ni­sa­tion poli­tique de la gauche alter­na­tive – acteur·ices des luttes écolo­gistes, anti­ca­pi­ta­listes, fémi­nistes, LGBTQI, anti-impé­ria­listes et inter­na­tio­na­listes, anti­ra­cistes, anti-vali­dis­tes… –  répon­dons présent·es à l’ap­pel d’un Nouveau Front Popu­laire pour empê­cher une majo­rité d’ex­trême-droite à l’As­sem­blée natio­nale et faire recu­ler en même temps le néofas­cisme et le macro­nisme qui le renforce.

L’ac­cord élec­to­ral des partis de gauche qui ont signé le commu­niqué « Quelques jours pour faire un front popu­laire  » était abso­lu­ment néces­saire. Les candi­da­tures de Front popu­laire doivent incar­ner l’as­pi­ra­tion à l’unité, être les plus rassem­bleuses à gauche, les plus légi­times loca­le­ment, les plus à même de gagner contre l’ex­trême droite – ce qui exclut les cas parti­cu­liers de candi­dat·es parti­cu­liè­re­ment oppo­sé·es aux valeurs sociales, fémi­nistes et anti-racistes que nous défen­dons – pour que le plus grand nombre possible de dépu­té·es de gauche soit élu·es le 7 juillet prochain. Nous pren­drons toute notre part à cette mobi­li­sa­tion élec­to­rale, dans nos villes, nos lieux de travail et nos quar­tiers. Mais ce Nouveau Front Popu­laire, qui pour l’ins­tant n’est qu’un accord élec­to­ral, ne peut pas se faire sans les mouve­ments sociaux.

C’est d’abord une néces­sité prag­ma­tique. Comme l’a montré la grande mobi­li­sa­tion face à la contre-réforme des retraites en 2023, quand ils s’as­so­cient, les syndi­cats et les mouve­ments sociaux peuvent rassem­bler des millions de personnes. C’est une force ines­ti­mable qui peut et doit contri­buer à la victoire.

C’est ensuite une exigence démo­cra­tique fonda­men­tale, car nous voulons que les dépu­té·es que nous aurons contri­bué à faire élire rendent compte de leurs actions dans la durée, se mettent au service des inté­rêts des oppri­mé·es et exploi­té·es. C’est la seule voie pour recons­ti­tuer une force popu­laire capable d’évi­ter la catas­trophe, non seule­ment aujourd’­hui mais aussi dans les années à venir, et pour construire une véri­table alter­na­tive sociale et poli­tique. Nous n’ou­blions pas les désac­cords que nous pouvons avoir avec certaines compo­santes poli­tiques du Nouveau Front Popu­laire, que ce soit dans les mobi­li­sa­tions de ces derniers mois ou lorsque certaines d’entre elles étaient au pouvoir. Parti­ci­per au Nouveau Front popu­laire n’est pas donner un chèque en blanc : pour nous, seule la parti­ci­pa­tion des mili­tantes et mili­tants des mouve­ments sociaux, écolo­giques et citoyens, de la gauche des mobi­li­sa­tions de terrain, à cet espace peut lui permettre de réel­le­ment construire une alter­na­tive popu­laire et anti­fas­ciste à même d’in­ver­ser la tendance sur des bases de rupture. Nous le disons clai­re­ment, notre bous­sole, notre prio­rité, ce sont d’abord les reven­di­ca­tions que se donnent les mouve­ments sociaux eux-mêmes.

Car il ne s’agit pas seule­ment de faire mieux mais de faire plus. Si nous serons vigi­lant·es, c’est aussi pour aller plus loin dans la rupture et l’al­ter­na­tive. Les forces hostiles qu’un tel gouver­ne­ment du Nouveau Front Popu­laire aurait face à lui seront elles aussi au rendez-vous. Le patro­nat se défen­dra bec et ongle. L’ex­trême droite et les nervis fascistes voudront se venger d’une occa­sion manquée. Tous cher­che­ront à faire échouer un tel gouver­ne­ment pour prendre le pouvoir en 2027. Si, au contraire, c’était l’ex­trême-droite qui était en mesure de gouver­ner, ou bien un macro­nisme encore plus à droite et auto­ri­taire qu’aujourd’­hui, nous aurions abso­lu­ment besoin de renfor­cer nos capa­ci­tés de mobi­li­sa­tion, d’au­to­dé­fense, de soli­da­rité concrète et poli­tique avec les plus oppri­mé·es, exploi­té·es, celles et ceux qui sont déjà victimes de racisme systé­mique, d’is­la­mo­pho­bie ou d’an­ti­sé­mi­tisme et qui seront les premières cibles de ces gouver­ne­ments. C’est pour cela que faire front popu­laire c’est prépa­rer l’au­to­dé­fense et l’of­fen­sive popu­laires, dans les quar­tiers, les campagnes, les entre­prises, les communes, dès main­te­nant.

L’unité de la gauche pour faire front, oui ! Mais elle ne réus­sira pas sans les mouve­ments sociaux et les mobi­li­sa­tions citoyennes, sans inter­ven­tion popu­laire et sans démo­cra­tie. Chan­ger le gouver­ne­ment ne suffira pas, il faut chan­ger la société.

Nous appe­lons donc :

– Tou·tes nos cama­rades, nos collègues, nos voisin·es et nos ami·es à parti­ci­per plei­ne­ment à la mobi­li­sa­tion élec­to­rale sur le terrain, et parti­cu­liè­re­ment dans les quar­tiers popu­laires

– A parti­ci­per à toutes les mani­fes­ta­tions, rassem­ble­ments, appe­lés par nos orga­ni­sa­tions ou toutes celles qui lient la néces­sité d’une riposte anti­fas­ciste de masse avec la rupture avec les poli­tiques néoli­bé­rales.

– Les partis poli­tiques signa­taires de l’ac­cord élec­to­ral à lais­ser toute leur place à nos orga­ni­sa­tions et nos mili­tant·es dans le Nouveau Front Popu­laire en cours de construc­tion, aux niveaux local et natio­nal

– L’en­semble des orga­ni­sa­tions et des compo­santes des mouve­ments sociaux et citoyens à rentrer dans le Front Popu­laire et parti­ci­per à des assem­blées et comi­tés du Nouveau Front Popu­laire au niveau local pour y porter une ligne de rupture et d’al­ter­na­tive aux poli­tiques menées depuis 40 ans.

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