Voici un article de NVO, journal en ligne de la CGT, un article d’Isabelle Avran. Consultez le lien.
En voici juste quelques extraits pour vous inciter à vous informer de toute urgence:
« Alep, l’agonie en direct »
http://www.nvo.fr/0–0–4772-alep-l-agonie-en-direct
Mis à jour le 14.12.2016 à 12h00 | Publié par Isabelle Avran Photo : Ibrahim Ebu Leys/AFP
Voici trois semaines que la population d’Alep-Est meurt sous le feu du régime et des bombardements russes. Face à l’inaction de la « communauté internationale », et parce qu’il est encore temps de tout faire pour sauver ceux qui survivent dans ce vaste cimetière, mobilisation ce soir à Paris.
« C’est l’enfer ». (…) Plus de 300 morts, parmi lesquels des enfants. D’autres, dont plusieurs centaines d’enfants, malades ou blessés agonisent sous les regards impuissants de leurs familles ou des médecins encore en vie qui n’ont plus rien pour les soigner dans les ruines des hôpitaux. Plusieurs dizaines de milliers de civils ont réussi à fuir, mais quelque 100.000 restent pris au piège de ce feu incessant, des pénuries de vivres, d’eau, de médicaments, de tout. (…)
« Ce sont des terroristes » : une propagande meurtrière
(…)Et c’est précisément cela, que redoute le régime : une victoire ou des avancées des forces, armées, qui luttent à la fois contre lui et contre Daech.
Depuis le début du soulèvement populaire syrien, en 2011, dans la foulée des soulèvements des peuples arabes contre des dictateurs prédateurs et criminels, Bachar Al Assad a tout fait pour l’écraser, mais aussi pour le contraindre à se militariser et ainsi tenter de le délégitimer. (…) D’entrée de jeu, la répression a été massive. Bombardements, enlèvements, tortures… Jusqu’aux bombardements chimiques de 2013… En bientôt six ans, plusieurs centaines de milliers de Syriens – et de réfugiés palestiniens – sont morts. Des millions ont dû fuir. (…)
L’OEI (Daech), elle, entrant sur le territoire syrien depuis l’Irak (un pays ravagé, détruit, divisé, par la guerre de 1 991, l’embargo, et l’invasion des États-Unis et de ses alliés en 2003) a tenté de prendre en tenailles ces forces dites « rebelles ». La victoire des « rebelles » contre l’OEI à Alep en 2014 aura marqué un tournant. Au point même que, dans un tel contexte, des groupes d’Al Nosra, en sécession avec celles de l’OEI, ont rejoint les forces rebelles…
Mais la propagande est une machine de guerre redoutable. Accusez vos ennemis d’être des terroristes, en l’occurrence accusez-les d’être des terroristes islamistes, accusez-les de prendre des civils en otages, et vous pourrez les bombarder, eux et les civils, en toute impunité…
Les gros contrats de Gazprom
(…)
La désintégration de l’État irakien par l’invasion américaine de 2003, la division du pouvoir selon des critères confessionnels, la marginalisation des populations sunnites, tout cela a contribué non seulement à la formation et à la croissance de l’OEI, mais aussi à la division selon des critères eux aussi confessionnels des États de la région dont les dictateurs sont en quête d’hégémonie. Avec des alliances qui à une autre époque auraient pu paraître contre nature. La thèse selon laquelle « les ennemis de mes ennemis peuvent être mes amis » combine des rapprochements aussi intéressés que léthaux. Damas, Téhéran, Moscou…
Champion de la lutte contre le terrorisme, Vladimir Poutine ?(…) L’engagement de Moscou a donc lui aussi un goût de pétrole. Qui fait oublier à ses thuriféraires le coût du sang, payé par tout un peuple.
Pendant ce temps, à Palmyre ou sur le web…
Daech en tout cas, tandis qu’après Homs, après Darraya, les forces du régime et de Moscou pilonnaient Alep, Daech donc a pu avancer tranquillement vers Palmyre. Mais pas seulement. Car le massacre des populations par le régime nourrit aussi la propagande de l’organisation terroriste. Et sa capacité de recrutement. Terrible effet boomerang aux conséquences elles aussi incalculables.
Mobilisations citoyennes
Alep aura agonisé. En direct. Devant l’inaction de ce que l’on nomme « communauté internationale ».
Dans le monde entier, des appels d’ONG, d’organisations de médecins et soignants de la solidarité, d’associations de défense des droits humains, se sont multipliés pour réclamer la fin des bombardements, pour que les parties au conflit autorisent les civils, s’ils le souhaitent, à quitter la ville en toute sécurité, pour un accès humanitaire garanti et l’envoi urgent de vivres, d’eau, de médicaments…