Action contre la faim. « 50% de la popu­la­tion de Gaza est au bord de la famine »

50 % de la popu­la­tion de Gaza est passée en phase de catas­trophe (phase 5), niveau le plus élevé sur l’échelle de l’IPC. Pour parler de famine il faut que plus de 20% de la popu­la­tion soit en situa­tion d’in­sé­cu­rité alimen­taire, qu’un enfant sur 3 souffre de malnu­tri­tion aigüe et/ou que 2 personnes sur 10 000 meurent de faim.

Aujourd’­hui, plus de la moitié de la popu­la­tion se trou­vant en phase 5 de l’IPC se trouve dans le nord de la bande de Gaza, où l’ac­cès huma­ni­taire est pratique­ment impos­sible. Dans cette zone, plus de 160 000 personnes sont au bord de la famine. En outre, l’in­sé­cu­rité alimen­taire extrême touche égale­ment Rafah, qui est deve­nue la zone la plus peuplée de la bande de Gaza en raison des dépla­ce­ments de popu­la­tion dans l’en­clave. Alors que 3 habi­tants sur 10 sont mena­cés de famine à Rafah, l’aide huma­ni­taire reste tota­le­ment insuf­fi­sante pour subve­nir aux besoins des plus de 2 millions de personnes qui y sont bloquées. Dans ce contexte, nous avons reçu des rapports faisant état de personnes qui, déses­pé­rées, se sont réso­lues à manger du four­rage, de la paille et d’autres aliments desti­nés aux bovins, aux chèvres et aux moutons.

Le seuil de famine pour la consom­ma­tion alimen­taire des ménages a déjà été large­ment dépassé. Le rapport révèle une tendance à la hausse de la malnu­tri­tion aiguë et il est très probable que le seuil de famine pour la malnu­tri­tion aiguë ait égale­ment été dépassé. Les données dispo­nibles indiquent une forte augmen­ta­tion du nombre de décès d’en­fants, ce qui laisse présa­ger l’ap­pa­ri­tion immi­nente d’une famine.

Suite à sa récente visite à Rafah, Vincent Stehli, Direc­teur des opéra­tions d’Ac­tion contre la Faim, tire la sonnette d’alarme : « Nous travaillons à Gaza depuis 20 ans et je n’ai jamais rien vu de tel. 80 % des enfants souffrent de mala­dies infec­tieuses et 70 % ont la diar­rhée. Ils n’ont pas assez de nour­ri­ture. Les services de santé ne peuvent pas fonc­tion­ner. C’est un terreau idoine pour la malnu­tri­tion. Et ce n’est que le début« . Les premiers rapports sur la malnu­tri­tion ont révélé une autre infor­ma­tion alar­mante : dans le nord de la bande de Gaza, 1 enfant sur 3 souffre de malnu­tri­tion aiguë et au moins 27 sont déjà morts de malnu­tri­tion et de déshy­dra­ta­tion, selon les données du Groupe de travail sur la nutri­tion et du Minis­tère de la Santé à Gaza.

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