Allo­cu­tion lue par Anton au début de la mani­fes­ta­tion du 09 mars à Poitiers

A travers le projet de la Loi Travail, le gouver­ne­ment vient de déclen­cher une offen­sive sans précé­dent contre les jeunes et les sala­rié.e.s. Nous, lycéen.ne.s, étudiant.e.s, jeunes chômeur.se.s, sommes déjà précaires pendant nos études et notre inser­tion profes­sion­nelle, il faudrait main­te­nant que nous accep­tions d’être précaires à vie !

Le contenu de ce projet, direc­te­ment inspiré des reven­di­ca­tions du MEDEF, repré­sente un véri­table retour au siècle dernier pour le monde du travail avec une fois de plus les jeunes comme cibles favo­rites. Les accords seraient négo­ciés au sein de l’en­tre­prise et prime­raient sur les accords de branche et le Code du Travail, exerçant un dange­reux chan­tage pour les sala­rié.e.s. Ceux-ci auront pour consé­quences d’im­po­ser des augmen­ta­tions de temps de travail et des baisses de salaires aux sala­rié.e.s. Ce que le gouver­ne­ment nous promet c’est :

  • Travailler plus pour gagner moins : avec cette réforme le patro­nat pourra nous impo­ser des semaines allant jusqu’à 46 heures et des heures supplé­men­taires moins rému­né­rées qu’au­pa­ra­vant. Les apprenti.e.s de moins de 18 ans pour­ront être contraint.e.s de travailler jusqu’à 10h par jour et 40h par semaine.
  • Se faire virer plus faci­le­ment : les licen­cie­ments seront possibles sans réels motifs écono­miques et même de façon abusive avec le plafon­ne­ment des indem­ni­tés prud’­ho­males
  • Augmen­ter encore le chômage : du temps de travail supplé­men­taire pour celles et ceux qui ont un emploi, et moins d’offres d’em­plois dispo­nibles pour notre géné­ra­tion alors que 25% d’entre nous sommes au chômage voire 40 ou 50% dans les quar­tiers popu­laires ou en Outre-mer.

Avec cette réforme le gouver­ne­ment veut donc nous préca­ri­ser à vie. La succes­sion de réformes libé­rales renforce le bizu­tage social dont nous sommes victimes, nous obli­geant à enchaî­ner les contrats précaires, les stages et les services civiques rému­né­rés à la moitié du Smic.

L’en­semble de ces mesures est inac­cep­table et nous appe­lons tou.te.s les jeunes de la Vienne à se mobi­li­ser pour exiger le retrait du projet de loi Travail et des mesures immé­diates pour la dignité des jeunes et des sala­rié.e.s :

  • Pour les apprenti.e.s et les stagiaires : rému­né­ra­tion et droits à la hauteur du poste occupé. Pas de rému­né­ra­tion en dessous du SMIC et mêmes droits que les autres sala­rié.e.s compre­nant une protec­tion sociale. Les années d’ap­pren­tis­sage doivent être prises en compte dans le calcul de la retraite. L’ap­pren­tis­sage ne doit être légal qu’à partir de 16 ans et doit débou­cher sur un emploi stable.
  • La mise à dispo­si­tion de budgets supplé­men­taires pour offrir à tous les jeunes une éduca­tion avec une forma­tion de qualité. Mettre en place et une véri­table protec­tion sociale durant leurs études avec un revenu, ainsi que comp­ter les années d’études dans le calcul de la retraite et de l’as­su­rance chômage.
  • En finir avec la préca­rité : le CDI comme norme d’em­ploi, la répar­ti­tion par la dimi­nu­tion du temps de travail sans baisse de salaire entre toutes et tous pour en finir avec le chômage et assu­rer une protec­tion sociale suffi­sante à chacun, sala­rié.e.s comme personnes sans emploi.

Pour cela nous appe­lons tou.te.s les jeunes à se réunir, à débattre et à s’or­ga­ni­ser dans les lycées, les univer­si­tés, les quar­tiers et les entre­prises.

Et nous avons donc appelé à cette jour­née d’ac­tions et d’ini­tia­tives aujourd’­hui, mercredi 9 mars dans tous le dépar­te­ment.

À L’image de la mobi­li­sa­tion contre le Contrat Première Embauche, où la jeunesse avait fait recu­ler gouver­ne­ment aux côté des sala­rié.e.s, nous appe­lons à pour­suivre le mouve­ment, notam­ment lors des jour­nées de mobi­li­sa­tion inter­syn­di­cale.

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