Amnesty inter­na­tio­nal. Gaza. 9 juillet. La famine comme arme de géno­cide.

La famine comme arme de géno­cide (et autres textes)

Gaza. Des preuves démontrent l’uti­li­sa­tion persis­tante
de la famine par Israël comme arme de géno­cide
contre la popu­la­tion pales­ti­nienne

Des preuves réunies par Amnesty Inter­na­tio­nal démontrent que, depuis la mise en place de son système mili­ta­risé de distri­bu­tion de l’aide il y a plus d’un mois, Israël a conti­nué d’uti­li­ser la famine comme arme de guerre contre la popu­la­tion civile de la bande de Gaza occu­pée, lui impo­sant déli­bé­ré­ment des condi­tions de vie desti­nées à entraî­ner sa destruc­tion physique dans le cadre du géno­cide dont elle est actuel­le­ment la cible.

De doulou­reux témoi­gnages recueillis auprès du person­nel médi­cal, de parents d’en­fants hospi­ta­li­sés pour malnu­tri­tion et de Pales­ti­niens et Pales­ti­niennes dépla­cés luttant pour leur survie dressent un tableau terri­fiant de la famine et du déses­poir aigus qui règnent à Gaza. Leurs récits apportent une preuve supplé­men­taire des terribles souf­frances qu’en­traînent les restric­tions impo­sées par Israël sur la four­ni­ture d’une aide huma­ni­taire vitale ainsi que son plan d’aide mili­ta­risé meur­trier, auxquels viennent s’ajou­ter des dépla­ce­ments forcés de masse, des bombar­de­ments inces­sants et la destruc­tion d’in­fra­struc­tures vitales.

« Pendant que les récents affron­te­ments entre Israël et l’Iran détour­naient l’at­ten­tion du monde, le géno­cide perpé­tré par Israël à Gaza s’est pour­suivi sans relâche, notam­ment par l’im­po­si­tion de condi­tions de vie carac­té­ri­sées par un mélange mortel de famine et de mala­dies, qui est en train de pous­ser la popu­la­tion au-delà de ses limites », a déclaré Agnès Calla­mard, secré­taire géné­rale d’Am­nesty Inter­na­tio­nal.

Dans le mois qui a suivi l’im­po­si­tion, par Israël, d’un plan d’« aide » mili­ta­risé, géré par la Fonda­tion huma­ni­taire pour Gaza, des centaines de Pales­ti­niens et Pales­ti­niennes ont été tués et des milliers bles­sés à proxi­mité ou en chemin vers des lieux de distri­bu­tion mili­ta­ri­sée d’aide huma­ni­taire.

« Ces pertes quoti­diennes et dévas­ta­trices de vies humaines, qui surviennent alors que des Pales­ti­niens et Pales­ti­niennes déses­pé­rés tentent de collec­ter ces aides, sont dues à un ciblage inten­tion­nel de la part des forces israé­liennes et consti­tuent la consé­quence prévi­sible de méthodes de distri­bu­tion irres­pon­sables et meur­trières. » – Agnès Calla­mard, secré­taire géné­rale d’Am­nesty Inter­na­tio­nal.

« Ces pertes quoti­diennes et dévas­ta­trices de vies humaines, qui surviennent alors que des Pales­ti­niens et Pales­ti­niennes déses­pé­rés tentent de collec­ter ces aides, sont dues à un ciblage inten­tion­nel de la part des forces israé­liennes et consti­tuent la consé­quence prévi­sible de méthodes de distri­bu­tion irres­pon­sables et meur­trières. »

En conti­nuant d’em­pê­cher les Nations unies et d’autres orga­ni­sa­tions huma­ni­taires clés de distri­buer des produits de première néces­sité, comme des colis alimen­taires, du carbu­rant et des abris dans Gaza, et en pour­sui­vant un plan mili­ta­risé d’« aide » à la fois meur­trier, déshu­ma­ni­sant et inef­fi­cace, les auto­ri­tés israé­liennes profitent des tenta­tives d’une popu­la­tion pales­ti­nienne affa­mée et déses­pé­rée de se procu­rer cette aide pour leur tendre des guets-apens. Elles ont aussi déli­bé­ré­ment alimenté le chaos et aggravé les souf­frances au lieu de les soula­ger. De plus, l’aide four­nie est large­ment insuf­fi­sante par rapport aux besoins huma­ni­taires d’une popu­la­tion qui subit depuis 20 mois des bombar­de­ments quasi quoti­diens.

« Israël a conti­nué de restreindre l’en­trée de l’aide huma­ni­taire et d’im­po­ser son blocus cruel et étouf­fant, allant jusqu’à un siège total de la bande de Gaza qui a duré près de quatre-vingts jours. » – Agnès Calla­mard.

« En tant que puis­sance occu­pante, Israël est léga­le­ment tenu de veiller à ce que la popu­la­tion à Gaza ait accès à de la nour­ri­ture, à des médi­ca­ments et aux autres four­ni­tures essen­tielles à sa survie. Au lieu de quoi, il a ignoré de façon éhon­tée les mesures conser­va­toires prises par la Cour inter­na­tio­nale de justice en janvier, mars et mai 2024 pour permettre l’ache­mi­ne­ment sans entrave de l’aide à desti­na­tion de Gaza. Israël a conti­nué de restreindre l’en­trée de l’aide huma­ni­taire et d’im­po­ser son blocus cruel et étouf­fant, allant jusqu’à un siège total de la bande de Gaza qui a duré près de quatre-vingts jours », a expliqué Agnès Calla­mard.

« Cela doit cesser. Israël doit immé­dia­te­ment lever toutes les restric­tions impo­sées et permettre un accès sûr, digne et sans entrave à l’aide huma­ni­taire dans toute la bande de Gaza. »

Amnesty Inter­na­tio­nal a inter­rogé 17 personnes dépla­cées à l’in­té­rieur du pays (10 femmes et sept hommes), les parents de quatre enfants hospi­ta­li­sés pour malnu­tri­tion aiguë et quatre soignant·e·s dans trois hôpi­taux de la ville de Gaza et de Khan Younès en mai et juin 2025.

Des effets dévas­ta­teurs sur les enfants
Avant même l’im­po­si­tion d’un siège total sur la bande de Gaza le 2 mars 2025, légè­re­ment assou­pli, mais insuf­fi­sam­ment, quelque 78 jours plus tard, les condi­tions de vie déli­bé­ré­ment impo­sées par Israël pour détruire la popu­la­tion pales­ti­nienne ont eu des effets parti­cu­liè­re­ment dévas­ta­teurs sur les jeunes enfants et les femmes enceintes et allai­tantes.

Depuis octobre 2023, 66 enfants au moins sont morts des suites directes de mala­dies liées à la malnu­tri­tion. Ce chiffre n’in­clut pas les nombreux autres enfants qui ont perdu la vie en raison de mala­dies évitables dont les effets ont été aggra­vés par la malnu­tri­tion.

Parmi les victimes se trou­vait un bébé de quatre mois, Jinan Iskafi, mort tragique­ment le 3 mai 2025 de malnu­tri­tion aiguë. D’après son dossier médi­cal, qu’Am­nesty Inter­na­tio­nal a consulté, Jinan a été admise à l’hô­pi­tal pédia­trique de Rantissi pour déshy­dra­ta­tion sévère et infec­tions récur­rentes. On lui a diagnos­tiqué un marasme, qui est une forme grave de malnu­tri­tion protéi­no­éner­gé­tique, une diar­rhée chro­nique et un cas présumé d’im­mu­no­dé­fi­cience. Le pédiatre qui s’est occupé d’elle a indiqué à Amnesty Inter­na­tio­nal qu’elle avait besoin d’un lait spécial sans lactose, non dispo­nible en raison du blocus.

Au bord de l’anéan­tis­se­ment et déjà submergé par le nombre de bles­sures à soigner, le secteur de la santé de Gaza peine à faire face à l’af­flux de nour­ris­sons et d’en­fants souf­frant de malnu­tri­tion. Selon le Bureau des Nations unies pour la coor­di­na­tion des affaires huma­ni­taires (OCHA), au 15 juin 2025, on dénom­brait au total 18 741 enfants hospi­ta­li­sés pour malnu­tri­tion aiguë depuis le début de l’an­née.

L’im­mense majo­rité des enfants souf­frant de malnu­tri­tion n’est néan­moins pas en mesure d’ac­cé­der à un hôpi­tal, quel qu’il soit, en raison des problèmes d’ac­ces­si­bi­lité posés par les ordres de dépla­ce­ment, l’in­ten­sité des bombar­de­ments et les opéra­tions mili­taires en cours.

Des chiffres qui ne repré­sentent qu’une infime partie de la souf­france à Gaza
Les récits recueillis auprès de profes­sion­nel·­le·s de la santé et de personnes dépla­cées brossent un tableau encore plus épou­van­table de la situa­tion.

Susan Maarouf, une experte en nutri­tion du service Nutri­tion de l’hô­pi­tal Patient Friend Bene­volent Society de la ville de Gaza, qui béné­fi­cie du soutien de l’or­ga­ni­sa­tion MedG­lo­bal, a déclaré que, en juin 2024, l’hô­pi­tal avait ouvert un service spécial pour les enfants de six mois à cinq ans afin de faire face aux cas de malnu­tri­tion aiguë.

« À l’époque, la ville de Gaza et le gouver­no­rat de Gaza-Nord ont été touchés par la malnu­tri­tion [en raison du blocus intense imposé par Israël]. Cette année, la situa­tion s’est de nouveau dras­tique­ment aggra­vée pour nous en avril. Depuis, sur les 200 à 250 enfants envi­ron que nous avons testés quoti­dien­ne­ment pour malnu­tri­tion, près de 15% présen­taient des symp­tômes asso­ciés à une malnu­tri­tion aiguë ou modé­rée », a déclaré Susan Maarouf.

Dans les pires des cas, les signes visibles incluent un teint pâle, la perte de cheveux et d’ongles et une perte de poids alar­mante. Elle a fait part du profond senti­ment d’im­puis­sance qu’il y a à donner des conseils nutri­tion­nels dans un contexte de grave pénu­rie de nour­ri­ture, où les fruits, les légumes et les œufs ne sont pas acces­sibles ou, quand ils le sont, unique­ment à des prix exor­bi­tants. « Dans un monde idéal, je recom­man­de­rais aux parents de donner à l’en­fant des aliments nutri­tifs, riches en protéines. Je leur dirais de veiller à main­te­nir une bonne hygiène autour de leurs enfants. J’in­sis­te­rais sur l’im­por­tance d’une eau propre […]. Dans notre situa­tion […], quelle que soit la recom­man­da­tion donnée […], parfois, on a l’im­pres­sion de remuer le couteau dans la plaie de ces parents. »

Susan Maarouf a décrit l’en­gre­nage impla­cable de la malnu­tri­tion, en expliquant que, dans certains cas, les enfants se retrou­vaient de nouveau hospi­ta­li­sés après avoir été auto­ri­sés à quit­ter l’hô­pi­tal.

« Nous avons soigné une petite fille de six ans pour malnu­tri­tion protéi­no­ca­lo­rique. Elle avait une grave carence en protéines quand elle est arri­vée début mai. Avec le trai­te­ment qu’on lui a donné, elle a commencé à montrer des signes d’amé­lio­ra­tion, notam­ment une prise de poids, un compor­te­ment plus éner­gique… Malheu­reu­se­ment, elle a récem­ment été de nouveau admise, après avoir rechuté. Comme la plupart des gens à Gaza, sa famille est dépla­cée. Ils vivent dans une tente et sont obli­gés de dépendre des lentilles et du riz qu’ils obtiennent à la cuisine commu­nau­taire. C’est un cercle vicieux. L’aide n’en­trant pas, on a l’im­pres­sion qu’en tant qu’hô­pi­tal, on ne peut que rafis­to­ler les plaies mais que, tôt ou tard, elles se rouvri­ront. »

Des méde­cins ont aussi alerté sur le fait que les vies des nouveau-nés étaient en danger dans un contexte de pénu­rie aiguë de lait mater­nisé, en parti­cu­lier pour les enfants souf­frant d’une into­lé­rance au lactose ou d’autres aller­gies.

L’un des méde­cins a déclaré : « Il y a une crise du lait partout dans Gaza. Nous avons aussi remarqué que les jeunes mères, parce qu’elles ne mangent pas correc­te­ment elles-mêmes ou à cause de la panique, du trau­ma­tisme et de l’an­xiété, ne sont pas en mesure d’al­lai­ter. Or, trou­ver du lait mater­nisé est un parcours du combat­tant. Et si votre enfant a des aller­gies, il est quasi­ment impos­sible de trou­ver du lait adapté dans l’un des hôpi­taux de Gaza. Pour les nour­ris­sons, l’im­pos­si­bi­lité de se procu­rer un tel lait peut être une condam­na­tion à mort. »

À l’hô­pi­tal Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, Wafaa Abu Nimer, méde­cin, a confirmé l’ur­gence de la situa­tion, décla­rant que, au 30 juin 2025, dans son service de santé unique­ment, neuf enfants étaient toujours trai­tés en raison de compli­ca­tions dues à la malnu­tri­tion. Elle a décrit les scènes dont le person­nel de santé de l’hô­pi­tal a été témoin au cours des deux derniers mois comme étant « réel­le­ment sans précé­dent », avec de graves cas de malnu­tri­tion protéi­no­ca­lo­rique ou de marasme, et de perte muscu­laire. Elle a ajouté qu’à cela s’ajoutent les souf­frances dues aux bles­sures causées par des explo­sions, dont ils n’ont pas eu le temps de se remettre.

Wafaa Abu Nimer a indiqué que, depuis le lance­ment du nouveau plan de distri­bu­tion de l’aide d’Is­raël, rien n’in­dique que la situa­tion se soit amélio­rée, des centaines d’en­fants se faisant toujours tester chaque jour pour malnu­tri­tion aux urgences pédia­triques de l’hô­pi­tal. En raison des ordres de dépla­ce­ment en masse émis dans le gouver­no­rat de Khan Younès en mai, l’hô­pi­tal Nasser est désor­mais hors d’at­teinte de milliers de familles dépla­cées.

Wafaa Abu Nimer a expliqué à Amnesty que les réper­cus­sions de la situa­tion sur les enfants ne sont pas seule­ment physiques. « Une fille qui avait perdu presque tous ses cheveux à cause d’une malnu­tri­tion protéi­no­ca­lo­rique n’ar­rê­tait pas de me deman­der : « docteur, est-ce que mes cheveux vont repous­ser ? Est-ce que je suis [encore] belle ? » », a déclaré Wafaa Abu Nimer. « Même si ces enfants guérissent complè­te­ment, leurs cica­trices les accom­pa­gne­ront toute leur vie. Nous savons que, médi­ca­le­ment, la malnu­tri­tion chez les nour­ris­sons et les jeunes enfants peut avoir des effets à long terme sur leurs capa­ci­tés cogni­tives et leur déve­lop­pe­ment, mais je pense qu’on n’ac­corde pas assez d’at­ten­tion à l’im­pact psycho­lo­gique et mental [de la famine et de la guerre] sur les enfants et les parents. »

Elle a aussi fait état de l’épui­se­ment des profes­sion­nel·­le·s de santé : « En tant que méde­cins, nous sommes nous aussi épui­sés, nous souf­frons nous aussi de malnu­tri­tion et, pour la plupart, nous sommes nous aussi dépla­cés et vivons dans des tentes. Pour­tant, nous faisons de notre mieux pour four­nir des soins médi­caux, des complé­ments alimen­taires et autant de soutien que nous sommes en mesure de le faire. Nous essayons de sauver des vies, d’at­té­nuer la souf­france, mais nous ne pouvons vrai­ment pas faire grand-chose une fois que les gens sortent de l’hô­pi­tal. »

L’aide utili­sée comme arme 
Alors que les auto­ri­tés israé­liennes conti­nuent d’im­po­ser leur blocus illé­gal sur l’en­trée de l’aide et de biens commer­ciaux dans la bande de Gaza occu­pée, des centaines de camions d’aide restent coin­cés en dehors de la bande dans l’at­tente d’une auto­ri­sa­tion d’en­trée de la part d’Is­raël.

L’OCHA a indiqué qu’au 16 juin 2025, 852 camions des Nations unies et d’or­ga­ni­sa­tions huma­ni­taires inter­na­tio­nales, dont la majo­rité trans­por­taient des aliments, étaient toujours bloqués à Al Arish, en Égypte, atten­dant toujours de rece­voir un permis d’en­trée à Gaza de la part des auto­ri­tés israé­liennes. De plus, l’as­sou­plis­se­ment partiel du siège total le 19 mai n’in­cluait pas d’al­lé­ge­ment des restric­tions impo­sées à certains produits essen­tiels, comme le carbu­rant et le gaz de cuisine, qui ne sont plus auto­ri­sés à entrer dans Gaza depuis le 2 mars. Sans carbu­rant, toute produc­tion d’élec­tri­cité permet­tant, par exemple, le fonc­tion­ne­ment d’ap­pa­reils médi­caux vitaux est impos­sible.

Seule une infime partie de l’aide extrê­me­ment limi­tée qu’Is­raël auto­rise à entrer dans Gaza atteint les personnes qui en ont besoin. Sa distri­bu­tion est assu­rée soit par le programme mili­ta­risé, inhu­main et meur­trier géré par la Fonda­tion huma­ni­taire pour Gaza, soit par des trans­ferts effec­tués par des civil·e·s affa­més et déses­pé­rés et, dans certains cas, par des bandes armées. Ce sordide état des choses est aggravé par le fait qu’Is­raël barre déli­bé­ré­ment l’ac­cès à des infra­struc­tures vitales, notam­ment certaines des terres agri­coles et des sources de produc­tion alimen­taire les plus fertiles de Gaza, comme des serres et des exploi­ta­tions avicoles, ou les détruit inten­tion­nel­le­ment.

Le Programme alimen­taire mondial et des orga­ni­sa­tions locales ont été auto­ri­sés pour la première fois à distri­buer de la farine dans la ville de Gaza le 26 juin 2025. Cette distri­bu­tion s’est dérou­lée presque sans problème. Des milliers de personnes ont attendu leur tour et aucune bles­sure n’a été signa­lée, ce qui consti­tue une condam­na­tion sans équi­voque du plan mili­ta­risé de la Fonda­tion pour Gaza d’Is­raël. Toutes les preuves recueillies, y compris les témoi­gnages reçus par Amnesty Inter­na­tio­nal de la part de victimes et de témoins, tendent à démon­trer que la Fonda­tion pour Gaza a été créée pour apai­ser les inquié­tudes inter­na­tio­nales, tout en venant ajou­ter une nouvelle arme à l’ar­se­nal de géno­cide d’Is­raël.

« Non seule­ment la commu­nauté inter­na­tio­nale n’a pas fait cesser ce géno­cide, mais elle a aussi permis à Israël d’in­ven­ter en perma­nence de nouveaux moyens de détruire des vies pales­ti­niennes à Gaza et de bafouer leur dignité humaine », a déclaré Agnès Calla­mard.

« Les États doivent sortir de leur iner­tie et respec­ter leurs obli­ga­tions juri­diques. Ils doivent exer­cer toutes les pres­sions néces­saires pour faire en sorte qu’Is­raël lève immé­dia­te­ment et sans condi­tion son terrible blocus et mette fin au géno­cide à Gaza. Ils doivent cesser de contri­buer de quelque manière que ce soit au compor­te­ment illé­gal d’Is­raël, ou risquer de se rendre complices de crimes atroces. Pour cela, il est néces­saire de suspendre immé­dia­te­ment tout soutien mili­taire à Israël, d’in­ter­dire tout commerce et inves­tis­se­ment contri­buant au géno­cide ou toute autre viola­tion grave du droit inter­na­tio­nal perpé­trée par Israël.

« Les États devraient aussi adop­ter des sanc­tions ciblées, par le biais de méca­nismes inter­na­tio­naux et régio­naux, contre les fonc­tion­naires israé­liens les plus impliqués dans des crimes inter­na­tio­naux, et coopé­rer avec la Cour pénale inter­na­tio­nale, notam­ment en mettant en appli­ca­tion ses mandats d’ar­rêt. »

Complé­ment d’in­for­ma­tion
Selon des chiffres obte­nus auprès du minis­tère de la Santé pales­ti­nien, le taux de morta­lité enre­gis­tré pour les moins de cinq ans en 2024 à Gaza se situe à 32,7 décès pour 1 000 nais­sances vivantes, ce qui repré­sente une forte augmen­ta­tion, comparé au taux de 13,6 enre­gis­tré en 2022. La morta­lité mater­nelle a elle aussi plus que doublé, passant d’en­vi­ron 19 décès pour 100 000 nais­sances vivantes en 2022 à 43 décès pour 100 000 nais­sances vivantes en 2024.

https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2025/07/gaza-evidence-points-to-israels-conti­nued-use-of-star­va­tion-to-inflict-geno­cide-against-pales­ti­nians/

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