Attaques contre les syndi­cats, le droit de mani­fes­ter et le droit du travail : uni-es pour dire non !

Depuis des semaines le gouver­ne­ment tente de discré­di­ter la mobi­li­sa­tion sociale contre la loi El Khomri en fusti­geant tout parti­cu­liè­re­ment la CGT et son leader Philippe Marti­nez, alors que sept syndi­cats soutiennent le mouve­ment. Les grèves sont assi­mi­lées à des « prises d’otage » et tout est bon pour appe­ler à leur fin : les inon­da­tions, l’Euro, les menaces contre les personnes et les biens, etc.

Depuis mardi, Bernard Caze­neuve puis Manuel Valls ont fran­chi un nouveau cap. Sur France 2, le Ministre de l’In­té­rieur n’a pas hésité à instru­men­ta­li­ser le crime terro­riste contre les deux poli­ciers des Yvelines pour faire l’amal­game avec les violences consta­tées en marge des mani­fes­ta­tions. Manuel Valls, sur France Inter, est allé jusqu’à dénon­cer la compli­cité des syndi­cats avec une partie des mani­fes­tants venus dans l’objec­tif de « tuer » (sic) des poli­ciers. Dans la foulée, le préfet de police de Paris dénonce aujourd’­hui une forme de soli­da­rité entre « casseurs » et syndi­ca­listes !

La boucle est ainsi bouclée : les mani­fes­tant-es sont assi­milé-es aux « casseurs » et les « casseurs » aux terro­ristes : appliquer l’état d’ur­gence à tou-te-s devient la consé­quence logique. Manuel Valls et son gouver­ne­ment reprennent en défi­ni­tive à leur compte la logique du Medef qui avait accusé les syndi­cats de terro­risme et usent de ce prétexte pour annon­cer la possible inter­dic­tion des mani­fes­ta­tions contre la loi travail, approuvé en cela par la direc­tion du PS à travers son premier secré­taire.

Nous condam­nons les violences qui entravent la vie des citoyen-ne-s et attaquent le service hospi­ta­lier public, et qui sont d’ailleurs préju­di­ciables au mouve­ment social. Mais impu­ter cette violence aux orga­ni­sa­teurs et orga­ni­sa­trices de la mobi­li­sa­tion est un mensonge : le main­tien de l’ordre en marge des mani­fes­ta­tions est de la respon­sa­bi­lité du gouver­ne­ment.

Pour la première fois depuis des décen­nies, un gouver­ne­ment propose d’in­ter­dire une mani­fes­ta­tion syndi­cale. Cette annonce est d’une extrême gravité pour les liber­tés publiques.

Sans légi­ti­mité popu­laire ni parle­men­taire pour impo­ser sa loi, le gouver­ne­ment aura donc tout tenté : l’état d’ur­gence main­tenu et utilisé contre les mobi­li­sa­tions (écolo­gistes, socia­les…), le passage en force via l’ar­ticle 49–3 et l’uti­li­sa­tion de la divi­sion comme de la répres­sion pour tenter de jugu­ler le mouve­ment. Il en vient main­te­nant à cette menace inac­cep­table pour la démo­cra­tie.

Les orga­ni­sa­tions poli­tiques signa­taires demandent à François Hollande de cesser d’at­taquer le mouve­ment syndi­cal et le monde du travail.

Elles défendent une tout autre poli­tique, respec­tueuse des sala­rié-es et non guidée par les inté­rêts des grandes entre­prises.

Elles rappellent que la Loi Travail est reje­tée par trois confé­dé­ra­tions syndi­cales sur cinq et que les mani­fes­ta­tions sont orga­ni­sées par sept syndi­cats de sala­rié-es et de jeunes.

Elles dénoncent les attaques into­lé­rables contre les syndi­cats, et tout parti­cu­liè­re­ment contre la CGT.

Elles appellent à refu­ser toute remise en ques­tion du droit de mani­fes­ter, et à se mobi­li­ser plus forte­ment encore aux côtés des syndi­ca­listes lors des prochaines mani­fes­ta­tions.

Elles exigent enfin le retrait de la Loi Travail, seule déci­sion raison­nable à même de calmer les tensions sociales dont le gouver­ne­ment est le prin­ci­pal respon­sable.

Orga­ni­sa­tions poli­tiques signa­taires : Ensemble !, Europe Ecolo­gie Les Verts, le Mouve­ment Répu­bli­cain et Citoyen, Nouvelle Donne, le Parti Commu­niste Français, le Parti Commu­niste des Ouvriers de France, le Parti de Gauche, le Parti Ouvrier Indé­pen­dant, Répu­blique et Socia­lisme.

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