Tract de DNSI:
La dernière loi « asile et immigration » qui vient d’être votée (la 16ième modification en 20 ans !) en est une parfaite illustration. Il s’agit une nouvelle fois de faire le tri entre les « vrais » demandeurs d’asile et les « faux » qui seraient de simples migrants économiques. Cela au mépris des réalités que vivent les migrants, fuyant à la fois les guerres et les persécutions, la corruption des régimes politiques et la misère qui en découle. Sans oublier les migrants climatiques, de plus en plus nombreux, qui fuient la montée des eaux et autres dérèglements du climat.
L’accès au Droit d’Asile s’en trouve fortement restreint.
La politique migratoire concerne aussi les droits au séjour des migrants. Les titres de séjour accordés restent le plus souvent des titres courts, d’un an renouvelable, ce qui contribue à engorger les services de la Préfecture. Les prises de rendez-vous par téléphone sont de plus en plus difficiles à obtenir que ce soit pour un renouvellement ou pour une première demande de titre de séjour. Actuellement pour déposer une première demande le rendez-vous donné par la Préfecture est en juillet 2019. Neuf mois d’attente ! La Préfecture de la Vienne a beau dire que la priorité est au renouvellement, de nombreux migrants reçoivent des rendez-vous au-delà de la date de péremption de leur titre. Cela les met en situation irrégulière, leur fait perdre leur travail et les droits sociaux acquis.
En ce qui concerne les possibilités d’hébergement, la situation des migrants ne cesse de se dégrader. A Poitiers le nombre de personnes à la rue ne cesse d’augmenter. Cet été entre 60 et 80 personnes, au moins, (hommes,femmes et enfants) se retrouvaient sans hébergement chaque nuit. Des familles avec des enfants en bas âge pouvaient se retrouver à la rue jusqu’à 3 nuits sur 4.
Quelque soit la nationalité, les capacités des structures d’hébergement sont notoirement insuffisantes, qu’il s’agisse des centres d’accueil pour demandeurs d’asile ou pour l’hébergement d’urgence sociale. Cette situation est inacceptable et, si rien n’est, fait craindre le pire à l’approche de la période hivernale.
C’est pour répondre à cette situation que le collectif la Maison a réquisitionné un bâtiment vacant depuis plusieurs années permettant d’héberger entre 10 et 15 jeunes migrants. Faisant la démonstration qu’il est possible de faire vivre des lieux alternatifs aux besoins d’hébergements. Il aura fallu 7 fourgons de gendarmes mobiles et autant de voitures de polices pour y mettre fin alors que les trois demandes de rendez vous sont toujours sans réponse. Cette initiative, insupportable aux
yeux du pouvoir, a fait l’objet de nombreux soutiens dont 4 manifestations en 15 jours. Elle a montré que de très nombreux poitevins ne se reconnaissent pas dans une politique d’immigration qui jette à rue des jeunes étrangers sans discussion, pas plus que dans une politique de fermeture des frontières qui condamne à la noyade en Méditerranée chaque année des milliers d’hommes de femmes d’enfants et de bébés ( 3100 personnes en 2017).
Cette mobilisation doit se pour suivre pour exiger :
– La suspension des accords de Dublin
– L’abrogation de la loi « Asile et Migration »
– L’arrêt des expulsions
– L’ouverture des frontières et la liberté de circulation
– La régularisation de tous les sans-papiers
– Le droit au logement pour tous et toutes quelle que soit la nationalité
– L’accueil et l’hébergement de tous les mineurs isolés étrangers
– La fermeture des Centres Administratifs de Rétention
Rassemblement 18h Palais de Justice le 7 novembre et tous les 1er mercredis du mois