Un procès politique contre les dirigeant-e-s catalan-e-s à Madrid !
Après un procès politique de 8 mois, le Tribunal Suprême de l’État espagnol, qui s’inscrit dans l’héritage du franquisme et dont les observateurs/trices internationaux ont relevé les dérives et les anomalies (cf. rapport de la FIDH), a rendu un verdict inique et totalement disproportionné ce lundi 14/10.
Si le Tribunal Suprême n’a finalement pas retenu le motif de rébellion, il vient malgré tout de condamner les 9 prisonnier-ère-s politiques pour délit de sédition et de malversation, en suivant les recommandations de l’Avocat de l’État :
- Oriol Junqueras : 13 ans de prison et autant d’inéligibilité
- Carme Forcadell : 11,5 ans et autant d’inéligibilité
- Joaquim Forn : 10,5 ans et autant d’inéligibilité
- Jordi Turull : 12 ans et autant d’inéligibilité
- Jordi Cuixart : 9 ans et autant d’inéligibilité
- Jordi Sánchez : 9 ans et autant d’inéligibilité
- Dolors Bassa : 12 ans et autant d’inéligibilité
- Raül Romeva : 12 ans et autant d’inéligibilité
- Josep Rull : 10 ans et autant d’inéligibilité
- Les 3 autres accusé-e-s Meritxell Borràs, Santi Vila et Carles Mundó, sont inculpé-e-s de désobéissance avec une amende de 60000€ mais pas de peine d’emprisonnement.
Ensemble ! Mouvement pour une alternative de gauche écologique et sociale, dénonce ces peines totalement disproportionnées et inadmissibles en démocratie.
Ce verdict confirme que cette caricature de procès est en fait un procès politique visant à criminaliser les prisonnier-ère-s politiques indépendantistes catalan-e-s, tout le mouvement indépendantiste et le peuple catalan qui, le 1er octobre 2017, n’a fait qu’exercer son droit à l’autodétermination systématiquement refusé par les gouvernements espagnols, pourtant reconnu par toutes les Chartes et les droits internationaux.
Preuve de l’acharnement de la justice de l’État espagnol, le juge Llanera vient de relancer un mandat d’arrêt européen à l’encontre de Puigdemont, alors que le premier avait été annulé par la justice allemande.
Mais ce jugement va au-delà, il vise aussi à restreindre le droit d’expression des mouvements sociaux et de manifestation. Sur ce terrain, Il se situe dans la dérive autoritaire des gouvernements européens dont la France. C’est pourquoi nous assurons les prisonnier-ère-s politiques catalan-e-s et tout le mouvement social de notre pleine et entière solidarité.
La question catalane est une question politique qui doit se résoudre sur le terrain politique et démocratique et non pas sur le terrain judiciaire et répressif. C’est pourquoi Ensemble ! :
- dénonce fortement cette caricature de justice,
- demande l’amnistie pour tous et toutes et la libération des prisonnier-ère-s politiques -e-s,
- réaffirme le droit à l’autodétermination des peuples.
Ensemble ! Le 14 octobre 2019
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Toulouse
Ça y est, le verdict est tombé dans le procès des 12
indépendantistes catalans. 9 parmi ces derniers sont condamnés à
des peines allant de 9 à 13 ans de prison!
Nous dénonçons ces
procès politiques, dignes d’une époque sinistre de l’Espagne,
celle du franquisme. Encore une fois il ne s’agit pas de prendre
parti pour ou contre l’indépendance, mais de défendre les droits
démocratiques dont celui des droits des peuples à disposer d’eux
mêmes et le refus de la répression.
La réponse à la situation Catalane est politique. En tant qu’ élu-e-s de la région Occitanie nous demandons l’amnistie pour tous les détenus politiques. Nous nous adressons à l’exécutif de la région Occitanie pour que ce dernier, au nom du vœu voté majoritairement il y a quelques mois en assemblée plénière, interpelle le gouvernement espagnol afin qu’il revienne sur sa politique répressive et libère les prisonniers politiques.
Les élu-e-s insoumis-e-s de la région Occitanie
Montpellier : Franco is not dead L’Espagne emprisonne ses opposants |
Le
verdict est tombé ce lundi matin à Madrid dans le procès des
12 indépendantistes catalans. Et il confirme les craintes que
nous avions. Les peines vont de 9 à 13 ans de prison (13 années de prison pour Oriol Junqueras, ancien vice-président de la région de Catalogne). 13 années de prison pour avoir organisé un referendum ! Pour tous les citoyens authentiquement épris de démocratie, la violence de cette répression en Europe, chez notre voisin espagnol, est insupportable. |
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Paris :
Catalogne, la justice assomme le débat
14 octobre 2019 |
En tant qu’élues de la République Française, il n’est pas de notre responsabilité de nous exprimer sur l’avenir de la Catalogne. Le mouvement indépendantiste catalan, dans sa diversité, a cependant soulevé une question fondamentale : comment faire vivre le principe de l’autodétermination des peuples, dans une démocratie occidentale ?
L’on apprend aujourd’hui que les principaux responsables catalans qui avaient tenté de mettre en place un référendum pour trancher la question de l’indépendance de la Catalogne ont été jugé très sévèrement pour sédition. Le chef d’accusation de “rébellion” n’a pas été suivi, il n’avait été retenu qu’une seule fois depuis la dictature pour la tentative de coup d’Etat du général Tenejo en 1981. Toujours est-il que les dirigeants politiques catalans, dont certains ont déjà passé deux ans en détention préventive ont été condamnée à des peines entre 9 et 13 ans de prisons. La sévérité de cette répression est proprement hallucinante.
Il y a de quoi s’alarmer lorsqu’une question politique comme le droit d’un peuple à s’autodéterminer soit tranchée par les tribunaux. Que la justice assomme le débat ne permettra ni la désescalade du conflit, ni la création d’un processus de résolution qui puisse réduire la fracture espagnole. Une solution doit être trouvée, d’autant qu’en Espagne, l’extrême-droite jusqu’à alors accompagnatrice de la droite conservatrice s’est réveillée et cherche son indépendance par la voie de son parti Vox.
En attendant, nous devons haut et fort dénoncer la judiciarisation de combats politiques, en Espagne comme ailleurs, et se montrer solidaires des prisonniers, des condamnés espagnols qui désobéissent pour faire valoir la démocratie.
Clémentine Autain et Elsa Faucillon