Clémen­tine Autain. L’élec­tion de Trump. « Un choc immense »

Dans le bulle­tin de « L’Après »:

Un choc Immense.

Un choc immense. L’an­nonce des résul­tats de la prési­den­tielle aux États-Unis a sidéré. Et pour cause : les Améri­cain.es ont choisi un milliar­daire de 78 ans, condamné au pénal, climato-néga­tion­niste, ami de Benja­min Neta­nya­hou ou Elon Musk, et pour qui les migrants mangent les chats et les chiens. Oui, ils ont préféré cet ultra-libé­ral, cet ennemi de la démo­cra­tie, ce va-t-en-guerre à une femme, noire, qui dénonce la menace fasciste et défend le droit à l’avor­te­ment.

Nos pensées vont aux plus vulné­rables, aux femmes et aux personnes raci­sées, qui en paie­ront le prix fort aux États-Unis. Notre inquié­tude porte sur la culture et la vérité qui vont faire un nouveau tour dans la broyeuse. La catas­trophe est aussi plané­taire. L’inquié­tude est forte pour les Ukrai­nien.nes, toujours plus victimes de l’agres­sion de Poutine, et les Pales­ti­nien.nes, massa­crés par un pouvoir israé­lien qui orga­nise sa dispa­ri­tion. L’ho­ri­zon de la paix se mue en mirage.

Comment en est-on arrivé là ? Même si les condi­tions de l’élec­tion et les pays diffèrent, nous devons tirer des leçons à gauche. La défaite des élites, la rupture des diri­geants avec le peuple, la désin­for­ma­tion et l’es­sor de médias d’ex­trême-droite, nous conduisent au fascisme. Le capi­ta­lisme et le consu­mé­risme génèrent de l’in­di­vi­dua­lisme, du ressen­ti­ment et de l’abê­tis­se­ment. Autant de carbu­rants pour le trum­pisme, comme pour ses avatars partout dans le monde.

En atten­dant les analyses plus précises du scru­tin, je retire un ensei­gne­ment : seule une gauche qui offre une pers­pec­tive de société réel­le­ment diffé­rente, s’en prenant aux racines du mal, n’ayant pas peur d’as­su­mer la cohé­rence de ses convic­tions, peut être à la hauteur du défi. Une gauche capable d’en finir avec le poison néofas­ciste est celle qui incarne la dignité et la fierté popu­laire. Elle ne peut le faire en singeant le popu­lisme d’ex­trême droite. Elle réus­sira en cher­chant à rassem­bler sur une base réel­le­ment trans­for­ma­trice.

Comme l’écrit Bernie Sanders, “il ne faut pas s’éton­ner que le Parti démo­crate, qui a aban­donné la classe ouvrière, se rende compte que la classe ouvrière l’a aban­donné.”

 

Clémen­tine Autain

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.