Communiqué du 20 mars
L’épidémie de COVID-19 s’abat sur la société et dans le monde. Les gouvernements prennent des mesures drastiques, nécessaires mais parfois sans cohérence évidente, et parfois scandaleuses (Trump, Bolsonaro…).
Emmanuel Macron a appelé à « l’union nationale ». Les exigences de sécurité collective sont en effet cruciales contre la diffusion de l’épidémie. Cela ne saurait être ni ignoré ni sous-estimé.
Mais il ne faut pas laisser le gouvernement décider tout seul, du haut de son pouvoir. La vie démocratique doit être respectée. Le risque serait qu’au-delà des mesures indispensables de confinement, une pulsion autoritaire s’impose pour gouverner durablement.
Le gouvernement ferme les établissements d’éducation nationale, mais ne dit pas comment protéger contre les inégalités criantes de condition de vie dans les logements ou d’accès aux cours par voie numérique. Il appelle à prioriser les soins liés au COVID-19, et à libérer des lits, alors que les personnels hospitaliers, notamment dans les urgences, alertent depuis des mois quant à l’impossibilité de faire face aux besoins de santé. Il appelle à la générosité envers les plus faibles alors qu’il a diminué les allocations chômage de 4 milliards d’euros. La loi retraite, qui menaçait de paupériser encore plus, est suspendue.
Suspension de la réforme des retraites, de celle du chômage, des APL,… Ces mesures seraient seulement reportées ?! Non, elles doivent être annulées.
Puisqu’il y a urgence sanitaire, sociale et économique, il faut un décret interdisant les licenciements. Le paiement intégral des jours de chômage. Le droit au salaire maintenu à 100%. Le rétablissement total des CHSCT. Que tous ceux qui doivent travailler malgré tout puissent décider de la manière dont ils peuvent se protéger du virus et si ce n’est pas possible, d’arrêter la production. Il faut mettre à l’abri les gens de la rue, les sans logis, les réfugiés, et rétablir pour ces derniers la couverture maladie, faire cesser immédiatement l’enfermement administratif des personnes étrangères, se préoccuper de protéger les femmes et les enfants victimes de violences, particulièrement vulnérables dans une situation de confinement…
Pour assurer l’approvisionnement et la fabrication en urgence des produits nécessaires (masques, gels, vêtements, médicaments…), il faut certainement envisager la reconversion de certaines entreprises. Des embauches massives doivent être ouvertes dans les hôpitaux et les services publics.
En aucun cas, les milliards d’euros déversés ne devront être remboursés plus tard par des compressions budgétaires, des impôts nouveaux ou une nouvelle austérité. Les multinationales doivent payer. Les cotisations sociales gelées devront être remboursées par les entreprises et les actionnaires.
La Santé, c’est l’urgence absolue. Mais la préservation de la vie, c’est aussi la révolution écologique et sociale qui lui sont intrinsèquement liées, puisque nos dévastations ont des conséquences jusqu’ au coeur des micro-organismes. Exigeons la relocalisation des productions essentielles à la vie. Agissons pour une agroécologie libérée de l’ »agrobusiness » qui imposent les prix et les rendements. Cessons de dévaster forêts, biodiversité et terres agricoles.
Enfin, toute notre vie sociale est fortement interrogée. Pour échapper au désarroi, à l’angoisse et à l’enfermement , des initiatives de solidarité de proximité sont prises et s’invente. C’est grâce à cette énergie collective solidaire que nous pourrons dans le futur proche forger d’autres relations entre nous, au monde et à la vie qui nous entoure et nous protège.
L’Equipe d’Animation Nationale d’Ensemble