Le 12 mai la manifestation contre la loi El Khomri, s’est terminé dans l’entrée de la mairie de Poitiers. Drapeaux CGT, Solidaires, FO, FSU se bousculaient, militant.e.s Nuit debout et libertaires d’un groupe de chômeurs et précaires se mêlaient aux syndicalistes. Les slogans résonnaient et leur radicalité allait croissante.
Il fut dit que le maire était absent puis qu’il était présent et consentait à recevoir une délégation de manifestants. Nuit debout n’avait pas de délégué à envoyer, puisque exerçant une démocratie directe, exigeait donc que le représentant élu du peuple s’adresse à cette partie du peuple présente. Un délégué de Solidaires refusa de participer à la délégation du fait du refus du maire.
La délégation fut tout de même reçue, puis ressortit.
Alain Claeys, maire de Poitiers, député, après une longue hésitation est venu parler à la foule. nuit debout avait eu raison de refuser de participer à la délégation.
Le maire tint à dire qu’il « était courageux » de venir causer là comme ça; puis toujours porté par ce courage qui nous fut caché si longuement, il affirma que la loi et le 49.3 il était pour. Puis il partit.
Est-ce du courage pour un élu de gauche de parler à un auditoire de gauche ? Non, bien sûr, mais qui croira qu’il s’est agi de cela ?
Est-ce du courage pour un néolibéral décomplexé qui fait carrière depuis toujours dans le PS de parler à des syndicalistes exaspérés et à des jeunes à l’inquiétude muée en révolte? Non, ça fait partie du job ; s’il trouve que c’est trop dur pour lui il peut démissionner.
Démission ? C’est le cri qui revenait dans la mairie, un cri qui s’adressait au maire comme au gouvernement. Nous y avons réfléchi ces derniers mois : en effet, il nous faut nous débarrasser au plus vite de ce gouvernement et de ses soutiens.
Il nous faudra du courage pour affronter ces gens, cette droite et ce PS, flanqués des militants du FN qui veulent en découdre.