Pour que ces élections soient un pas de plus vers la construction de ce Front social et politique contre la politique néolibérale que nous voulons construire.
En mars 2015 auront lieu les élections cantonales pour renouveler le Conseil Général.
Un contexte politique et social lourd de menaces
La politique d’austérité poursuivie par le gouvernement Hollande/Valls en France comme partout en Europe, consiste à réduire le coût du travail, de la protection sociale, des services publics et des collectivités territoriales, à ignorer les urgences écologiques notamment les causes et effets du changement climatique.
Pas un jour ne se passe sans que le gouvernement ne prône et ne mette en place une mesure contre les chômeurs et chômeuses, les salarié.es, les retraité.es, les familles. Pas un jour sans un renoncement aux mesures de protection de l’environnement. Pas un jour sans quelque décision prise par cette V° république monarchique à bout de souffle, à la hâte et toujours dans le sens d’une régression de nos revenus et de nos droits.
Impôts et taxes, dans leur évolution actuelle, tournent le dos à toute idée de redistribution des richesses.
Les collectivités territoriales se retrouvent dans une situation de plus en plus difficile, voire insoutenable, suite à la réduction de 11 milliards de dotation prévue sur trois ans par le gouvernement, alors qu’elles assurent 70 % de l’investissement local et jouent un rôle indispensable au service de la population, rôle accru en période de crise.
Les économies ainsi réalisées sur le dos de la population et de l’environnement ne servent pas à réduire une dette accumulée depuis 30 ans, et qui ne cesse d’augmenter. À tel point que le paiement des intérêts est devenu le premier poste de dépense de l’État. La population est sommée de payer une dette dont l’origine se trouve dans la multiplication des réductions voire exonérations de cotisations et impôts pour les grandes entreprises et les ménages aisés et les taux d’intérêts excessifs pratiqués par les marchés financiers.
Cette politique d’austérité entraine une augmentation du chômage, un accroissement de la souffrance de celles et ceux qui ont un emploi, la chute du niveau de vie de la population, un emballement de la crise écologique.
Pourtant de l’argent il y en a. L’autre effet de cette politique dite de l’offre, c’est l’augmentation du nombre de millionnaires. En 2014, les entreprises du CAC vont redistribuer à leurs actionnaires 40 milliards d’euros contre 37 en 2013. L’évasion fiscale dans les paradis fiscaux est de l’ordre de 80 milliards. Le Pacte de Responsabilité donne aux grandes entreprises au bas mot 50 milliards sans aucune contrepartie en terme d’emploi ou de contrôle de l’utilisation de l’argent public.
Une réforme territoriale obscure et antidémocratique
En décidant de la création de 13 métropoles, la fusion autoritaire de régions pour en réduire le nombre à 13, dotées de compétences renforcées, la suppression de départements et la transformation d’autres, le gouvernement opère une réelle recentralisation, accompagnée d’un recul démocratique majeur.
La réduction des compétences des Conseils Généraux n’ a pas encore été clarifiée. Pour les cantons de France concernées par une métropole, les Conseils généraux sont appelés à disparaître, mais dans des délais et des conditions encore indéfinis.
Le Conseil Général de la Vienne est aujourd’hui opaque dans ses prises de décision et dans sa gestion de l’argent public, marqué par un fonctionnement en baronnies et réseaux d’influences, loin du contrôle démocratique de la population et du bien commun.
Dans le même temps les Conseils Généraux sont porteurs de nombre de politiques sociales : Assistantes sociales, versement des allocations de solidarité (RSA, APA, PCH, …), placement et suivi des mineur-e-s étranger e s, politiques en direction de l’enfance en danger, PMI…
L’absence d’information sur le périmètre des compétences du Conseil Général montre le peu de cas accordé par le gouvernement aux politiques sociales. Il ne s’est même pas engagé à les maintenir.
La réforme territoriale vise avant tout à répondre aux impératifs de la finance et de la concurrence « libre et non faussée », le gouvernement a fait le choix de la présenter comme une démarche complexe et technique ; en réalité, il organise la mise en concurrence des territoires et rompt avec les principes républicains d’égalité et de solidarité territoriale.
Les résultats sont prévisibles : les territoires « gagnants » de la lutte économique décrocheront des autres, qui seront demain délaissés ; les services publics locaux et l’investissement public seront voués à une disparition progressive. Déjà, des coupes budgétaires touchent en premier lieu les politiques publiques de solidarité…
Ces élections doivent s’inscrire dans un mouvement beaucoup plus large de rejet de la réforme territoriale.
Pour une réforme démocratique et égalitaire
Nous refusons que les collectivités territoriales soient placées dans l’obligation de choisir entre la baisse des services publics ou la hausse des impôts locaux, solutions insupportables pour un bon nombre de nos concitoyen.nes.
Nous voulons engager le débat dans tout le pays sur l’avenir de nos collectivités territoriales pour une politique tournée vers l’humain et l’environnement et non vers la finance.
Lors de ces élections cantonales nous voulons porter les axes suivants :
Plus de démocratie :
– renforcement de la participation des citoyen.nes aux décisions qui les concernent
– renforcement de la participation des élu.es aux décisions qui concernent les collectivités qu’ils/elles représentent.
– Engager la discussion pour une autre réforme territoriale
– Lorsque les missions sont déconcentrées, l’État doit rester garant de la cohésion et de la solidarité nationales
– Réformer en profondeur le financement des collectivités en mettant en chantier une réforme de la fiscalité
– Maintenir la clause de compétence générale à chaque collectivité territoriale, seule garantie de la liberté de choix des projets locaux.
– garantie de maintient des emplois d’agents territoriaux.
– Un autre mode d’élection, pour les départementales comme pour les élections nationales
– élections à la proportionnelle intégrale, non cumul des mandats, respect de la a mixité sociale et de la parité
– possibilité de remettre en jeu le mandat des élu .es
– une politique énergétique et alimentaire relocalisée
– afin de recréer des lieux de production de proximité, d’éviter les transports polluants, de créer des emplois tout en se libérant du poids des lobbies.
– prendre en compte la diversité de notre département : tertiaire, industrie, agriculture.
– privilégier les transports en commun (TER, bus) et les transports doux contre le tout voiture et la LGV.
Le temps presse
Le gouvernement Hollande/Valls nous enfonce chaque jour un peu plus dans la crise. La droite se refait une santé et se prépare à reprendre tous les pouvoirs. L’extrême droite capitalise l’exaspération contre la caste politique en camouflant les problèmes sociaux derrière des problèmes soit disant de race ou de nation. Elle se pose en alternative de gouvernement crédible face à la politique libérale.
Ces élections cantonales doivent marquer autant le rejet d’un retour des politiques de droite et des thématiques de l’extrême droite qu’une censure de la politique gouvernementale d’austérité. Elles sont une échéance dans la construction d’un front pour regrouper toutes celles et tous ceux, qu’ils et elles militent dans un parti, une association, un syndicat ou qui ne sont pas encartée.es, qui veulent s’opposer à la politique d’austérité du gouvernement, sur la base d’un rejet de la réforme territoriale, de l’ouverture d’un débat démocratique sur le sujet, et sur le rejet clair des politiques d’austérité gouvernementales.
L’austérité nourrit le discrédit du politique, accentue la crise sociale et écologique, met en danger la démocratie. Il y a urgence à affronter la domination de la finance, à prendre l’argent là où il est et à le redistribuer pour satisfaire les besoins et les aspirations du plus grand nombre.
Une réflexion sur « Ensemble86 et les cantonales. »