Voici un tract d’appel à une manifestation à la Bussière (86). Reçu ce jour. Le capitalisme vert n’est pas une alternative au capitalisme rouillé.
PB, 2–5–2017.
Ceux qui nous agitent des billets sous le nez pour nous faire accepter l’implantation de fermes éoliennes
– comme aujourd’hui à La Bussière, près de Saint-Savin et de Chauvigny, dans la Vienne – sont des arnaqueurs
dont l’objectif premier n’est pas de produire de l’électricité mais de faire de juteuses plus-values.
C’est parce que nous sommes antinucléaires que nous nous opposons à l’éolien industriel tel qu’il se
met en place actuellement.
La production d’électricité par la transformation de l’énergie du vent est évidemment une bonne idée, qui
pourrait sans doute s’organiser autour d’un service public décentralisé et contrôlé par les communautés humaines
de base, et dont la mise en œuvre s’intégrerait dans une perspective de satisfaction de besoins réels,
discutés démocratiquement, et d’une remise en cause de la sacro-sainte croissance qui nous conduit droit
dans le mur et qui veut que nous ayons toujours et encore plus de besoins en électricité et en énergie.
Mais, au mieux, les énergies dites renouvelables ne feront que produire une partie de cette augmentation
électrique sans que la quantité fournie par un nombre identique de centrales nucléaires ne se réduise, et donc
le danger de catastrophe nucléaire (dont tout le monde reconnaît qu’elle se produira un jour ou l’autre) restera
lui aussi identique et même plus fort puisque les centrales vieillissent et se déglinguent à vue d’oeil.
La mise en place de l’industrie éolienne s’organise selon un modèle technocratique hyper centralisé et incontrôlable
par les gens concernés – un modèle dont le nucléaire est le fleuron et auquel l’éolien est intimement
lié. On ne peut donc être contre la mise en place de l’industrie des éoliennes telle qu’elle est
organisée tout en étant pour le nucléaire : l’un justifie l’autre. Rappelons que les entreprises les plus polluantes
investissent dans l’éolien pour se donner une façade verte, et pour bénéficier des droits à polluer qui
leur évitent de payer des amendes lorsqu’elles dépassent les quotas « autorisés » de CO2. C’est leur capitalisme
vert.
L’éolien industriel sert d’alibi à une politique visant à produire toujours plus pour satisfaire les besoins
du monde marchand. Il ne se substitue en aucun cas aux autres sources d’énergie : on a et on aura le nucléaire,
le thermique, l’éolien… La production énergétique continue de s’accroître, favorisée par des « besoins
» toujours plus aberrants. Qui gaspille le plus d’électricité ? Le bétonnage généralisé sous forme de
bâtiments, d’autoroutes, de TGV, d’aéroports, de parkings de supermarché ; l’industrie du papier, pour produire
notamment des tonnes de publicités à jeter à la poubelle ; les grosses industries, qui n’ont aucun effort
à faire pour investir dans des technologies moins gourmandes, dans la mesure où elles paient l’électricité
à un prix bien inférieur à celui du marché, etc. À l’inverse, l’État garantit pour l’instant aujourd’hui aux promoteurs
de fermes éoliennes qu’il leur achètera l’intégralité de leur production, et ce à un prix supérieur à
celui du marché.
L’électricité devrait être un bien commun que l’on décide de produire pour satisfaire des besoins que nous
aurions décidés démocratiquement et ensemble. Au lieu de cela, elle n’est qu’une marchandise qu’il faut
toujours vendre davantage pour obéir aux « lois » mortifères de l’économie.
NON AU PRODUCTIVISME,
NON A L’EOLIEN INDUSTRIEL,
NON AU NUCLEAIRE !
Des antinucléaires poitevins contre les projets éoliens