Expo­si­tion de Seve­rine Lenhard

Expo photo à L’En­vers du Bocal, 16 ter rue de la Regrat­te­rie.
Le vernis­sage a lieu vendredi 5 octobre à 19h, mais l’expo est visible pendant un mois.

Dans la lumière bleue : Série photo­gra­phique

 «  On a souvent coutume de mesu­rer la « qualité » d’une présence au ressenti de son absence. Et s’il est désor­mais une absence qui parvient à trou­bler en profon­deur notre quoti­dien, c’est bien celle de nos portables et autres Smart­phones dont l’ou­bli nous laisse sinon désem­pa­rés,  du moins dému­nis voire désar­més.

La ques­tion est de savoir jusqu’où ce qui n’est qu’un objet tech­no­lo­gique parvient à s’in­tro­duire dans nos vies. Parvient-il à défi­nir une nouvelle dimen­sion de l’in­time ? On le porte avec soi, sur soi. Il connait nos dépla­ce­ments, nos heures de réveil, nos diver­tis­se­ments, nos centres d’in­té­rêt, nos ques­tions sur le monde. Il sait nos amis, il conserve nos images… Et pour peu qu’on le ques­tionne sur nous, il est  capable de (presque) tout dire de nous. Qu’on nous le vole, et c’est une violence insup­por­table, un viol de l’in­time, comme un cambrio­lage de notre quoti­dien.

Peut-on décro­cher, peut-on lui échap­per ? Dans notre sommeil peut-être ; nos rêves lui sont peut-être étran­gers. Pour­tant, même là, il est souvent tout près, sur la table de nuit, parfois sous l’oreiller, rassu­rant, nous empê­chant sans doute de trop nous éloi­gner du monde qui est le nôtre, comme un doudou qui nous protège de l’étran­ger, de l’in­connu, qui rappelle nos liens, cette toile tissée de nos contacts quand on veille.

Dans la nuit, dans la lumière bleue du portable, j’ai donc épié le sommeil de ceux qui sont nés avec cet objet étrange, des jeunes gens d’aujourd’­hui… ».

Séve­rine Lenhard


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Dans la lumière bleue : Série photo­gra­phique

 «  On a souvent coutume de mesu­rer la « qualité » d’une présence au ressenti de son absence. Et s’il est désor­mais une absence qui parvient à trou­bler en profon­deur notre quoti­dien, c’est bien celle de nos portables et autres Smart­phones dont l’ou­bli nous laisse sinon désem­pa­rés,  du moins dému­nis voire désar­més.

La ques­tion est de savoir jusqu’où ce qui n’est qu’un objet tech­no­lo­gique parvient à s’in­tro­duire dans nos vies. Parvient-il à défi­nir une nouvelle dimen­sion de l’in­time ? On le porte avec soi, sur soi. Il connait nos dépla­ce­ments, nos heures de réveil, nos diver­tis­se­ments, nos centres d’in­té­rêt, nos ques­tions sur le monde. Il sait nos amis, il conserve nos images… Et pour peu qu’on le ques­tionne sur nous, il est  capable de (presque) tout dire de nous. Qu’on nous le vole, et c’est une violence insup­por­table, un viol de l’in­time, comme un cambrio­lage de notre quoti­dien.

Peut-on décro­cher, peut-on lui échap­per ? Dans notre sommeil peut-être ; nos rêves lui sont peut-être étran­gers. Pour­tant, même là, il est souvent tout près, sur la table de nuit, parfois sous l’oreiller, rassu­rant, nous empê­chant sans doute de trop nous éloi­gner du monde qui est le nôtre, comme un doudou qui nous protège de l’étran­ger, de l’in­connu, qui rappelle nos liens, cette toile tissée de nos contacts quand on veille.

Dans la nuit, dans la lumière bleue du portable, j’ai donc épié le sommeil de ceux qui sont nés avec cet objet étrange, des jeunes gens d’aujourd’­hui… ».

Séve­rine Lenhard

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