La CGT Police Paris ose s’af­fir­mer pour la liberté d’ex­pres­sion avec info com-CGT.

Voici ce commu­niqué qui montre que la crise poli­tique a des réper­cus­sions jusque dans les forces dédiées à la répres­sion et sous les ordre des Caze­neuve et de l’exé­cu­tif. La CGT Police Paris en désac­cord ouvert avec sa fédé­ra­tion police CGT déclare: « l’ac­teur prin­ci­pal des violences est le gouver­ne­ment ». En effet. PB

« La CGT a-t-elle vrai­ment sa place dans la manif « stop à la haine anti-flic » ?
D’après certaines sources dans les rangs des forces de l’ordre, les affiches du syndi­cat Info’Com-CGT seraient « dégra­dantes » à l’égard des poli­ciers. Ces affiches ne sont pour­tant publiées que pour atti­rer l’at­ten­tion sur la violence du pouvoir…
Emboî­tant le pas de leur ministre, les syndi­cats corpo­ra­tistes de poli­ciers sont montés au créneau. Unité SGP Police (FO) s’est dit « indi­gné » par cette publi­ca­tion « honteuse appe­lant à la haine du poli­cier ». Le syndi­cat d’of­fi­ciers Syner­gie (CFE-CGC) estime, pour sa part, que l’ini­tia­tive démontre « la conni­vence intel­lec­tuelle exis­tant entre ceux qui mettent les poli­ciers au pilori et les casseurs qui pillent, saccagent et agressent sans relâche les forces de l’ordre ». Enfin, Alliance Police Natio­nale (CFE-CGC), y voit « ni plus ni moins qu’un appel à la haine et à la violence envers les forces de police et de gendar­me­rie ». Dans le même temps, ces syndi­cats ont demandé au ministre de l’In­té­rieur « de dépo­ser plainte contre ces propos de provo­ca­tions et de haines envers la police ».
Ces orga­ni­sa­tions assi­milent sciem­ment à un appel à la haine des affiches démo­cra­tiques appe­lant la police, comme l’in­diquent les slogans pour­tant faciles à lire, à « proté­ger les citoyens » et à stop­per la répres­sion brutale du mouve­ment social.
Tout le monde, gouver­ne­ment, oppo­si­tion, extrême-droite et syndi­cats de police caté­go­riels trouve un inté­rêt à cet amal­game.
Ainsi, le 2 mai, le syndi­cat Police Force Ouvrière (Unité SGP Police FO) a annoncé dépo­ser plainte (sans doute sur instruc­tions) contre ces affiches. Le même jour, un syndi­cat se récla­mant de la CFE-CGC a titré : « CGT : l’af­fiche rouge », compa­rant ces affiches avec celle des occu­pants nazis, propa­gande raciste et anti­sé­mite qui assi­mi­lait à des terro­ristes étran­gers un groupe de résis­tants se battant contre la dicta­ture et pour le progrès social.
Dans ce contexte, la CGT-Police-Paris avait publié un commu­niqué, dès le 19 avril 2016, inti­tulé : « L’af­fiche qui agite l’ex­trême droite et fait oublier l’ac­teur prin­ci­pal dans ces violences : le gouver­ne­ment ! » Ce texte préci­sait : « L’af­fiche du syndi­cat CGT Info’Com a le mérite de dénon­cer des faits pour rame­ner un gouver­ne­ment dit de gauche dans la voie du progrès social et non de l’ar­bi­traire. » Ces affiches visent bien à dénon­cer ces faits et à mettre en lumière les méthodes d’un gouver­ne­ment qui préfère le tout-répres­sif à une doctrine de paci­fi­ca­tion des cortèges.

Le 18 mai, des syndi­cats de poli­ciers, auxquels risque de se joindre une frac­tion de la CGT-Police, mani­fes­te­ront sur un seul mot d’ordre : « Halte à la haine anti-flic ». Nous, syndi­cat histo­rique CGT-Police SGAP de Paris, enga­gés pour un syndi­ca­lisme vivant, fiers de nos luttes et de nos acquis, ne parti­ci­pe­rons pas à ce rassem­ble­ment poli­tique qui cumule autant d’amal­games sur les poli­ciers, sur le mouve­ment social en cours et sur la CGT, orga­ni­sa­tion progres­siste et inter­pro­fes­sion­nelle ! Les syndi­cats Info’Com-CGT et CGT-Police Paris ne se trompent pas : les respon­sables de cette situa­tion sont bien le patro­nat et son fidèle colla­bo­ra­teur, le gouver­ne­ment.

Le passage en force est égale­ment une vraie violence ! La loi El Khomri ne peut être adop­tée contre l’op­po­si­tion massive des travailleurs, d’une très large majo­rité de l’opi­nion publique et de l’As­sem­blée natio­nale. Ce coup de force insti­tu­tion­nel du 11 mai, s’ap­puyant sur l’ar­ticle 49–3 de la Cons­ti­tu­tion, exacerbe la colère des futures victimes de cette loi. Il ne peut que renfor­cer la lutte pour le retrait pur et simple de la loi Travail. La censure de cette poli­tique de casse du droit du travail ne pourra se faire que par la conver­gence de tous les progres­sistes prônant la trans­for­ma­tion sociale, avec les luttes des chemi­nots, des fonc­tion­naires, des routiers, des sala­riés du privé et du public, et non par des mani­fes­ta­tions corpo­ra­tistes dénonçant une fantas­ma­go­rique « haine anti-flics ».

Nous, syndi­cats Info’Com-CGT et CGT-Police SGAP de Paris, appe­lons les sala­riés du public et du privé, les privés d’em­ploi, les jeunes à pour­suivre, les 17 et 19 mai, le mouve­ment de protes­ta­tion paci­fique contre la loi El Khomri .

Paris, le 16 mai 2016