5 décembre 2025

La Cimade. Contre le gouver­ne­ment français en défense des enfants et adoles­cents migrant.e.s

La protec­tion des enfants est un droit inalié­nable : chaque mineur·e ou présu­mé·e mineur·e, quelle que soit son origine, doit être proté­gé·e, logé·e, soigné·e, avoir accès à une éduca­tion et à un soutien admi­nis­tra­tif et juri­dique. Ces droits sont inscrits dans la Conven­tion Inter­na­tio­nale des Droits de l’En­fant. 

Or le 1er juillet dernier, le Conseil d’État a refusé de recon­naître tout effet contrai­gnant aux recom­man­da­tions du Comité des Droits de l’En­fant. Il a égale­ment ignoré les multiples obser­va­tions finales du Comité qui ont mis en exergue depuis des années les insuf­fi­sances patentes du dispo­si­tif français de prise en charge des mineurs isolés au regard des exigences de la Conven­tion inter­na­tio­nale des droits de l’en­fant.

Nous condam­nons unani­me­ment et ferme­ment cette déci­sion qui met en danger des milliers d’en­fants et d’ado­les­cent·e·s, arri­vé·e·s seul·e·s en France.

Celles et ceux qui sont dans l’in­ca­pa­cité de prou­ver leur âge (papiers perdus, volés ou inexis­tants) ne béné­fi­cient plus de la présomp­tion de mino­rité et de la protec­tion qu’elle permet. En cette période de rentrée, des enfants font face à de nombreux obstacles pour être scola­ri­sé·e·s, commen­cer un appren­tis­sage et vivre digne­ment.

Les jeunes sont désor­mais condam­né·e·s à survivre dans la rue pendant plusieurs mois, entre la déci­sion de refus de protec­tion des dépar­te­ments et celle du juge des enfants qui, bien souvent, recon­naît fina­le­ment leur mino­rité et leur isole­ment.

Ces mois d’ex­clu­sion totale, sans garan­tie d’ac­cès aux soins, à une éduca­tion, à un héber­ge­ment ou à des loisirs, peuvent avoir des consé­quences irré­mé­diables sur leur futur. Le temps de la procé­dure, certain·e·s voient leurs projets de forma­tion compro­mis, ils et elles rencontrent de nombreux obstacles pour obte­nir un titre de séjour ou encore de vivre dans la crainte d’une expul­sion.

A., 17 ans, a fait appel du refus de prise en charge admi­nis­tra­tive par la préfec­ture qui refuse de le consi­dé­rer comme mineur. Tant que le juge n’a pas rendu son verdict, A. n’a ni repré­sen­tant légal, ni aucune prise en charge. Bien qu’il ait trouvé un appren­tis­sage, il ne peut pas signer son contrat. Selon la date à laquelle le juge statuera, il se pour­rait qu’il ait eu ses 18 ans et qu’il soit trop tard pour deman­der un titre de séjour. Il risquera alors d’être expulsé du terri­toire français.

Impi­toya­ble­ment, le gouver­ne­ment pour­suit sa chasse aux personnes migrantes, et s’at­taque aux plus vulné­rables : les enfants.

Aujourd’­hui, nous avons besoin de vous pour exiger que la France respecte ses enga­ge­ments inter­na­tio­naux, notam­ment en prenant en compte le prin­cipe de présomp­tion de mino­rité.

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