La GES quitte X

La Gauche Ecoso­cia­liste quitte X

Sous Elon Musk, X est devenu une machine à mani­pu­la­tion de l’opi­nion. À quelques jours de l’in­ves­ti­ture de Trump, et de Musk dans ses bagages, refu­sons d’en être complices. La Gauche Écoso­cia­liste parti­ci­pera au grand mouve­ment du #20Jan­vier2025 en quit­tant X collec­ti­ve­ment avec d’autres orga­ni­sa­tions poli­tiques, syndi­cats, médias… comme le propose l’ini­tia­tive HelloQuit­teX. C’est une initia­tive méta-poli­tique qui part du constat que X, de par sa posi­tion dans l’es­pace média­tique et poli­tique, corrompt le débat public et est incom­pa­tible avec une démo­cra­tie fonc­tion­nelle.

Elon Musk a aidé Trump, il soutient désor­mais les partis d’ex­trême droite en Europe. Les raisons pour quit­ter le réseau X détenu par Musk ne manquent pas. Quit­ter X, c’est refu­ser de légi­ti­mer une plate­forme deve­nue un outil de propa­ga­tion des idées les plus toxiques.

Derniè­re­ment, il a apporté son soutien au parti d’ex­trême droite alle­mand AfD. Il a égale­ment annoncé vouloir finan­cer le parti d’ex­trême droite britan­nique Reform UK, et réclame la libé­ra­tion d’un acti­viste isla­mo­phobe et conspi­ra­tion­niste, Tommy Robin­son. Musk multi­plie aussi les attaques contre Keir Star­mer, le Premier ministre britan­nique travailliste. Dès 2022, et son rachat de Twit­ter, Musk n’a cessé de promou­voir la désin­for­ma­tion sur son réseau social, a supprimé les services de fact-checking, au nom de la liberté d’ex­pres­sion.

X est devenu une machine à mani­pu­la­tion de l’opi­nion. Dès lors, il faut choi­sir : c’est soit la toxi­cité de réseaux tels que X, soit la démo­cra­tie, puisque aujourd’­hui, X inter­fère direc­te­ment avec les proces­sus démo­cra­tiques. Et si X ne touche que 10 à 20 % de la popu­la­tion, il est très influent de par ses utili­sa­teurs : les poli­tiques, les jour­na­listes et les influen­ceurs en tout genre. Encore aujourd’­hui, la plupart des médias citent et utilisent X pour étayer leurs propos. X est donc un élément central de la fabrique de l’opi­nion.

En quit­tant X, nous affir­mons qu’il est possible de privi­lé­gier et de construire d’autres espaces, plus respec­tueux des prin­cipes démo­cra­tiques. Des plate­formes alter­na­tives comme Masto­don, décen­tra­li­sées et régies par des cadres éthiques, doivent être soute­nues. Ces alter­na­tives offrent un fonc­tion­ne­ment trans­pa­rent et parti­ci­pa­tif, en rupture avec la centra­li­sa­tion des données et les abus de pouvoir des grandes plate­formes. Nous encou­ra­geons égale­ment la créa­tion et le déve­lop­pe­ment de nouveaux cadres collec­tifs garan­tis­sant ces prin­cipes.

Par ailleurs, il est crucial que, à l’échelle natio­nale comme euro­péenne, nous prenions nos respon­sa­bi­li­tés pour régu­ler les plate­formes numé­riques qui nuisent à l’in­té­rêt géné­ral, comme X. L’exemple du Brésil montre que des déci­sions fortes peuvent être prises pour enca­drer ces dérives. L’Eu­rope doit se donner les moyens de se libé­rer de sa dépen­dance aux GAFAM et au tech­no­féo­da­lisme en cours, tout en affir­mant des valeurs fonda­men­tales : démo­cra­tie, liberté, et lutte contre le racisme. Ces prin­cipes ne sont pas des opinions, mais des droits essen­tiels, et leur néga­tion consti­tue des délits.

La légis­la­tion sur les services numé­riques (DSA) veut mettre en pratique le prin­cipe selon lequel ce qui est illé­gal hors ligne est illé­gal en ligne. Cette légis­la­tion, qui succède à la direc­tive dite e-commerce du 8 juin 2000, a pour but, entre autres, de respon­sa­bi­li­ser les plate­formes numé­riques et de lutter contre la diffu­sion de conte­nus illi­cites. Ses objec­tifs sont multiples : mieux proté­ger les inter­nautes euro­péens et leurs droits fonda­men­taux (liberté d’ex­pres­sion, protec­tion des consom­ma­teurs…) et renfor­cer le contrôle démo­cra­tique des très grandes plate­formes pour atté­nuer leurs dérives. Le DSA inter­dit dans l’es­pace virtuel ce qui l’est déjà dans l’es­pace réel : les insultes publiques ou les appels à la haine sous prétexte de liberté d’ex­pres­sion.

L’ap­pli­ca­tion des légis­la­tions euro­péennes aux plate­formes numé­riques repré­sente une avan­cée majeure. Elle incarne une victoire des forces progres­sistes contre les campagnes de désin­for­ma­tion et les attaques de la fascho­sphère, en établis­sant des règles claires et robustes à l’échelle inter­na­tio­nale. Ces régu­la­tions, conçues pour contrer les dérives de la post-vérité, démontrent qu’il est possible d’agir effi­ca­ce­ment face aux GAFAM et autres acteurs globaux.
Dans le même temps, nous conti­nuons à nous battre contre les régimes auto­ri­taires qui imposent des restric­tions liber­ti­cides et musellent leurs oppo­sants. La protec­tion des droits fonda­men­taux et des liber­tés indi­vi­duelles doit rester au cœur de l’éla­bo­ra­tion et de l’ap­pli­ca­tion de ces règles à l’échelle inter­na­tio­nale.

et accusent l’Union euro­péenne d’ins­ti­tu­tion­na­li­ser la censure grâce au DSA, le règle­ment qui impose de plus strictes obli­ga­tions aux grandes plate­formes.

De plus, les géants du Net doivent, depuis le 6 mars 2024, respec­ter de nouvelles obli­ga­tions et inter­dic­tions, en vertu du règle­ment sur les marchés numé­riques (DMA), sous peine de lourdes amendes afin de mettre fin à leur domi­na­tion en leur impo­sant de nouvelles règles.

Nous sommes conscients que X n’est pas le seul problème et qu’il faut élar­gir cette réflexion à l’en­semble des grandes plate­formes numé­riques. Quit­ter X est une étape pour poser un acte poli­tique fort et ouvrir un débat plus large sur la manière de refon­der nos démo­cra­ties dans un monde numé­rique.

Moda­li­tés de départ : le 20 janvier, nous rendrons notre compte inac­tif et redi­ri­ge­rons notre audience vers d’autres espaces, afin de ne plus alimen­ter X tout en conti­nuant à agir sur d’autres plate­formes. Cette tran­si­tion s’ins­crit dans une démarche de cohé­rence et de respon­sa­bi­lité.

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