LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL DECLARE DE NOUVEAU LA GUERRE AUX LANGUES REGIONALES, A CELLES ET CEUX QUI LES PARLENT OU VEULENT LES PARLER !
Le Conseil Constitutionnel vient de censurer partiellement la loi Molac en interdisant l’enseignement immersif dans l’Ecole publique, en interdisant les signes diacritiques dans les actes d’Etat Civil. Il montre ainsi son mépris pour celles et ceux qui dans de nombreuses régions parlent ou veulent parler les langues de ces territoires, comme pour celles et ceux qui voudraient donner à leurs enfants des prénoms non conformes à l’interprétation que fait le Conseil constitutionnel de la constitution. Le Conseil constitutionnel commet une double faute : d’abord, la pédagogie par immersion est une réussite partout où elle est appliquée. Et sa décision estun très mauvais coup porté aux expériences existantes de classes en immersion en Alsace, Pays basque nord, Corse, Bretagne, Catalogne, Pays occitans, que ces expériences aient lieu dans le cadre associatif ou de l’Education nationale comme au Pays Basque. Ensuite ,la constitution elle-même reconnaît les langues régionales comme langues de France et à ce titre peut donc tout à fait autoriser les mêmes dispositifs pour celles-ci que pour le français.
Les Langues, avec leurs implications complexes en termes d’identité, de communication, d’intégration sociale, d’éducation et de développement, revêtent une importance stratégique pour les peuples et pour la planète. Or, du fait du processus de mondialisation et de la montée des Etats autoritaires, elles peuvent être en danger ou sous la menace. Lorsque les langues s’éteignent (50% des 7000 langues utilisées dans le monde), la diversité culturelle, qui fait la richesse de l’humanité, s’amenuise. Car, avec elles, ce sont aussi des perspectives, une mémoire collective, des modes uniques de pensée et d’expression – autant de ressources précieuses pour garantir un avenir meilleur – qui se perdent.
Partout autour de nous en Europe, en Irlande, au Pays de Galles, au Tyrol du Sud et au Val d’Aoste en Italie, en Ecosse, au Pays Basque Sud, en Catalogne la co officialité de 2 langues, la langue officielle de l’Etat et la langue régionale, accompagnant en général des statuts d’autonomie, est la règle. Partout cette co-officialité a été obtenue par la lutte.
Pour Ensemble !, chaque langue doit pouvoir vivre et être utilisée tous les jours, donc des politiques linguistiques volontaristes avec des moyens financiers ambitieux sont nécessaires (signalétique, enseignement, médias…)
Ensemble ! appelle à participer aux initiatives organisées dans toutes les régions le samedi 29 mai par le collectif « pour que vivent nos langues«
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