La réflexion que je fais est la même que face à la loi travail : on est censé produire pour répondre à des besoins mais les besoins de QUI ? Des fonds de pensions ? Des industriels? Des patrons surpayés des grandes entreprises ?
Tout le monde croit qu’on produit pour répondre à la demande du peuple mais quand le peuple a-t-il la parole pour définir ses besoins ? En réalité c’est la pub qui s’interpose pour créer des besoins artificiels
Il serait juste aussi d’inclure dans la question : « pour QUI ? » les animaux qui, pour leur bien-être ont besoin d’espace et d’herbe.
Les associations de consommateurs et celles des défenseurs de l’environnement sont censés être à l’écoute des besoins mais, comme les grosses machines qui veulent être de plus en plus grosses, pour séduire le grand nombre, elles se veulent « soft », en proposant des solutions faciles, bon marché, sans aucun sacrifice à la clé. Les Amis de la Terre (AT) ne sont pas à l’abri de cette dérive bureaucratique autocentrée mais nous avons cette clause salvatrice : « c’est la base qui décide » et c’est ce qui permet aux AT-Poitou d’avoir une parole libre.
Les coop-bio, nées pour coller aux besoins des coopérateurs, sont maintenant elles aussi avant tout préoccupées par la pérennité de leur structure c’est à dire par le chiffre d’affaires: elles tiennent compte désormais PLUS de ce qui plaît au grand nombre, ex la facilité, l’uniformisation imposée par les « centrales d’achat » et MOINS de la diversité des besoins à la base.
Au delà de ces critiques, signe d’une nécessaire vigilance, les bio-coop tiennent compte des besoins primordiaux : des produits sans pesticides ni engrais chimiques… ni viande produite en batterie. Nous devons donc travailler ensemble.
Mais tous, associations pour l’environnement, consommateurs, et coopératives bio, nous devons avoir le souci de faire descendre les décisions au niveau des ASSEMBLÉES POPULAIRES dont les Nuits debout et les collectifs contre les projets inutiles imposés comme Notre Dame des Landes ou Coussay les Bois sont une préfiguration.
Plus nous nous rapprocherons de l’avis discuté de façon bienveillante et contradictoire à la BASE, plus les décisions prises tiendront compte du bien commun.
Définir ensemble les besoins et chercher ensemble des moyens adaptés pour les satisfaire, c’est la première étape de toute prise de décision collective. Dans l’agriculture, les transports, l’énergie etc…
Francesca