L’EREA (établissement régional d’enseignement adapté) Anne Franck situé à Mignaloux-Beauvoir est un collège d’enseignement public de l’éducation nationale qui accueille des élèves en grande difficulté scolaire.
L’une des particularités de cet établissement est qu’il bénéficie d’un internat éducatif qui offre un environnement durable et sécurisant en lien étroit avec les classe pour ces collégiens en grande difficulté scolaire mais aussi sociale et qui peuvent également présentés un handicap.
Afin me mener au mieux cet mission pédagogique et éducative ce sont des professeurs des écoles–éducateurs qui accueillent et accompagnent les élèves à l’internat, du soir à l’issue du dernier cours de la journée jusqu’au lendemain matin avant la reprise de la classe.
Il s’agit donc de professionnels formés à la pédagogie, spécialisés dans l’enseignement adapté, membres à part entière de l’équipe pédagogique et qui s’inscrivent de manière pérenne dans la dynamique et le projet d’établissement. C’est ainsi, que le taux de réussite au CFG (certificat d’enseignement général) et au CAP sont tout à fait honorables pour ces jeunes qui pour la plus grande partie d’entre eux étaient en situation de décrochage scolaire.
Lors des opérations de préparation de la rentrée 2016 et sur l’instruction d’une note de service de la DGRH (direction générale des ressources humaines) du ministère de l’éducation nationale, certaines académies ont décidé, sans concertation, de mettre fin aux missions de nuit assurées par les enseignants au sein de ces internats et de les remplacer par des assistants d’éducation.
Ces assistants seront des personnels non préparés et non formés à la diversité des problématiques des élèves accueillis.
L’expérimentation en cours depuis la rentrée à Grenoble témoigne d’ailleurs du caractère pour le moins précipité de cette décision.
En effet, les assistants d’éducation, certainement plein de bonnes volontés et de qualités personnelles, sont majoritairement des jeunes, sans formation digne de ce nom, en préparation d’un concours ou d’une embauche à durée indéterminée. Ils ne sont pas en mesure d’apporter la stabilité et la sécurité à ces élèves en grande difficulté scolaire et souvent très fragiles sur le plan psycho-affectif. Ainsi, les problèmes au moment du coucher et pendant les nuits deviennent récurrents. Les incivilités et les violences se multiplient. Un assistant, qui a finalement démissionné, a même du être arrêté 14 jours suite à une agression par un élève.
Depuis quelques jours les choses se sont précipitées dans un sens que les engagements du précédent recteur d’académie ne laissaient présager. La nouvelle rectrice, arrivée il y a quelques semaines, et qui rendra sa décision dans les prochains jours souhaite en effet supprimé 3 postes de professeurs des écoles éducateurs pour les remplacer à la rentrée par des assistants d’éducation.
Ni le temps du retour d’expérience, ni celui de la concertation n’ont été pris.
Que va-t-il advenir de la dimension éducative de cet internat qui a été pensé comme un moyen de prévention du décrochage scolaire de ces jeunes en situation de grande difficulté scolaire et sociale, en manque de repères socio-affectifs et culturels ?
Les personnels de l’EREA Anne Franck ont entamé un mouvement de grève tournante, ont interpellé les élus, se sont mis en réseau avec leurs collègues des autres EREA au niveau national, ont alerté les familles et leurs collègues des autres établissements scolaires pour se faire entendre et porter la parole des familles des élèves souvent elles mêmes en difficulté, parfois dépassées et jusqu’ici ignorées.
Une pétition est à signer en ligne ICI