À Roger GIL, Président de la CLI de Civaux
À mesdames et messieurs les membres de la CLI
À mesdames et messieurs les présidents d’associations
A Mesdames et messieurs les journalistes,
À Madame Marie-Christine Dokhélar, Préfète de La Vienne
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Suite à ma demande, dans votre dernier courrier, vous m’avez précisé qu’il me serait possible de poser des questions à la première réunion publique de la CLI de Civaux du vendredi 14 octobre 2016 à Lussac Les Châteaux, je vous en remercie.
Cependant, ma charge associative de Président de « La Mie du pain, des fours et des moulins d’ici et d’ailleurs » avec la préparation le lendemain de votre réunion, de notre 4ème FESTIV’ SOLIDAIRE des 15 et 16 octobre à Mignaloux-Beauvoir, axé S.E.R.Vie (Soleil, Energies Renouvelables et Vie) ne me permettent pas d’être présent à votre réunion publique. Je le regrette profondément.
Aussi, je vous prie de trouver, après un cours texte d’introduction, les trois principales questions que j’aurais aimé vous poser car elles font aussi l’interrogation de bon nombre de citoyens locaux sur la sécurité de la Centrale Nucléaire de Civaux. J’espère que vous pourrez en faire une lecture publique et qu’il y sera répondu ?
Le projet de construction de Centrale Nucléaire de Civaux qui fut proposé par Monsieur René Monory en 1980, alors qu’il était Président du Conseil Général de La Vienne, et qui a été validé par le Président de la République, Monsieur François Mitterrand, en 1983, après un an de « gel », n’a jamais eu les faveurs de la population locale qui a massivement manifesté à l’époque contre ce projet démentiel des plus puissants réacteurs nucléaires du monde sur la plus petite rivière de France.
Le projet, malgré cette opposition, a été réalisé et mis en fonctionnement pour la première tranche en 1997.
Cette première année de fonctionnement a été gravement perturbée par une large fissure sur un coude du conduit primaire qui a entraîné une fuite de fluide dans le bâtiment nucléarisé, obligeant l’opérateur EDF à arrêter toutes ses centrales. Nous avons frôlé la catastrophe majeure et depuis, de nombreux accidents, le plus souvent masqués à la population par l’opérateur public, comme les rejets de plutonium à la centrale de Saint Laurent des Eaux, ont profondément entamé la confiance des habitants dans la sécurité de la centrale nucléaire de Civaux et des centrales nucléaires, en général. La dernière plus grande catastrophe nucléaire de tous les temps à Fukushima, dans un pays, le Japon, qui pourtant maîtrise autant que nous, sinon mieux, les technologies de pointe a incité l’opérateur EDF à apporter moultes vérifications et moultes mises en place de nouveaux dispositifs de sécurité contraignants. Nous pouvons donc que constater que EDF nous a bercé d’illusions et nous a menti volontairement ou par omission, en nous faisant croire que l’industrie nucléaire française avec ses 58 réacteurs était sans risque toutes ces décennies.
Et que bien sûr, en nous affirmant que les nuages radioactifs de la catastrophe de Tchernobyl s’étaient arrêtés à nos frontières hexagonales. Depuis, les nombreux cancers de la thyroïde enregistrés par le corps médical, notamment en Corse, ont démontré qu’il en était tout autrement de la « réalité » livrée par les autorités de l’époque.
Aussi, Monsieur le président de la CLI de Civaux, je voudrais vous redire combien tous ces mensonges volontaires ou par omission de l’opérateur, que votre CLI de Civaux cautionne, abondent notre argumentaire pour un rejet massif de cette industrie nucléaire civile qui par ailleurs alimente notre « brillante » industrie de l’armement nucléaire.
Mes interrogations sont donc les suivantes :
1) Ne pensez-vous pas que les risques encourus par l’industrie nucléaire française n’en valent pas la chandelle et qu’il serait plus que temps de mettre en place une véritable transition énergétique créatrice d’emplois dans les domaines des économies d’énergie et le vaste chantier de développement des énergies renouvelables, à l’instar des programmes énergétiques de nos voisins européens, excepté l’entêtée Russie et la cupide Angleterre ? Avec une mise au ralenti, suivie d’un arrêt le plus rapide possible de notre dangereux programme industriel nucléaire.
2) Le plan ORSEC d’évacuation, simulé seulement dans un périmètre de 10KM, a montré toutes ses insuffisances pour évacuer rapidement les populations locales, en leur évitant tout risque de contamination par les poussières et les nuages radioactifs. Pollution radioactive qui ne manquera pas de recouvrir tout le territoire jusqu’à plus de 70Km en fonction de l’orientation et de la puissance des vents dominants au moment de la catastrophe. Aussi ne pensez-vous pas que la meilleure solution de protection pour les populations serait de les confiner dans des abris anti-nucléaires spécialement aménagés sur place, pour les mettre à l’abri de la radioactivité, le temps que le nuage se dissipe et qu’une évacuation devienne alors possible, en toute sécurité, dans des véhicules spécialement aménagés pour les mettre à l’abri des contaminations qui hélas s’accrocherons dans la zone pour des décennies, voire des siècles ?
3) Enfin, ma dernière question concerne la sécurisation du refroidissement de la centrale de Civaux qui a déjà fait l’objet de nombreuses mesures spécifiques sur le site mais aussi sur tout le bassin hydraulique en amont jusqu’au lac de Vassivière. Ne pensez-vous pas que le changement climatique déjà largement perceptible en Poitou, oblige à prendre de nouvelles mesures pour assurer correctement le refroidissement de ces énormes réacteurs nucléaires, qui rappelons-le, n’auraient jamais dû être installés sur une aussi petite rivière ?
Dans l’attente des réponses de la CLI de Civaux, je reste à votre disposition pour vous apporter tous les éléments sur mes inquiétudes pour la sécurité de nos concitoyens et l’environnement de la centrale nucléaire de Civaux, depuis sa mise en production, si chaotique, en 1997.
Je vous prie d’agréer, monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les élu(e)s et autres membres de la CLI de Civaux, en l’expression de mes salutations cordiales.
J Luc Herpin, Président de « La Mie du pain, des fours et des moulins d’ici et d’ailleurs »
Quel est le volume de Strontium 90 deversee dans la Vienne par
trimestre? Y’a t’il un reglement par rapport a la pollution de l’eau a ce sujet?