Mani­fes­ta­tion 15 juillet, Poitiers, contre tous les racismes.

 

Commu­niqué à l’ini­tia­tive du Comité poite­vin. Nous insis­tons sur le combat contre tous les racismes et sur le fait qu’il y a bien des révi­sion­nismes histo­riques à visée poli­tique.

 

Commé­mo­ra­tion de la Rafle du Vel d’Hiv

Que vient faire le Premier ministre israé­lien Neta­nya­hou à Paris ?

La Rafle du Vel d’Hiv les 16 et 17 juillet 1942, au cours de laquelle 13000 Juifs ont été arrê­tés par la police vichyste de Pétain est une page terrible de notre histoire. Elle nous rappelle que, pendant qu’une partie de la France se battait contre et résis­tait à l’oc­cu­pa­tion alle­mande, une autre partie colla­bo­rait avec les nazis et effec­tuait leurs sales besognes.

Asso­cier le Premier ministre israé­lien aux commé­mo­ra­tions offi­cielles françaises, c’est : – alimen­ter la confu­sion entre commu­nauté juive et Israël, ce que se plaisent à faire les diri­geants israé­liens qui prétendent repré­sen­ter les Juifs du monde entier ; – faire du révi­sion­nisme à au moins deux titres. D’abord parce qu’Is­raël, créé en 1948, n’exis­tait pas en 1942. Ensuite parce que la réfé­rence aux victimes du nazisme a été long­temps inexis­tante en Israël et que les survi­vants ont été mépri­sés, délais­sés et, pour nombre d’entre eux, ont vécu et vivent encore sous le seuil de pauvreté.

Sans comp­ter que Neta­nya­hou qui mène contre le peuple pales­ti­nien une guerre d’usure par le renfor­ce­ment de la colo­ni­sa­tion, les arres­ta­tions arbi­traires, la ségré­ga­tion, le racisme et l’en­fer­me­ment, n’est pas le mieux quali­fié pour rendre hommage aux victimes de la terreur nazie. Il faut le rappe­ler et le marte­ler, Israël n’est pas un Etat juif. C’est un Etat sioniste, raciste et colo­nia­liste. Son repré­sen­tant salit la mémoire des victimes juives.

L’ex­ter­mi­na­tion des Juifs par les nazis impose respect, dignité et mémoire par égard pour les victimes. Elle ne supporte pas la récu­pé­ra­tion à des fins basse­ment poli­ti­ciennes par Israël.

C’est pourquoi nous vous invi­tons – à protes­ter contre la venue du Premier ministre israé­lien – et à vous rassem­bler samedi 15 juillet 2017 à 11 heures place du Marché (devant Notre-Dame) pour rendre hommage à toutes les victimes d’épu­ra­tion ethnique.

Signa­taires : Comité poite­vin Pales­tine, Asso­cia­tion du Front de Gauche châtel­le­rau­dais, POI 86, NPA 86, Ensemble 86, PCF 86, France Cuba Poitou.

 

Les Français juifs seraient-ils des citoyens à part ?

Union des juifs français pour la paix, Paris, 9 juillet 2017

Ensemble! se retrou­vant tota­le­ment dans ce qu’é­crit l’UJFP à propos de la scan­da­leuse invi­ta­tion faite à Néta­nya­hou de parti­ci­per à la commé­mo­ra­tion de la rafle du Vel d’Hiv diffuse ce commu­niqué auquel notre mouve­ment s’as­so­cie.

C’est ce que suggère l’in­vi­ta­tion du Président de la Répu­blique en invi­tant un chef d’État étran­ger pour commé­mo­rer une tragé­die française, la rafle du Vel d’hiv.

3 octobre 1940. Le premier Statut des Juifs fait d’une partie des français sous Vichy des citoyens « à part ». Le lende­main, la loi du 4 octobre 1940 sur « les ressor­tis­sants étran­gers de race juive » étend cette distinc­tion à l’en­semble des Juifs vivant en France.

Les 16 et 17 juillet 1942, 7000 poli­ciers et gendarmes français, sous les ordres du régime de Vichy, procé­daient à une rafle des Juifs pari­siens. Les fascistes français avaient poussé le zèle jusqu’à l’ar­res­ta­tion des enfants, devançant ainsi les demandes de l’oc­cu­pant nazi. Plus de 13000 Juifs dont 4000 enfants étaient parqués au vélo­drome d’hi­ver avant d’être dépor­tés et, pour la quasi-tota­lité, assas­si­nés.

Ni les auteurs ni les exécu­tants français de cette rafle ne seront pour­sui­vis, en parti­cu­lier René Bousquet qui sera assas­siné sans jamais avoir été jugé. Il faudra attendre 1995 pour que le président Chirac recon­naisse la respon­sa­bi­lité de l’État français.

En quoi ce crime contre l’hu­ma­nité « franco-français » concerne-t-il un chef d’Etat étran­ger ? A quel titre un chef d’Etat étran­ger pour­rait parler au nom des victimes et de leurs proches ?

Sauf à consi­dé­rer que les Juifs français sont des citoyens un peu diffé­rents, qu’ils ne sont pas tout à fait Français et doivent être repré­sen­tés par l’Etat d’Is­raël… Curieuse vision de notre Répu­blique que nous présente-là son nouveau Président.

Nous, Juifs français sommes double­ment choqués par cette invi­ta­tion. Non seule­ment elle fait de nous des citoyens « à part » mais en plus le Président Macron nous fait repré­sen­ter par le chef d’un État où un citoyen sur cinq n’a pas les mêmes droits que ses quatre compa­triotes juifs. Une puis­sance occu­pante qui, au mépris des Conven­tions de Genève et des rappels à l’ordre de l’ONU vole l’eau et la terre des Pales­ti­niens pour y instal­ler des colo­nies, nie les droits des Pales­ti­niens (enfer­me­ment admi­nis­tra­tif, exécu­tions extra­ju­di­ciai­res…) quand il ne les enferme pas dans la cage infer­nale qu’est deve­nue Gaza.

Comment, en plus, oser nous faire repré­sen­ter nous, enfants de la Répu­blique, par le repré­sen­tant d’un régime dont le racisme s’af­fiche ouver­te­ment, assi­mi­lant les Pales­ti­niens à des serpents ou appe­lant au meurtre contre les mères pales­ti­niennes. Un racisme qui s’étend même à ses propres citoyens juifs, orien­taux ou venus d’Afrique de l’Est.

L’UJFP dénonce l’in­vi­ta­tion de Benya­min Néta­nya­hou par notre Président. Cette visite est une insulte aux victimes et à leurs proches.

La lutte contre le racisme et pour l’éga­lité des droits ne se divise pas.

Le Bureau natio­nal de l’UJFP le 9–07–2017