Menaces publiques de coup d’État mili­taire : la CGT appelle à la vigi­lance et exige une enquête appro­fon­die

Le 21 avril dernier, date anni­ver­saire de la tenta­tive de putsch des géné­raux pendant la guerre d’Al­gé­rie et de la première quali­fi­ca­tion de l’ex­trême droite au second tour de la prési­den­tielle, le site du jour­nal d’ex­trême droite Valeurs actuelles a publié un texte, signé par 20 anciens géné­raux, concluant sur une menace de coup d’État mili­taire.

Enjoi­gnant le gouver­ne­ment à faire preuve de plus de fermeté à l’égard d’ « un certain anti­ra­cisme », « de l’is­la­misme et des hordes de banlieue », cet appel décrit un pays qui serait au bord de la guerre civile et se termine sur une menace d’in­ter­ven­tion des forces armées « dans une mission périlleuse de protec­tion de nos valeurs civi­li­sa­tion­nelles et de sauve­garde de nos compa­triotes sur le terri­toire natio­nal ».
Ce texte est cosi­gné par plus d’un millier d’autres personnes dont les noms ont été publiés avec leurs grades mili­taires.

Vendredi 23 avril, la prési­dente du Rassem­ble­ment natio­nal (RN) a salué le « courage » des auteurs de cette lettre ouverte et les a appe­lés à la rejoindre, dans le cadre de sa campagne prési­den­tielle.
Ce n’est que dimanche 25 avril, dans la soirée, que la ministre de la Défense a réagi, quali­fiant ce texte sédi­tieux d’ « irres­pon­sable » et en  mini­mi­sant sa portée, au motif que cette initia­tive serait limi­tée à des mili­taires retrai­tés.
Pour la CGT, cette menace publique de putsch revêt un carac­tère d’une excep­tion­nelle gravité. La neutra­lité de l’ar­mée et sa subor­di­na­tion au pouvoir civil sont des prin­cipes répu­bli­cains avec lesquels il ne peut être ques­tion de tran­si­ger. Les forces armées ont un rôle de défense et de main­tien de la paix et ne doivent, en aucun cas, inter­ve­nir dans la vie poli­tique. La réac­tion de la prési­dente du RN confirme d’ailleurs combien son idéo­lo­gie est anti­no­mique des fonde­ments de notre Répu­blique.
Le déve­lop­pe­ment des thèses d’ex­trême droite au sein des forces armées appelle une réac­tion forte.
Cette affaire confirme la néces­sité de renfor­cer le contrôle citoyen des domaines touchant à la défense. La CGT souligne, à ce propos, que le Conseil supé­rieur de la réserve mili­taire, au sein duquel elle siège, n’est plus réuni à la fréquence prévue par les textes. Il s’agit pour­tant d’un lieu essen­tiel d’in­ter­ven­tion citoyenne et de l’in­dis­pen­sable lien Armée-Nation. C’est à ce même titre que la CGT se prononce pour que le droit à la syndi­ca­li­sa­tion dans un cadre confé­déré soit reconnu pour les mili­taires.
Les auto­ri­tés exécu­tives et judi­ciaires doivent d’ur­gence dili­gen­ter les enquêtes et procé­dures qui s’im­posent concer­nant ce réseau subver­sif d’ex­trême droite, ses possibles rami­fi­ca­tions au sein des forces armées et ses liens avec des forces poli­tiques, au premier rang desquelles le Rassem­ble­ment natio­nal.
Fidèle à son combat pour la démo­cra­tie, indis­so­ciable de la lutte pour la défense des inté­rêts des travailleuses et travailleurs, la CGT appelle à la vigi­lance et à pour­suivre les mobi­li­sa­tions contre le racisme et les idées d’ex­trême droite.

Montreuil, le 26 avril 2021

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