Les prochaines élections municipales de mars 2014 vont se dérouler dans le contexte d’une crise économique qui s’approfondit. Elles seront suivies par les élections européennes en mai 2014. Elles constituent un enjeu important. La cohérence entre ces deux campagnes électorales doit être un facteur de mobilisation populaire comme celle du Front de Gauche menée lors des présidentielles l’a été.
Le gouvernement Hollande, au lieu de combattre la Finance, participe aux politiques d’austérité de l’Union européenne et de la BCE. Au prétexte de réduction des déficits, le gouvernement prélève des milliards sur le dos des salarié(e)s, des chômeurs, des jeunes et des retraités. Dans le même temps il offre autant de cadeaux aux entreprises et aux financiers qui ne cessent de s’enrichir. Ces politiques libérales accentuent le chômage, l’exclusion, la précarité, les fins de mois difficiles et la souffrance au travail. Elles nous mènent droit dans le mur comme en Grèce ou en Espagne.
Au niveau local cela se manifeste par l’affaiblissement des services publics, des reculs de la démocratie et la concentration des pouvoirs, la compétition des territoires entre eux, la gestion managériale des personnels territoriaux, la crise du logement, le manque de volonté pour favoriser la mixité sociale du centre-ville, les projets de prestige coûteux (Cœur d’agglo), la prise en charge par les impôts communaux du désengagement de l’État, État qui baisse dans le même temps ses dotations aux communes et aux budgets sociaux.
Les changements climatiques planétaires – produisant par exemples ces tempêtes à répétition -, les catastrophes nucléaires, les pollutions, imposent des mesures d’urgence sociales et écologiques. Le danger nucléaire a été rappelé à l’occasion de la catastrophe de Fukushima.
Tous ces éléments ne sont pas des fatalités mais sont bien le résultat de choix politiques.
Nous, signataires de cet appel, sommes engagé.e.s dans la construction de mobilisations sociales et écologiques pour une autre politique.
Nous, signataires, voulons rassembler autour de propositions locales et globales, populaires et sociales, qui rompent avec les logiques d’austérité.
Nous voulons rassembler autour de valeurs de gauche, de solidarité, de défense du bien commun et des services publics, d’amitié entre les peuples et de respect des différences, d’égalité des droits et d’écologie. Nous voulons être élu-es au service de la majorité de la population.
Nous voulons montrer qu’une vraie politique de gauche est nécessaire et possible en liant les mobilisations et les élections, la rue et les urnes, le global et le local.
Nous voulons faire reculer l’abstention, faire barrage à la droite et à l’extrême droite xénophobe qui divise les populations.
Nous sommes militants ou sympathisants du Front de gauche. Nous pensons que le Front de gauche doit être à l’initiative de cette alternative politique.
Nous voulons que cette campagne permette une véritable dynamique citoyenne et une ouverture à toutes celles et ceux (partis, individus, militants) qui veulent construire cette alternative politique à gauche.
Quelque soit le cas de figure, au second tour, nous nous mobiliserons pour appeler la population à faire barrage à la droite et à l’extrême droite. Nous proposerons une fusion des listes de gauche, respectant le vote des électeurs du premier tour et garantissant la liberté de vote et d’expression des élus. La participation ou non aux exécutifs locaux sera du ressort de chaque composante politique en cas de fusion au deuxième tour.
Notre projet à construire
Ce projet municipal pour Poitiers sera celui d’une agglomération centrée sur la solidarité territoriale et non sur la compétition entre territoires.
Il sera basé sur un développement économique local fondé sur la démocratie sociale. Ce qui signifie : le refus de l’externalisation des services et des partenariats public-privé ; le retour en régie publique de la collecte des déchets ; le renforcement de la démocratisation des Services Publics locaux notamment avec la participation des usagers et des salariés aux grandes décisions.
Ce projet mettra en place des éléments pour aller vers une véritable transition écologique. Par exemple en matière de transports collectifs, aller vers la gratuité ; en matière de restauration, favoriser les circuits-courts producteurs-consommateurs ; en matière d’énergie, développer les énergies renouvelables alternatives au nucléaire, tendre vers le zéro déchet.
Ce projet défendra un autre mode de développement local en favorisant l’économie sociale et solidaire, en soutenant la création et la reprise d’entreprise sous forme de coopératives, la création de sociétés coopératives d’intérêt collectif et les initiatives d’habitat autogéré.
Ce projet laïque ne veut plus financer les associations et établissements confessionnels au-delà des obligations légales. La religion, quelle qu’elle soit, doit être une affaire privée dont l’exercice doit être garantie par la loi. Notre projet du vivre ensemble inclus que les citoyens sont en droit de réclamer l’égalité des droits, quelque soit leur origine, leur sexe, leur religion, leur orientation sexuelle, leur âge et statut social.
Notre projet s’oppose à l’instrumentalisation de certaines populations, par exemple les Roms. Il ne faut lutter contre les pauvres mais trouver des solutions (logement, scolarisation, travail…) aux personnes victimes de la pauvreté.
Ce projet proposera une politique d’expression culturelle et de création artistique qui intègre les dimensions sociales et locales. Il privilégiera l’écoute et la coordination des acteurs sur tout le territoire de l’agglomération, la revalorisation du rôle des bénévoles et la participation des usagers, à l’opposé de ce qui se fait sur l’ancien Théâtre.
Nous sommes convaincus que pour redonner l’espoir à gauche, pour faire barrage à la droite et à l’extrême-droite et combattre l’abstention, il est nécessaire de mettre en pratique des mesures écologiques, citoyennes, sociales, féministes, solidaires.