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Gaza / Palestine

parmi les cibles de l’ar­mée israë­lienne: les méde­cins, les soignants. Ainsi, Hussam Abu Safiya

pascal bpar pascal b16 janvier 2025

Le Monde, 4 janvier 2025

« Le sort incer­tain de Hussam Abu Safiya, « la voix du secteur de la santé dévasté de Gaza », arrêté par l’ar­mée israé­lienne »

L’Etat hébreu a quali­fié d’« opéra­teur terro­riste du Hamas » le pédiatre qui était le direc­teur du dernier hôpi­tal encore en acti­vité dans le nord de Gaza.

Par Ghazal Golshiri

Hussam Abu Safiya, directeur de l’hôpital Kamal-Adwan (Gaza), le 21 novembre 2024. 

Le docteur Hussam Abu Safiya, pédiatre de 51 ans et direc­teur de l’hô­pi­tal Kamal-Adwan, dans le nord de la bande de Gaza, est un modèle de patience et de rigueur. Malgré les bombar­de­ments inces­sants de l’ar­mée israé­lienne, il a dirigé avec déter­mi­na­tion ce qui est devenu le dernier hôpi­tal encore fonc­tion­nel dans cette région, prodi­guant des soins essen­tiels aux enfants et aux patients en soins inten­sifs.

Depuis le début de décembre 2024, alors qu’Is­raël inten­si­fiait ses opéra­tions mili­taires dans la région, le docteur Abu Safiya n’a cessé de plai­der pour la protec­tion de son établis­se­ment et l’in­ter­ven­tion de la commu­nauté inter­na­tio­nale. Ces appels sont restés sans réponse. Le 27 décembre 2024, les forces israé­liennes ont lancé une opéra­tion majeure contre l’hô­pi­tal, le rendant inuti­li­sable. Au cours de cette inter­ven­tion, Hussam Abu Safiya et plusieurs membres du person­nel médi­cal ont été arrê­tés. Munir Al-Bursh, direc­teur géné­ral du minis­tère de la santé à Gaza, a rapporté que le méde­cin avait été violem­ment frappé par les forces israé­liennes, contraint à se désha­biller et à porter des vête­ments de détenu.

L’ar­mée israé­lienne a déclaré avoir mené cette opéra­tion dans la zone de l’hô­pi­tal pour y arrê­ter « au moins 240 terro­ristes du Hamas et du Jihad isla­mique », affir­mant que l’éta­blis­se­ment servait de « base terro­riste ». Dans un premier temps, répon­dant à un jour­na­liste de CNN, elle avait reconnu la déten­tion du docteur Abu Safiya, qu’elle accu­sait d’être « un opéra­teur terro­riste du Hamas », groupe respon­sable de l’at­taque meur­trière du 7 octobre 2023 en Israël.

(…)La secré­taire géné­rale d’Amnesty Inter­na­tio­nal, Agnès Calla­mard, a affirmé sur X que le méde­cin devait désor­mais être consi­déré comme « une victime de dispa­ri­tion forcée » et que, à ce titre, « il cour[ai]t un risque élevé de torture et de mauvais trai­te­ments ».

Citant trois déte­nus pales­ti­niens libé­rés, la chaîne améri­caine CNN avait affirmé que le docteur Abu Safiya était actuel­le­ment détenu au camp mili­taire de Sde Teiman, dans le désert du Néguev, dans le sud d’Is­raël. L’un de ces témoins, Ala Abu Banat, assu­rant connaître le méde­cin, a déclaré : « [Les Pales­ti­niens arrê­tés lors de l’opé­ra­tion contre Kamal-Adwan] sont toujours déte­nus. Ils ont été forte­ment maltrai­tés, surtout les méde­cins. »

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux le 30 décembre, Idris Abu Safiya, le fils du méde­cin, a fait part de son inquié­tude sur le sort de son père : « Nous avons reçu des témoi­gnages de prison­niers libé­rés affir­mant qu’il avait été humi­lié et qu’il avait subi de mauvais trai­te­ments. Il a notam­ment été forcé de se désha­biller et utilisé comme bouclier humain [à Gaza]. »

Avant son arres­ta­tion, le docteur Abu Safiya avait répondu avec préci­sion aux ques­tions du Monde sur la morta­lité infan­tile dans son hôpi­tal. Il tenait un registre méti­cu­leux des décès de nouveau-nés causés par le manque de nour­ri­ture et de médi­ca­ments. Débordé par l’af­flux constant de bles­sés et les diffi­cul­tés impo­sées par le siège israé­lien, il prenait toujours le temps de s’ex­cu­ser avant de reprendre la conver­sa­tion avec des réponses claires et détaillées.

Né en 1973 dans le camp de réfu­giés de Jaba­liya, dans le nord de la bande de Gaza, Hussam Abu Safiya est issu d’une famille dépla­cée en 1948 de la ville pales­ti­nienne de Hamama, dans le district d’Ash­ke­lon. Il y a quelques mois, il avait installé sa famille à l’hô­pi­tal, espé­rant la proté­ger. Mais son fils de 21 ans, Ibra­him, a été tué dans une frappe israé­lienne devant Kamal-Adwan, alors que l’ar­mée israé­lienne avait imposé un blocus sur le nord de Gaza. Une vidéo montre le docteur Abu Safiya diri­geant les prières funé­raires de son fils dans la cour de l’hô­pi­tal où celui-ci a été enterré.

Un symbole de la tragé­die de Gaza

Lui-même blessé à la cuisse en novembre, Hussam Abu Safiya avait publié une vidéo depuis son lit d’hô­pi­tal, affir­mant : « Nous conti­nue­rons à four­nir des services, quel qu’en soit le coût. » Le 12 décembre, alors que les attaques israé­liennes s’in­ten­si­fiaient, il avait lancé un appel sur les réseaux sociaux pour l’ins­tau­ra­tion d’un corri­dor huma­ni­taire vers son hôpi­tal, décri­vant une situa­tion de plus en plus insou­te­nable pour le person­nel soignant et les patients. « La situa­tion est deve­nue très diffi­cile pour nous. Nous travaillons tous les jours sous les bombar­de­ments, les menaces et la terreur », expliquait-il.

Les dernières images du méde­cin avant son arres­ta­tion, le 27 décembre, diffu­sées sur la chaîne israé­lienne 14, montrent un drone israé­lien ordon­nant au person­nel de Kamal-Adwan de se rendre dans la cour. Cette vidéo montre le docteur Abu Safiya en blouse blanche, avançant seul vers un char israé­lien, où un soldat lui demande de monter à bord après une brève poignée de main.

De nombreuses orga­ni­sa­tions inter­na­tio­nales demandent sa libé­ra­tion immé­diate. Amnesty Inter­na­tio­nal l’a décrit comme « la voix du secteur de la santé dévasté de Gaza », saluant son travail « dans des condi­tions inhu­maines » même après la perte de son fils. « Les hôpi­taux à Gaza sont rede­ve­nus des champs de bataille et le système de santé est grave­ment menacé », a déclaré Tedros Adha­nom Ghebreye­sus, le direc­teur géné­ral de l’Or­ga­ni­sa­tion mondiale de la santé, qui appelle à la fin des attaques contre les hôpi­taux à Gaza.

Un rapport du Haut-Commis­sa­riat des Nations unies aux droits de l’homme, publié le 31 décembre 2024, indique que, entre octobre 2023 et juin 2024, au moins 136 frappes ont visé 27 hôpi­taux et 12 autres instal­la­tions médi­cales, provoquant des destruc­tions massives et de lourdes pertes humaines parmi les patients et le person­nel soignant. Ces attaques, souvent justi­fiées par des allé­ga­tions d’uti­li­sa­tion mili­taire des infra­struc­tures médi­cales par des groupes armés pales­ti­niens, ont grave­ment compro­mis l’ac­cès aux soins, causant la mort de nombreux bles­sés.

Le rapport mentionne égale­ment des cas de déten­tion arbi­traire, de torture et de mauvais trai­te­ments infli­gés au person­nel médi­cal. Des fosses communes décou­vertes après des raids mili­taires sur des hôpi­taux de Gaza suscitent de graves inquié­tudes. Le Haut-Commis­sa­riat qui, dès avril 2024, évoquait d’éven­tuels « crimes de guerre », appelle à des enquêtes indé­pen­dantes et exige la libé­ra­tion immé­diate des huma­ni­taires déte­nus.

Ghazal Golshiri

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