Perqui­si­tions à la « France insou­mise » : un profond senti­ment d’injus­tice 

Voici le commu­niqué de François Ruffin, ce 16 octobre.

Ce matin, l’ap­par­te­ment de Jean-Luc Mélen­chon, celui de la secré­taire géné­rale du groupe, le local de la France insou­mise et celui du Parti de gauche ont été perqui­si­tion­nés.

Je voudrais dire ici mon profond senti­ment d’injus­tice.

Il y a un homme qui a mené sa campagne main dans la main avec les maîtres de la presse, les maîtres des télé­coms, les maîtres du médi­ca­ment, tout le CAC40 réuni, qui baigne dans les affaires comme un requin en eaux troubles,

il y a un homme qui a profité du minis­tère de l’Eco­no­mie, et son ancien collègue du budget Chris­tian Eckert en témoigne, pour lancer sa campagne prési­den­tielle sur les deniers publics,

il y a un homme qui s’est entouré de ministres, de colla­bo­ra­teurs, gavés de stocks options, d’af­fai­ristes de l’im­mo­bi­lier, de cham­pions du conflit d’in­té­rêts,

il y a un homme qui, retour sur inves­tis­se­ment, fait des lois sur mesure pour ses amis finan­ciers, du secret des affaires à la vente des aéro­ports en passant par la suppres­sion de l’ISF, par la flat tax, par le CICE renforcé, etc.

il y a un homme qui, c’est sous notre nez, opère la fusion de l’Etat avec l’oli­gar­chie, écarte chaque jour l’in­té­rêt géné­ral au profit des multi­na­tio­nales.

Et qui vient-on pour­suivre ?
Le groupe qui, aujourd’­hui, à l’As­sem­blée et en-dehors, défend les gens contre l’argent. 
C’est telle­ment évident.
Telle­ment deux poids, deux mesures.
Telle­ment une dispro­por­tion de moyens pour des queues de cerises, quand, dans le cas Benalla, la police trouve porte close le soir et revient genti­ment le lende­main, une fois l’ap­par­te­ment nettoyé.

Je suis dans le train, là, pour le site de Sanofi de Mourenx, dans les Pyré­nées.
Durant des mois, et peut-être des années, l’usine a rejeté 190 000 fois plus de bromo­pro­pane, une substance cancé­ri­gène, que les normes auto­ri­sées. Durant des décen­nies, la Dépa­kine fut vendue à des femmes enceintes, causant 30 000 enfants autistes, alors que Sanofi savait, se taisait, engran­geait les profits. Et refuse aujourd’­hui de sortir le moindre euro pour les indem­ni­ser.
Là, on attend toujours une perqui­si­tion au siège de Sanofi. Ou au domi­cile de Serge Wein­berg, son PDG, et ami de notre Président, à qui il conseillait : « Enri­chis­sez-vous. », avant de l’in­tro­duire à la banque Roth­schild, avant de le soute­nir pour la prési­den­tielle, avant d’être, dès l’in­tro­ni­sa­tion, reçu à l’Ely­sée.
Ces perqui­si­tions, on les attend toujours.
On risque de les attendre long­temps.

On peut appré­cier ou non Jean-Luc Mélen­chon.
On peut appré­cier ou non la France insou­mise.
Et je ne suis pas, loin de là, le plus « corpo­rate » des dépu­tés FI.
Mais le souci, pour moi, n’est plus là. Et avec un peu de gravité, je voudrais m’adres­ser simple­ment aux Répu­bli­cains de ce pays : c’est la ques­tion démo­cra­tique qui est désor­mais posée. Et de cette épreuve, avec le peuple, avec les gens, je suis convaincu que nous sorti­rons plus forts.

Toutes mes amitiés, à distance, à mes cama­rades.
(Depuis la gare de Pau.)

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