Capables d’interagir avec nos hormones, ils sont reliés à de multiples maladies en augmentation chez les Humains.
Le mois dernier, le quotidien Le Monde (29 novembre) publie une tribune signée par près de 100 scientifiques réputés. Ils dénoncent la stratégie des industriels, qui orientent la politique de Bruxelles en matière de santé publique et d’environnement, et crient : halte à la manipulation de la science.
« Jusqu’à quand la dangerosité des perturbateurs endocriniens sera-t-elle minimisée par les instances politiques ? » s’interrogent les scientifiques dans leur tribune « Jusqu’à quand les industriels parviendront-ils à imposer leur calendriers et leurs choix en matière de réglementation européenne sur des substances pourtant décriées depuis des années par la communauté scientifique ? ».
Il faut dire que les industriels concernés sont très forts pour « endormir » les technocrates de Bruxelles. Résultat : la commission européenne se montre incapable de légiférer pour encadrer correctement l’utilisation de ces produits, pourtant jugés dangereux pour la santé humaine.
Le dossier sur les perturbateurs endocriniens traîne dans les bureaux européens depuis 2009. Pourquoi cet immobilisme ?
https://reve86.org/sante-et-profits-sont-dans-un-bateau/
Selon les signataires de la tribune publiée par le quotidien, les financements privés gangrènent la prétendue impartialité des études européennes sur lesquelles se basent les législations.
« Des individus dans le déni de la science ou financés par des intérêts industriels déforment délibérément des preuves scientifiques afin de créer une fausse impression de controverse. »
Et que dire de l’omniprésence des lobbys et conflits d’intérêts au sein des institutions européennes ? L’an dernier, des chiffres accablants étaient dévoilés : un tiers des anciens commissaires – soit 9 sur 27 – auraient pris des fonctions dans de grandes entreprises privées issues de secteurs souvent proches de leurs affectations politiques.
Il est nécessaire que soient renforcées les initiatives et actions des citoyens, comme des scientifiques. L’enjeu est de garantir l’indépendance de leurs études.
Pour eux. Comme pour nous !
Bruno Riondet