Pour survivre, l’Eu­rope doit être refon­dée sur d’autres trai­tés garan­tis­sant droits sociaux, soli­da­rité et démo­cra­tie

L’Union Euro­péenne craque de partout. Des années de trai­tés ultra-libé­raux, de déni de la volonté des peuples, à laquelle s’est ajouté l’in­ca­pa­cité de faire face digne­ment à l’ac­cueil des réfu­giés, mènent à son écla­te­ment.

Une majo­rité d’élec­teurs britan­niques ont choisi d’en sortir. Un vote dominé par une réac­tion natio­na­liste et xéno­phobe en Angle­terre, marqué par la violente campagne d’une droite extrême menée contre les réfu­giés et les immi­grés. Mais c’est aussi, dans une partie de l’élec­to­rat popu­laire, un vote de refus d’une Union Euro­péenne qui aggrave les poli­tiques libé­rales au lieu de proté­ger les sala­riés et les privés d’em­ploi.

Le carcan de l’Eu­rope des trai­tés cède sous des pres­sions contra­dic­toires, vers la droite ou vers la gauche.

Hier l’Au­triche a failli élire un président d’ex­trême-droite. Avant hier, la volonté du peuple grec de sortir de l’aus­té­rité, expri­mée aux élec­tions et par un autre refe­ren­dum, a été écra­sée par un coup d’état finan­cier des diri­geants de l’UE pour impo­ser par la force le modèle unique austé­ri­taire. Bien avant, d’autres refe­ren­dums, au Dane­mark, en Irlande, et notam­ment en France, où domi­nait le refus que l’ul­tra­li­bé­ra­lisme soient inscrits dans le traité consti­tu­tion­nel euro­péen, ont été bafoués par les gouver­nants qui se sont succé­dés ; notam­ment par François Hollande, qui a commencé son règne par la rati­fi­ca­tion du traité TSCG Merkel/Sarkozy, et en a fait décou­ler toute sa poli­tique.

Toutes ces poli­tiques ont miné le projet d’une Europe unie.

Il n’ y a pas d’autres issues qu’une refon­da­tion complète, un proces­sus consti­tuant pour une Europe recons­truite sur d’autres bases. Ni le retour aux replis natio­na­listes, ni la fuite en avant en conser­vant les mêmes trai­tés, ne peuvent permettre de sortir de l’im­passe. Ils implique­raient encore plus d’aus­té­rité et encore moins de démo­cra­tie, moins d’éga­lité, moins de soli­da­rité. C’est pour­tant ce qu’en­vi­sagent aujourd’­hui les diri­geants britan­niques et euro­péens face à la crise finan­cière et écono­mique qui s’an­nonce après ce « Brexit ».

Avec les mouve­ments sociaux, syndi­caux, anti­ra­cistes, avec toutes les forces de la gauche et de l’éco­lo­gie, en France comme en Europe,  qui refusent le vieux modèle austé­ri­taire et auto­ri­taire qui a fait faillite, il est urgent de construire le front le plus large autour d’une alter­na­tive euro­péenne, pour :

  • Sortir des trai­tés et refon­der une Europe des peuples et des droits sociaux et écolo­gique
  • Exiger la démis­sion de la Commis­sion euro­péenne, qui a perdu toute légi­ti­mité, issue de négo­cia­tions entre gouver­ne­ments et non de choix démo­cra­tiques.
  • Refon­der une Europe soli­daire, proté­geant tous les euro­péens exclus des richesses du conti­nent, et accueillant digne­ment ceux qui fuient les guerres et la misère, plutôt qu’un renfor­ce­ment des barrières aux fron­tières.

Chan­ger d’Eu­rope, cela commence d’abord en France par l’aban­don la loi Travail, « et son monde », reje­tée par le peuple français, qui fait partie des « réformes » expli­ci­te­ment négo­ciée dans la commis­sion euro­péenne pour aligner les stan­dards sociaux vers le plus bas.

Il faut tour­ner le dos aux poli­tiques de cette Union Euro­péenne, pour redon­ner vie à l’es­poir d’une autre Europe unie et démo­cra­tique.

Le 25 juin 2016.

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