Cher(e) ami(e),
Veuillez trouver ci-dessous, tel que repris sur le site d’ACDN, l’article publié par Ouest-France le 27 décembre 2017. Nous vous invitons à le diffuser dans vos réseaux et sur vos blogs ou sur vos sites, si vous en avez.
N’hésitez pas non plus à rejoindre et soutenir le collectif que nous avons entrepris de créer. Signez son Appel ! C’est la continuation d’une longue marche, qui devra nous conduire à un monde sans armes ni centrales nucléaires (Cf. Pour une Europe sans armes ni centrales nucléaires ) et que nous sommes absolument déterminés à poursuivre.
Nous refusons de céder à l’opportunisme et au défaitisme ambiants.
Nous ne voulons pas que l’interdiction des armes nucléaires reste une proclamation purement symbolique, sans effet sur la politique des Etats dépourvus de ces armes, mais aussi sans effet sur la politique des Etats nucléaires et particulièrement de la France, qui s’étaient déjà engagés d’après l’article 6 du TNP à y renoncer, tout comme les précédents, mais sans le moindre résultat. Nous voulons que cette interdiction se traduise concrètement par la mise hors de nuire et le démantèlement des quelque 15000 bombes atomiques existantes. Nous ne sommes pas disposés non plus à sacrifier la sortie du nucléaire civil à celle du militaire – ou l’inverse.
Nous savons, parce qu’il l’a dit lui-même et fait dire par ses diplomates à New York le 7 juillet 2017, le jour même où 122 Etats non-nucléaires adoptaient le Traité d’interdiction, que l’actuel président de la République refusera de signer le TIAN et d’engager la France dans un désarmement unilatéral.
Nous refusons d’attendre 2022 et la fin du présent quinquennat pour revendiquer un changement radical de politique de la France. Et nous ne nous contenterons pas de le « revendiquer ». Nous ferons tout pour l’obtenir car nous savons par expérience qu’il existe bel et bien un moyen politique et institutionnel de contraindre la France à s’engager dans un processus d’abolition, c’est-à-dire de désarmement multilatéral. Cela s’appelle un « référendum d’initiative partagée » (ou d’initiative citoyenne, si la constitution devait être modifiée en ce sens).
Sous la précédente législature, 126 parlementaires (104 députés, 22 sénateurs) ont signé un APPEL à REFERENDUM sur la participation de la France à l’abolition des armes nucléaires et une proposition de loi référendaire posant au peuple français la question :
« Voulez-vous que la France négocie et ratifie avec l’ensemble des Etats concernés un traité d’interdiction et d’élimination complète des armes nucléaires, sous un contrôle mutuel et international strict et efficace ? »
Cette question est toujours d’actualité, puisque ni le TNP, ni le TIAN ne sont le traité d’interdiction et d’élimination complète des armes nucléaires dont nous avons besoin et que veulent plus de 70 % des Français. Nous la reprendrons donc, enrichie d’une loi qui précisera les mesures et les démarches concrètes par lesquelles la France peut et doit s’engager sur cette voie.
La publication de cet Appel pour abolir les armes atomiques dans le premier quotidien de France est un premier succès, car il a fallu passer outre l’omerta des journaux nationaux tels que Libération ou le Monde. C’est une première étape vers l’abolition des armes nucléaires, à laquelle nous croyons et que nous exigeons plus que jamais.
« Car il ne suffit pas d’interdire les armes nucléaires, il faut les abolir. Seul un vaste mouvement citoyen se fixant clairement cet objectif pourra y parvenir. Nous appelons à le créer. »
Rejoignez donc le Collectif en diffusant, en signant et en retournant son Appel à contact@acdn.net ou à ACDN, 31 Rue du Cormier, 17100 SAINTES :
Je soussigné(e),
NOM : Prénom :
Qualité, titre ou profession :
Adresse postale complète (non publiée) :
e-mail (non publié) :
déclare signer l’Appel pour abolir les armes atomiques.
D’avance, merci.
Cordialement.
Pour ACDN
Jean-Marie Matagne
Publié dans Ouest-France
Un appel collectif pour abolir les armes atomiques
à l’initiative de l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire
POINT DE VUE. Un appel pour abolir les armes atomiques.
Publié par Ouest-France* le 27 décembre 2017.
Les bombes atomiques, 70 000 à l’apogée de la Guerre froide, 15 000 aujourd’hui, peuvent provoquer la guerre, en Corée par exemple, et anéantir l’humanité. Un espoir cependant : le prix Nobel de la Paix couronne la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (Ican) et son action en faveur du Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires (Tian), traité que 122 États de l’Onu ont voté le 7 juillet 2017.
Voulu pour abolir les armes nucléaires, ce traité est à la fois nécessaire et insuffisant. Nécessaire, car il fallait les interdire comme les armes biologiques et chimiques, les mines antipersonnel et les bombes à sous-munitions qui frappent indistinctement civils et militaires, commettant des crimes contre l’humanité.
Ce traité est insuffisant. Il entrera en vigueur quand cinquante États l’auront ratifié. Mais il n’engagera qu’eux. Aucun des neuf États dotés d’armes nucléaires n’a annoncé son intention de le signer. Pour les États nucléaires, deux procédures d’adhésion sont prévues : avant ou après avoir désarmé. Mais rien n’est prévu pour un désarmement multilatéral, seul moyen, pour des États qui croient à l’efficacité dissuasive des armes, d’accepter de les éliminer.
Il interdit « à jamais » les armes nucléaires sous tous leurs aspects : possession, fabrication, acquisition, hébergement, transfert, menace d’emploi, emploi « en toutes circonstances »… Mais il autorise un État à s’affranchir de ces interdictions un an après avoir invoqué des circonstances « extraordinaires » qui, soit existent déjà, soit peuvent se présenter à tout moment. Il admet donc les « politiques de dissuasion » qu’il condamne par ailleurs.
Il souligne que l’emploi d’armes nucléaires serait catastrophique, mais néglige de rappeler que, selon une résolution de l’Onu du 24 novembre 1961, ce serait un crime contre l’humanité – rappel qui aurait fait de leur interdiction une norme impérative du droit international.
Enfin, il outrepasse son objet lorsqu’il affirme, comme le TNP (Traité de non-prolifération des armes nucléaires), un « droit inaliénable de tous les États parties de développer la recherche, la production et l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques », « droit » que le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (Tian) n’avait pas à interdire, mais pas non plus à proclamer.
Il n’existe aucun droit de contaminer la planète, même pacifiquement. En outre, les centrales, stocks et transports de matières nucléaires sont autant de « bombes sales » à la merci d’attentats ou d’accidents.
« Créer un mouvement citoyen »
Continuant à moderniser ses armes pour quatre et bientôt six milliards par an, la France ne signera pas ce traité. Mais elle est tenue par le traité de non-prolifération des armes nucléaires de négocier avec les autres États l’élimination planifiée de leurs armes, sous un contrôle strict. Et mutuel. Elle doit donc s’engager sans délai pour un traité d’abolition à deux volets : l’interdiction universelle, et l’élimination totale, définitive et contrôlée des armes nucléaires.
Car il ne suffit pas d’interdire les armes nucléaires, il faut les abolir. Seul un vaste mouvement citoyen se fixant clairement cet objectif pourra y parvenir. Nous appelons à le créer.
Le collectif des signataires :
Jean-Marie Matagne, président d’ACDN ;
Patrick Viveret, philosophe ;
Bruno Boussagol, metteur en scène ;
Françoise Boman, médecin chercheur ;
Stéphane Lhomme, directeur de l’Observatoire du nucléaire ;
Jean-Jacques Delfour, philosophe ;
Pierre Péguin, docteur ès-sciences ;
Kolin Kobayashi, journaliste indépendant ;
Chantal Bourry, écrivaine ;
Jacques Terracher, officier mécanicien navigant.