Premier janvier 2018. Macron est content de lui, le Medef aussi. Bonne année?

 

Le jour­na­liste Hubert Huer­tas, dans Media­part,  pointe la force de Macron:

« Dans le récit qu’il répète à n’en plus finir, et que ses parti­sans reprennent, il ne serait qu’un homme, avec ses limites et ses faiblesses, mais contrai­re­ment à ses prédé­ces­seurs, il ferait ce qu’il a promis. Sa parole, même hasar­deuse et mal cali­brée, aurait l’au­to­rité de la chose écrite avant les élec­tions, et para­phée par le peuple. Il serait à la fois auto­ri­taire et soumis. Intran­si­geant sur son cap et sa fonc­tion, mais fidèle à ses enga­ge­ments.

Pour l’im­mé­diat, cet argu­ment est rava­geur même s’il est en partie préfa­briqué. (…)

Mais c’est ainsi pour cette séquence. Il est admis que le « nouveau monde » serait incarné par le président dès lors qu’il applique sans faille la feuille de route présen­tée aux Français.

C’est le sésame du moment. Avec lui, le loca­taire de l’Ély­sée se sent pous­ser des ailes de proprié­taire. Il peut annon­cer des contrôles accrus pour les chômeurs, orga­ni­ser ou tolé­rer la chasse aux immi­grants, offrir au Medef des faci­li­tés pour les licen­cie­ments, la ques­tion n’est plus de savoir si ce remède est un bien ou un poison, elle se réduit à un mot magique : il l’a dit pendant sa campagne. »

Bien vu. Sinistre bilan.

Mais la faiblesse de Macron tient dans son orgueil sans limite, son indif­fé­rence à consti­tuer un groupe poli­tique qui soit autre chose qu’un ramas­sis d’am­bi­tieux serviles, de bour­geois jouant aux dépu­tés en se plai­gnant de ne gagner que 5000 euros par mois, (je dois manger des pâtes pleur­niche l’un, on ne  peut même plus para­der en Porsche Cayenne s’exas­père l’autre). Un gouver­ne­ment avec ce Casta­ner qui a pour prin­ci­pal talent de clamer son amour pour son maître et qui vient d’oser dire que les SDF étaient volon­taires pour rester dans la rue. Volon­taires pour ne jamais accé­der à un loge­ment décent sans promis­cuité? Sans parler de ce Collomb qui chasse les migrants avec une déter­mi­na­tion voulue par Macron (il faut des règles dit le petit homme ). Quelle honte que ces âmes mortes nous gouvernent!

La voila leur « société civile » à eux telle qu’an­non­cée durant les élec­tions légis­la­tives: les patrons et les DRH qui ont pourri la vie des sala­riés qui leur étaient subor­don­nés et qui utilisent main­te­nant leur savoir-faire au service du président des riches et en fin de compte toujours au service de la classe des « entre­pre­neurs », soit des exploi­teurs. En fait, ils ne savent pas faire grand chose d’autre que de répé­ter leur disent leurs chefs qui reviennent de l’Ély­sée avec les éléments de langage du jour ; leur médio­crité se confirme; cela se verra de plus en plus.

Macron répé­tant la formule de Kennedy (1917–1963) pour signi­fier ce qu’est le « nouveau monde » qu’il prétend incar­ner, tout en se mirant plein de conten­te­ment dans le miroir média­tique, a dit aux Français lors des vœux de fin 2017 de se poser la ques­tion de ce qu’ils « pouvaient faire pour leur pays ».

Bonne ques­tion. Pour notre pays, pour ce pays qui fut celui de la Révo­lu­tion française, de la Commune de Paris, de la Résis­tance et de la fonda­tion de la Sécu­rité sociale, de 1968 aussi, le mieux qu’il y a à faire c’est d’agir pour se débar­ras­ser de ce régime au plus vite. Saper la légi­ti­mité de ce pouvoir nuisible, avec déter­mi­na­tion et constance.

Ce serait une année sympa­thique que de faire le bilan, fin 2018, d’y avoir contri­bué avec force. Tentons ça.

Pascal Bois­sel, 1–01–2018

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