I – Un article de Claude Serfati « La production d’armes : une spécialité française«
L’industrie d’armement occupe une grande place dans l’économie française. Un peu pour l’emploi – 6 % des emplois de l’industrie manufacturière- plus pour les crédits absorbés : 22% de l’enveloppe Recherche et Développement. Plus encore pour les fuites sous la forme de rétro-commissions ( mobile des attentats de Karachi ), ou de compensations COFACE suite à l’annulation des ventes (Saddam Hussein dans les années 1990). Bénéfices privés, coûts publics.
En politique intérieure « Sécurité oblige » , les budgets défense et sécurité sont en hausse, à l’opposé des budgets civils.
Mais les ventes d’armes sont surtout déterminantes en politique étrangère. Elles confortent des régimes dictatoriaux et attisent les guerres. Sur le plan géopolitique, la présence permanente de plus de 7000 militaires justifie, avec la possession de l’arme nucléaire, le statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Enfin, du point de vue des exportations, l’utilisation des armes dans des conditions réelles sur le continent africain, peut constituer un atout concurrentiel auprès des pays clients, car elles bénéficient d’un label ’combat-proven’ (sic, testé en combat). Les industriels s’en réjouissent.
Le succès des ventes d’armes fut acclamé par le Président de la République lors de sa visite du site de Dassault aviation à Mérignac le 4 mars 2015 : « Vive le Rafale, vive la République, et vive la France ! »
II – Sur le site de la ville de Poitiers
Comme M. Hollande, M. Claeys a fait une visite très applaudie à l’usine Dassault de Poitiers : sur le site de la ville retentit un cocorico sans la moindre retenue :
« En 2015, le carnet de commande de l’avionneur tricolore s’étoffe. Le site Dassault Aviation de Poitiers participe à la construction des Rafale qui a le vent en poupe. L’usine située à côté de l’aéroport est spécialisée dans la fabrication, le montage et la maintenance des verrières, cellules, transparents et équipements pyrotechniques. Ici, l’afflux de commandes effectives et en négociation est en passe de générer des retombées sur la filière aéronautique.
Des commandes de Rafale en rafales.
Dassault Aviation peut se réjouir : le succès lui sourit. En 2015, les commandes de son avion de chasse star, le Rafale, s’envolent. L’Egypte a passé commande de 24 Rafale, dont deux ont été livrés cet été afin d’inaugurer l’élargissement du canal de Suez. Le Qatar a également pris commande de 24 exemplaires de l’avion de chasse star. L’Inde a quant à elle annoncé son intention d’acquérir 36 Rafale. Cet avion 100% français est un peu « le couteau suisse » de l’aviation militaire.«
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Ah ah ah quel humour ! Le « couteau suisse » peut à la fois lancer des bombes « conventionnelles » ET à uranium appauvri, ce qui résout en plus un petit problème de déchets.
Et QUI fait le rapprochement entre les merveilles du Rafale et l’afflux des MIGRANTS fuyant ses bombardements ??? Ce ne sont que les prolongements de la spirale du succès…
Ce n’est pas parce qu’il y a des conflits et des guerres que l’on fabrique et vend des armes, mais parce qu’il y a des armes qu’il y a des conflits et des guerres.
Françoise (au maximum du dégoût pour la lâcheté des drogués de la guerre)
[L’illustration de cet article provient d’un tableau visible au Musée Sainte Croix de Poitiers]