Quel passé récent ? Quel avenir immé­diat ?

« Chers cama­rades du FDG (Front de Gauche),

Je suis venu vous livrer quelques réflexions, plus que des analyses, qu’au PG (Parti de Gauche), nous nous sommes faites après les élec­tions 2014.

Les analyses, toutes les orga­ni­sa­tions du FDG les ont faites avec conscience mais nous crai­gnons que trop de préci­sion et de tech­ni­cité en arrivent à délayer les causes de ce grave échec que le FdG vient de connaître.

Au Parti de Gauche, nous n’hé­si­tons pas à dire qu’on a été sonné, qu’on est essoré, qu’on aurait pu être lour­de­ment démo­ra­li­sés par les résul­tats du FDG aux euro­péennes.

Rappe­lons-nous les objec­tifs qu’on s’était donnés :

  • Passer devant le PS

  • Passer devant le FN

  • Passer devant les verts

Donc, pas ques­tion de se masquer derrière quelques voix de plus, pas ques­tion de faire trop long­temps des petits comptes d’apo­thi­caire sur tel ou tel sous-canton dans lequel on aurait plus gagné ou moins perdu.

L’ur­gence est de discu­ter de manière profonde. Il faut traver­ser cette période de ressac, se prépa­rer pour repar­tir de l’avant en étant persuadé que le FDG ne pourra plus, s’il veut repar­tir et se déve­lop­per rester ce qu’il est, ce qui l’a conduit à ces deux échecs, un aux muni­ci­pales l’ex­posé public de nos diver­gences et un aux euro­péennes où nous avons subi les consé­quences de ces luttes internes.

Si nos objec­tifs n’ont pas été atteints, ce n’est pas parce que nos analyses étaient erro­nées bien au contraire. Hélas, tous les jours, les résul­tats écono­miques et sociaux nous donnent raison mais nous n’avons pas su trans­for­mer cette analyse en voix. Mieux nous avons donné nous-mêmes des armes au FN.

Nos mots nous ont été volés.

Des citoyens nous disent, ça va, la gauche on connait, on voit ce que c’est…elle est au pouvoir. Le PS a réussi le tour de force qu’aus­si­tôt qu’un élec­teur entend Gauche, il a envie de sanc­tion­ner….

Et après, le FN est venu nous voler aussi notre voca­bu­laire. Qui n’a pas entendu Marine dire : « le peuple souve­rain a parlé »…le soir des euro­péennes ?

Nous avons bâti notre campagne euro­péenne sur le refus de la poli­tique de Hollande et sur notre refus de l’Eu­rope actuelle. Le problème c’est que tout le monde était d’ac­cord et que nous ne disions que des évidences et au-delà de ces évidences Marine repre­nait nos critiques sur le monde finan­cier et en rajou­tait sur la peur de l’Autre et autres termes raco­leurs et fasci­sants.

Nous avions dit que la cinquième répu­blique était dans un état avancé de décom­po­si­tion : elle le prouve par sa propor­tion à conser­ver un bipar­tisme UMPS (à moi de prendre une expres­sion au FN) avec des partis en décom­po­si­tion morale et démo­cra­tique.

Nous nous sommes heur­tés à la méfiance vis-à-vis des « partis tradi­tion­nels », au refus des combines, et à l’exas­pé­ra­tion des accords élec­to­raux passés à la petite semaine. La montée en Espagne de PODEMOS, issu de rien, la montée de Nouvelle Donne, issu de pas grand-chose doit nous faire réflé­chir sur notre capa­cité à moti­ver dans notre forme struc­tu­relle actuelle.

Quel a été le bilan des assem­blées citoyennes ? Pour­tant une si belle idée. Les avoir placées dans le reçu popu­laire sous un drapeau d’un parti poli­tique n’a-t-il pas éloi­gné des citoyens de nos réunions ? Si c’est pour retrou­ver sous d’autres struc­tures les mêmes mili­tants que nous rencon­trons dans les partis, dans les collec­tifs, dans les syndi­cats, dans les assem­blées, on épuise nos forces et on n’avance pas.

Les syndi­cats, eux aussi, ont du mal à rassem­bler au-delà des mili­tants tradi­tion­nels et on s’aperçoit que malgré une belle lutte et beau­coup d’ab­né­ga­tion les résul­tats obte­nus des combats légi­times comme par exemple pour la SNCF et pour les inter­mit­tents ne sont pas suffi­sam­ment signi­fi­ca­tifs.

Faudra t’il trou­ver un autre cadre, un cadre supplé­men­taire dans lequel les gens se retrou­ve­raient ? Un cadre déca­dré ? Une autre manière d’agir ?

Bien­tôt, nous aurons les Assises du FdG.

C’est une bonne chose, mais c’est une chose que nous devons prépa­rer chacun, sans se masquer les diffi­cul­tés. Nous ne remet­tons pas en cause tous les apports de FDG qui a redonné un élan à la vraie gauche et qui été bâti utile­ment sur la volonté du rassem­ble­ment.

Mais il ne faut pas en figer les struc­tures. Au PG, nous sommes parti­sans de permettre les adhé­sions directes et d’ou­vrir les discus­sions avec tous ceux qui ne se sentent pas bien dans leurs rela­tions avec le PS (à condi­tion bien sûr qu’il y ait le respect de nos fonda­men­taux). Grand chan­tier. Néces­saire à notre programme de révo­lu­tion citoyenne.

Il nous faut réflé­chir aux thèmes mobi­li­sa­teurs.

Nous pensons bien entendu :

– Au Grand Marché Tran­sat­lan­tique que le FDG contri­bue à faire décou­vrir à la popu­la­tion

– A la réforme terri­to­riale car, au PG nous sommes des parti­sans convain­cus de la struc­ture répu­bli­caine basée sur la commune et le dépar­te­ment.

D’autres peuvent surve­nir, il nous faut être en état de veille. Nous deman­der comment on pour­rait fédé­rer autour du problème du travail (ou du chômage) comment INVENTER L’AVENIR.

Pour cela il faudrait que nous ne donnions pas l’image d’un parti tradi­tion­nel prêt aux alliances élec­to­rales à tout prix.

Nous avons un an et demi sans élec­tions : c’est le moment de réflé­chir mais de réflé­chir vite car

Le PS ne chan­gera pas.

L’UMP va comme le PS jouer unique­ment à être présent au second tout de 2017 avec Marine et nous ne sommes même pas sûrs que le réflexe répu­bli­cain jouera enco­re…

Donc nous sommes sous la menace.

Enfin, sans élec­tions…at­ten­tion, chers cama­rades à l’image que nous allons donner lors des séna­to­riales.

Désu­nis aux muni­ci­pales, unis aux euro­péennes, comment partons nous pour ces séna­to­riales même si nous sommes nombreux à l’in­té­rieur de FDG à plus que rela­ti­vi­ser la fonc­tion du sénat et à espé­rer que la sixième répu­blique lui fasse un sort ?

Quelle image donne­rions-nous si nous repar­tions désunis  ou unis avec ceux pour qui nous n’avons pas de mots assez durs vis-à-vis de leur poli­tique?

Et pour nous, chers cama­rades, cela passe par une non-compro­mis­sion avec le PS.

Nous esti­mons que nos élec­teurs ne sauraient comprendre une alliance élec­to­rale, même si elle a lieu à Paris où le type de scru­tin n’est pas le même que dans la Vienne.

Cette volonté, bien sûr nous l’ap­plique­rons à tous les partis et nous pren­drons nos respon­sa­bi­li­tés.

Cet après-midi, c’est avec espoir que nous avons pensé qu’il était honnête de vous livrer le fond de nos débats. Nous sommes main­te­nant là pour vous écou­ter, pour que nous avan­cions ensemble.

Mais n’ou­blions pas que le FDG existe et que l’es­poir est là. »

Décla­ra­tion adop­tée en AG dépar­te­men­tale du Parti de Gauche 86 le 28/06/14

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