Voici donc une loi sur le « séparatisme », sous le signe de l’urgence, dans un contexte où le gouvernement devrait se préoccuper de bien d’autres problèmes d’importance. Derrière un discours policé, Macron dissimule mal ses préoccupations bassement politiciennes : faire de cette question dite du « séparatisme » un argument pour la campagne présidentielle à venir, et un positionnement politique visant à mettre en difficulté une droite obligée de choisir entre approbation et surenchère.
Des chefs d’Etat comme Sarkozy avec « l’identité nationale » ou Hollande avec la « déchéance de nationalité » ont lancé de prétendus « grands débats » de société, qui ne sont que des stratagèmes à leur convenance pour montrer qu’ils sont capables comme l’extrême-droite de désigner les bons et les mauvais citoyens-nes. Et espérer ainsi flatter une partie de l’électorat attirée par des idéologies identitaires, porteuses de dérives racistes;
Désignant le « terreau » sur lequel prospèrent des dérives, la « ghettoïsation » de certains quartiers, Macron n’apporte aucune solution aux problèmes rencontrés par ces territoires : suppression des services publics, (hôpitaux, postes, impôts, médecine scolaire, assistants sociaux, inspections du travail…), appauvrissement de l’Ecole Publique, manque de transports urbains, chômage, (…), dont les élu.e.s se font pourtant régulièrement l’écho. Au lieu de quoi, le gouvernement répond par la suppression accrue des services publics. Tout en continuant d’accompagner très favorablement les écoles privées de toutes confessions.
Macron prétend s’en prendre uniquement à « l’islamisme radical ». Nous sommes des adversaires résolus de l’islamisme radical, comme de tous les intégrismes, ennemis de la démocratie et de l’égalité hommes-femmes. Mais, dans son discours, il ne parle que de l’islam, désignant ainsi clairement une religion et elle seule. Il va provoquer pendant des mois un débat nauséabond sur la bonne manière de pratiquer cette religion.
L’objectif de cette loi serait donc bien de cibler certaines populations, au risque d’amplifier le racisme qui ronge notre société fragilisée. Ensemble ! appelle à l’abandon de cette loi, qui ne fera que diviser les populations. Toutes les forces antiracistes, les forces citoyennes et démocratiques, doivent se rassembler pour empêcher ce mauvais coup contre l’universalisme, les libertés et la laïcité.
Bien vu,il ne faut laisser la porte ouverte aux démagogues.