Soutien à l’Ukraine résis­tante (février 2025)

La société ukrai­nienne dans la troi­sième année de résis­tance à l’in­va­sion russe : points d’unité et de divi­sion

Nous sommes en février 2025 et de nombreux Ukrai­niens ont oublié à quoi ressem­blait leur vie avant l’in­va­sion russe. Le senti­ment d’in­sé­cu­rité, les pertes doulou­reuses et la sépa­ra­tion d’avec les membres de la famille sont des attri­buts inhé­rents à la vie de nos citoyens, qu’ils vivent en Ukraine ou même à l’étran­ger. La longueur de la ligne de front en Ukraine dépasse désor­mais les 3 000 kilo­mètres. La popu­la­tion de l’Ukraine s’est réduite à envi­ron 30 millions d’ha­bi­tants. Les auto­ri­tés font-elles assez pour réduire la menace mili­taire et préser­ver un espace de vie ? Telles sont quelques-unes des ques­tions clés qui préoc­cupent les Ukrai­niens et qui défi­nissent leur atti­tude à l’égard de l’État en pleine guerre. La vie poli­tique s’anime peu à peu, même si la situa­tion autour de nous ne semble pas s’y prêter, avec la pour­suite de l’of­fen­sive russe dans le Donbass et le risque de bombar­de­ments sur toutes les villes.

Face à l’im­pé­ria­lisme le plus agres­sif de notre époque – l’im­pé­ria­lisme russe – le peuple ukrai­nien a choisi la voie de la lutte. Notre société a montré un élan d’auto-orga­ni­sa­tion sans précé­dent, a pardonné à l’État ses imper­fec­tions et la soli­da­rité inter­na­tio­nale est deve­nue tangible. L’Ukraine tient bon, le pouti­nisme n’a pas atteint ses objec­tifs mais l’is­sue semble loin­taine.

L’État ukrai­nien a peu changé depuis, mais le contexte dans lequel il opère a changé. Il n’y a pas de solu­tion facile pour sortir de l’état de guerre. Que devrions-nous faire – mettre fin à la guerre contre l’im­pé­ria­lisme russe ou la pour­suivre, tout en deve­nant dépen­dants du président améri­cain Donald Trump ?

Bien sûr, les chan­ge­ments dans la situa­tion inter­na­tio­nale auront un impact sur la façon dont les trans­for­ma­tions au sein de l’Ukraine auront lieu. J’ai­me­rais faire le point sur ce que les trois années de guerre ont apporté et si la dyna­mique actuelle ouvre des pers­pec­tives pour une poli­tique plus progres­siste.

Le capi­ta­lisme ukrai­nien, une usine à problèmes
Rares sont les analystes poli­tiques qui, lorsqu’ils étudient le système poli­tique ukrai­nien, ne soulèvent pas la ques­tion de la légi­ti­mité du président Zelensky. Mais la ques­tion mérite d’être posée plus profon­dé­ment : tout le discours domi­nant fondé sur les valeurs libé­rales et la confiance en l’Oc­ci­dent est-il en train de perdre sa légi­ti­mité ? Il est en train d’échouer..Au début de la guerre, tout semblait plus simple : nous voulions un capi­ta­lisme à l’amé­ri­caine et une inté­gra­tion dans l’OTAN. Depuis l’ar­ri­vée au pouvoir de Donald Trump, les choses se compliquent et les objec­tifs précé­dents sont remis en cause. Le consen­sus de droite s’ef­fondre progres­si­ve­ment. Les atti­tudes à l’égard de l’ex­trême droite ont changé. Les événe­ments récents ont montré la proxi­mité de leurs idées avec les idées conser­va­trices de l’ex­trême droite euro­péenne, adepte de Vladi­mir Poutine

La plupart des forces poli­tiques ne vont toujours pas au-delà du consen­sus droite-libé­ral. Bien sûr, les idées réac­tion­naires d’eth­no­na­tio­na­lisme et d’au­to­ri­ta­risme sont large­ment repré­sen­tées en Ukraine, mais heureu­se­ment pas autant que le voudrait la propa­gande de Poutine.

Par ailleurs, la reven­di­ca­tion de justice sociale des masses est de plus en plus pronon­cée : les mineurs, les infir­mières et les chemi­nots ukrai­niens souffrent telle­ment des abus des classes diri­geantes que la lutte contre ces abus n’a pas cessé, même au milieu de la guerre. Dans le chaos de la guerre, l’iné­ga­lité sociale est encore plus doulou­reuse qu’au­pa­ra­vant : si vous êtes riche, vous avez beau­coup plus de chances de sauver votre vie ! En même temps, l’in­ca­pa­cité de l’ap­pa­reil d’État à être au service les gens a été prou­vée par des exemples tragiques. Si l’on ne résout pas la ques­tion sociale, c’est-à-dire la redis­tri­bu­tion des biens et du pouvoir en faveur de la majo­rité de la popu­la­tion, l’Ukraine est condam­née à se trou­ver dans une situa­tion extrê­me­ment précaire.

Cepen­dant, la mise en œuvre d’une ligne de conduite de la gauche n’est pas si simple. Nous sommes en fait le seul pays euro­péen où la gauche est absente de la « grande scène » poli­tique en tant que phéno­mène, et presque toutes les forces poli­tiques jugent néces­saire de profé­rer la haine de la gauche, en mani­pu­lant habi­le­ment les trau­ma­tismes du passé sovié­tique.

L’Olympe poli­tique exis­tera encore long­temps sans la gauche, il faut l’ac­cep­ter. Toute­fois, au niveau local, un champ de pratique poli­tique de gauche s’ouvre. (…)

À mon avis, la prin­ci­pale carac­té­ris­tique de la société n’est pas tant la lassi­tude des gens face à la guerre que leur décep­tion face à l’ina­dap­ta­tion du capi­ta­lisme ukrai­nien aux condi­tions de la guerre. La dépen­dance de l’élite à l’égard des instru­ments libé­raux l’a empê­chée de prendre des déci­sions qui auraient pu sauver des vies :

1) le déve­lop­pe­ment du complexe mili­taro-indus­triel a échoué en raison de la dépen­dance à l’égard des impor­ta­tions d’équi­pe­ments mili­taires ;
2) nous n’avons pas réussi à intro­duire l’im­pôt progres­sif en raison de l’at­trait des prêts [occi­den­taux] ;
3) la fin du contrôle de la protec­tion du travail a entraîné la mort de nombreux et précieux spécia­listes ;
4) l’aus­té­rité dans le secteur public a entraîné une dété­rio­ra­tion de la qualité du poten­tiel humain, rendant de plus en plus diffi­cile pour les Ukrai­niens d’étu­dier et d’éduquer leurs enfants, de suivre un trai­te­ment médi­cal et de se réadap­ter ;
5) les restric­tions des droits des travailleurs ont profité aux oligarques, et ont décou­ragé les gens de travailler.

(…)

La mobi­li­sa­tion
La ques­tion de la mobi­li­sa­tion est deve­nue l’un des sujets qui divisent le plus la société.(…)

Le plus grand problème, cepen­dant, est que la mobi­li­sa­tion du peuple n’est pas accom­pa­gnée par des mesures de mobi­li­sa­tion équi­va­lente contre le capi­tal (voire la confis­ca­tion des biens des groupes oligar­chiques). Le fait que la société ukrai­nienne ait fait preuve d’une forte unité contre l’idée d’une réserve [exemp­tion] écono­mique (« seuls les pauvres se battent ») est une victoire évidente, car autre­ment le déses­poir aurait pu être total. Il ne fait aucun doute que l’Ukraine doit recher­cher un équi­libre entre les besoins de mobi­li­sa­tion et le fonc­tion­ne­ment de l’éco­no­mie. Il est indé­niable qu’un nombre impor­tant d’hommes échappent à la mobi­li­sa­tion et viennent gros­sir les rangs de la popu­la­tion écono­mique­ment inac­tive. (…)

Pourquoi les gens vont-ils au front ? Ce n’est pas seule­ment par amour abstrait de l’Ukraine (même si, croyez-moi, cette raison suffit à beau­coup). Le fait est que la plupart des Ukrai­niens croient en la capa­cité de l’Ukraine à chan­ger.

(…)

Lutte sociale : qui défend les travailleurs ?
Pendant la guerre, la gauche ukrai­nienne et Sotsial­nyi Rukh, ont été contraints de se réin­ven­ter dans de nouvelles condi­tions. Nos mili­tants combattent l’oc­cu­pant les armes à la main, répondent béné­vo­le­ment aux besoins huma­ni­taires et mili­taires, four­nissent une assis­tance juri­dique aux travailleurs des infra­struc­tures critiques touchés par les agres­seurs russes et apportent un soutien psycho­lo­gique au groupes affec­tés par la guerre. Nous sommes des membres à part entière de la société civile, même si nous sommes porteurs de valeurs parti­cu­lières : nous croyons à la démo­cra­tie socia­liste, à la soli­da­rité inter­na­tio­nale et à la primauté de la dignité humaine. Et notre posi­tion claire contre les poli­tiques néoli­bé­rales n’a jamais été aussi perti­nente.

Dans le contexte actuel d’ag­gra­va­tion de la crise, le gouver­ne­ment cherche un moyen facile de stabi­li­ser l’éco­no­mie aux dépens des citoyens : en intro­dui­sant un système de retraite par capi­ta­li­sa­tion, en adop­tant un nouveau Code du travail pour rempla­cer celui de 1971 et en priva­ti­sant les banques ou les chemins de fer appar­te­nant à l’État. Aucune de ces réformes n’est nouvelle – tous les gouver­ne­ments ukrai­niens ont voulu les mettre en œuvre depuis la crise finan­cière de 2008. La survie du mouve­ment syndi­cal orga­nisé dépend de la capa­cité des syndi­cats ukrai­niens à trou­ver la force de s’unir et de lutter contre ces réformes exor­bi­tantes. Bien sûr, les syndi­cats ukrai­niens sont depuis long­temps un instru­ment de lutte collec­tive, mais pendant l’in­va­sion, ils sont deve­nus plus conscients de leur respon­sa­bi­lité envers les travailleurs, car ils restent la voix la plus forte des inté­rêts des travailleurs.

Malgré l’in­ter­dic­tion offi­cielle des rassem­ble­ments, des mani­fes­ta­tions de rue contre les ferme­tures d’hô­pi­taux et des fusions d’uni­ver­si­tés ont lieu en Ukraine. Car rien ne nous fera accep­ter les mauvaises condi­tions de vie. Dans la plupart des cas, l’op­ti­mi­sa­tion du secteur public est réali­sée d’une manière qui arrange les fonc­tion­naires, et non pour amélio­rer la qualité du service ou pour déga­ger des fonds pour la victoire. Par ailleurs, les Ukrai­niens contestent de plus en plus les viola­tions de leurs droits du travail devant les tribu­naux, et chaque succès dans ces affaires est la victoire du peuple qui lui donne la force pour aller de l’avant et de rempor­ter une grande victoire pour l’Ukraine.

Je veux croire qu’à l’ave­nir la classe ouvrière jouera un rôle beau­coup plus impor­tant dans la vie du pays. Si elle a joué un rôle si impor­tant dans le main­tien de la ligne de front et de la stabi­lité écono­mique, serait-il démo­cra­tique de la priver de sa voix dans la sphère poli­tique ? L’ab­sence de forces poli­tiques de gauche est le plus grand problème de la démo­cra­tie ukrai­nienne. Mais malgré toutes les pertes et la priva­tion de droits actuelle, la classe ouvrière a une chance de deve­nir forte à long terme.

Des élec­tions qui bous­culent la démo­cra­tie
L’Ukraine est aujourd’­hui confron­tée à un choix diffi­cile : comment préser­ver notre dignité et proté­ger notre démo­cra­tie ?(…)

De nombreuses ques­tions angois­santes se posent. Comment les élec­tions peuvent-elles se dérou­ler en toute sécu­rité ? Les forces prorusses ne gagne­ront-elles pas ? Si les élec­tions ont lieu, chan­ge­ront-elles le paysage idéo­lo­gique ?

Je pense que nous ne devons pas céder à la peur panique. Nous devons réflé­chir davan­tage aux dommages qui seront causés si les élec­tions ont lieu demain et qu’elles se déroulent sans notre influence. Nous, la gauche ukrai­nienne, devons enfin donner aux travailleurs ukrai­niens le droit de choi­sir. Si nous ratons les prochaines élec­tions parce que nous ne sommes pas prêts, rien ne dit que l’his­toire nous donnera une nouvelle chance de faire nos preuves. Malheu­reu­se­ment, la guerre nous a rappelé que le temps est limité et que nous ne sommes pas éter­nels. Si nous ne saisis­sons pas cette chance, nous serons condam­nés à conti­nuer à tour­ner en rond dans la lutte contre les consé­quences du capi­ta­lisme à l’ago­nie – réduc­tion des droits du travail, ferme­ture d’hô­pi­taux, etc.

(…)

Je voudrais vous rappe­ler que les élec­tions dans la Répu­blique popu­laire d’Ukraine il y a plus d’un siècle n’ont pas pu empê­cher l’ef­fon­dre­ment de l’État ukrai­nien, bien qu’elles n’aient pas été une victoire pour les forces russes. Je pense que l’Ukraine est beau­coup plus forte aujourd’­hui.

Malgré la pers­pec­tive des élec­tions, nous devrions réflé­chir à la manière d’adap­ter le régime juri­dique de la loi martiale aux besoins de la démo­cra­tie ukrai­nienne (et non l’in­verse). D’au­tant plus que la guerre va durer long­temps. Nous devons lever les restric­tions sur le droit de grève et de mani­fes­ta­tion, et étendre les formes de contrôle public ! Car dans le contexte ukrai­nien, la démo­cra­tie n’em­pêche pas les victoires mili­taires. En revanche, sa dispa­ri­tion provoque la panique, la peur et la méfiance. Au cours des trois dernières années, nous avons eu beau­coup de preuves de la première propo­si­tion et, malheu­reu­se­ment, de la seconde.

Soli­da­rité mondiale et recons­truc­tion
En conclu­sion, on ne saurait trop insis­ter sur le fait que la ques­tion ukrai­nienne est une ques­tion mondiale. Je suis sincè­re­ment convaincu que cette guerre montrera la capa­cité du monde à s’unir contre la barba­rie. Les cama­rades des mouve­ments de gauche du monde entier ont encore une chance d’em­pê­cher la plus grande catas­trophe du 21e siècle –

la défaite de l’Ukraine dans la guerre contre l’op­pres­seur impé­ria­liste russe. Le succès des Ukrai­niens servira d’exemple aux autres nations du monde qui osent aller à l’en­contre des plans de l’en­va­his­seur.

Je tiens à expri­mer une fois de plus mon mépris pour ceux qui, depuis la pseudo-gauche, ont oublié l’es­sence de la véri­table soli­da­rité et cherchent n’im­porte quelle excuse pour refu­ser à l’Ukraine le droit de se défendre. Dans leurs analyses géopo­li­tiques, ils ignorent le peuple ukrai­nien, qui est la clé de la résis­tance et de la préven­tion des réformes néfastes.

Enfin, je voudrais dire quelques mots sur la recons­truc­tion. Malheu­reu­se­ment, les mots « recons­truc­tion juste » perdent leur sens, tout comme les mots « paix juste ». Nous devons donner un sens réel à ce concept.

Pour moi, la paix et la recons­truc­tion seront justes dans les condi­tions suivantes :

1) Garan­tir l’in­dé­pen­dance
L’an­nu­la­tion de la dette exté­rieure de l’Ukraine est une condi­tion préa­lable. L’éco­no­mie doit être socia­li­sée : les entre­prises stra­té­giques doivent être déte­nues par l’État sous la direc­tion de collec­tifs de travailleurs. L’ac­cent doit être mis sur le déve­lop­pe­ment de l’éner­gie verte et de l’in­dus­trie afin que nous puis­sions produire des biens tech­no­lo­giques chez nous et ne pas dépendre des maîtres étran­gers.

Les socié­tés trans­na­tio­nales devraient adhé­rer à des normes sociales qui ne soient pas pires que celles de leur pays d’ori­gine. Les ressources natu­relles et la main-d’œuvre ukrai­niennes doivent alimen­ter notre écono­mie, et non assu­rer la pros­pé­rité de quelqu’un à l’étran­ger. Une pers­pec­tive stra­té­gique consis­te­rait à conclure des alliances de défense avec les pays qui se sentent mena­cés par la Russie (notam­ment la Pologne, les États baltes et la Scan­di­na­vie). L’en­semble de la popu­la­tion devrait suivre une forma­tion mili­taire et l’État devrait créer des garan­ties sociales appro­priées à cet effet (main­tien du salaire moyen pendant la forma­tion). Dans ces condi­tions, l’Ukraine pourra surmon­ter sa posi­tion péri­phé­rique et mettre son indé­pen­dance au service des inté­rêts de la popu­la­tion.

2) Le pouvoir des travailleurs
La popu­la­tion active de l’Ukraine a payé un lourd tribut à l’in­dé­pen­dance et elle mérite donc le pouvoir. Les travailleurs doivent avoir une influence sur l’état des choses en Ukraine, en parti­cu­lier à travers les partis ouvriers de gauche. Les lois ne devraient pas être adop­tées sans l’ac­cord des syndi­cats. Les travailleurs doivent être repré­sen­tés dans la gestion des entre­prises afin de garan­tir une répar­ti­tion équi­table des résul­tats de l’ac­ti­vité écono­mique. Tous les accords d’in­ves­tis­se­ment doivent être soumis à des audits syndi­caux pour s’as­su­rer qu’ils vont dans l’in­té­rêt à long terme de la classe ouvrière et qu’ils favo­risent l’em­ploi produc­tif. Un minis­tère du travail devrait être créé pour veiller à ce que les inté­rêts des travailleurs soient pris en compte de manière opti­male, pour déter­mi­ner la charge de travail la meilleure et pour coor­don­ner les inspec­tions du travail et les services de l’em­ploi, avec une direc­tion nommée par les syndi­cats. C’est la seule façon de restau­rer la confiance des travailleurs dans l’État et de promou­voir l’in­clu­sion des citoyens dans la poli­tique.

3) Une poli­tique sociale pour tous
Égali­ser les salaires entre les femmes et les hommes en établis­sant des salaires mini­mums fixes pour les secteurs les plus fémi­ni­sés – édu- cation, santé et soins (ces salaires ne devraient pas être infé­rieurs à la moyenne natio­nale). Les appels d’offres pour la recons­truc­tion devraient inclure des clauses sociales – le gagnant devrait être le candi­dat qui offre les meilleures condi­tions de travail et garan­tit la parti­ci­pa­tion des employés à la gestion. L’ac­cent doit être mis sur le soutien des programmes d’em­ploi par le biais de projets de construc­tion d’in­fra­struc­tures à grande échelle (y compris d’in­fra­struc­tures sociales). Le syndi­cat peut obli­ger le proprié­taire à augmen­ter les effec­tifs si la charge de travail maxi­male est dépas­sée. Les mères, les vété­rans de guerre et les personnes handi­ca­pées devraient avoir un droit prio­ri­taire à l’em­ploi. Il doit deve­nir écono­mique­ment non rentable de main­te­nir des normes sociales trop peu élevées !

Tous ces chan­ge­ments ne couvrent certai­ne­ment pas tout ce dont l’Ukraine a besoin. Mais ils peuvent contri­buer à ouvrir la voie à une poli­tique plus inclu­sive, plura­liste et démo­cra­tique.

Je voudrais égale­ment expri­mer ma grati­tude à tous nos amis inter­na­tio­naux qui ont fait leurs nos diffi­cul­tés et nos triomphes, qui ont collecté des fonds et envoyé des four­ni­tures précieuses à l’Ukraine, qui ont fait circu­ler de vraies infor­ma­tions malgré la crainte de faire l’objet de fausses accu­sa­tions dans leur propre pays. Ensemble, nous avons déjà réalisé l’im­pos­sible : l’Ukraine a résisté et son avenir sera sans aucun doute beau­coup plus lié à celui du monde entier.

Vita­liy Dudin
Vita­liy Dudin est avocat du travail, membre de l’or­ga­ni­sa­tion socia­liste Sotsial­nyi Rukh. Kyiv, 12 février 2025.

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