Sud Educa­tion: Pour la vacci­na­tion, contre l’ex­trême-droite.

Pour la vacci­na­tion, contre l’ex­trême-droite

publié le 16 août

SUD éduca­tion porte depuis le début de la crise sani­taire ses reven­di­ca­tions pour la santé des person­nels et des élèves et notam­ment la mise en œuvre rapide d’une campagne de vacci­na­tion massive : la commu­nauté scien­ti­fique indique unani­me­ment que c’est la seule porte de sortie de la pandé­mie. Les ater­moie­ments du gouver­ne­ment ont retardé la campagne de vacci­na­tion. Elle n’a pas été plei­ne­ment prise en charge par l’ad­mi­nis­tra­tion, ce qui a renvoyé les person­nels à des diffi­cul­tés diverses pour trou­ver des créneaux de vacci­na­tion.

À l’ap­proche de la rentrée scolaire et alors que le variant Delta se multi­plie, l’enjeu de la vacci­na­tion reste énorme. À ce titre, la mise en œuvre d’une campagne de vacci­na­tion dans les établis­se­ments scolaires est de bon sens. Elle doit être effec­tuée par des person­nels formés et sans dégra­der les condi­tions de travail des person­nels médi­caux de l’Édu­ca­tion natio­nale. Nous connais­sons malheu­reu­se­ment la capa­cité du gouver­ne­ment à faire des annonces qui sont insuf­fi­sam­ment mises en œuvre sur le terrain : cela a été le cas pour les distri­bu­tions de masques ou l’or­ga­ni­sa­tion de campagnes de tests. Il est indis­pen­sable que cette fois-ci, une enve­loppe spéci­fique soit allouée immé­dia­te­ment pour permettre la mise en œuvre de cette campagne de vacci­na­tion sur site. Enfin, pour déve­lop­per au mieux la campagne de vacci­na­tion, il est indis­pen­sable que soit mise en œuvre au plus vite la levée des brevets des vaccins et le trans­fert des tech­niques de produc­tion des labo­ra­toires vers les pouvoirs publics au plus vite.

Le passe sani­taire n’est pas mis en œuvre dans les écoles et établis­se­ments. Le proto­cole sani­taire publié fin juillet intro­duit cepen­dant le prin­cipe de l’évic­tion des seul-e-s cas-contact non-vacciné-e-s. Au vu du retard pris par la campagne de vacci­na­tion et de la proxi­mité de la rentrée scolaire, il est illu­soire de penser que l’en­semble des élèves pour­rait être en situa­tion d’être vacciné-e-s à la rentrée. Par ailleurs, ce sont dans les terri­toires les plus défa­vo­ri­sés que la vacci­na­tion est à ce stade la plus faible : cette diffé­ren­cia­tion entre élèves vacciné-e-s et non-vacciné-e-s repro­dui­rait des inéga­li­tés sociales déjà à l’œuvre. Enfin, même si l’on n’a pas de préci­sion à ce sujet, il ne serait pas accep­table que l’on exige des person­nels de l’Édu­ca­tion natio­nale de prendre en charge les missions qui seraient liées à cette mesure.

SUD éduca­tion se prononce pour la vacci­na­tion de masse et, avec son union syndi­cale Soli­daires, dénonce ferme­ment la mise en œuvre du passe sani­taire. En effet, le gouver­ne­ment n’a pas été capable d’or­ga­ni­ser une vacci­na­tion massive de la popu­la­tion et fait payer son incu­rie aux travailleurs et travailleuses par un dispo­si­tif de contrôle, de surveillance et de contrainte géné­ra­li­sés. Par ailleurs, il a par ses volte-face succes­sifs, ses mensonges et ses approxi­ma­tions large­ment sa part de respon­sa­bi­lité dans la montée des thèses complo­tistes.

Pour autant, nous ne nous recon­nais­sons pas dans la mobi­li­sa­tion en cours contre le passe sani­taire. En effet, la mobi­li­sa­tion, qui a commencé cet été et que Philip­pot, président du mouve­ment d’ex­trême-droite Les Patriotes, appelle à pour­suivre le 4 septembre, mêle reven­di­ca­tions anti-masques, anti-vacci­na­tion et toutes mesures de préven­tion à la critique du passe sani­taire au nom des liber­tés indi­vi­duelles. Cette mobi­li­sa­tion laisse appa­raître un discours indi­vi­dua­liste et propre à l’ex­trême-droite alimenté par la peur du progrès, la défense d’un ordre « natu­rel » dans lequel seuls les plus forts survivent, l’écri­ture d’une post-vérité fantas­mée et nour­rie de récits complo­tistes et obscu­ran­tistes, des slogans et des symboles racistes et anti­sé­mites into­lé­rables et crimi­nels, des compor­te­ments oppres­sifs et LGBTI­phobes, des appels à l’in­ter­ven­tion de l’ar­mée.

Le mécon­ten­te­ment à l’égard du gouver­ne­ment est légi­time, or l’ex­trême-droite s’en nour­rit et l’uti­lise pour diffu­ser son idéo­lo­gie réac­tion­naire. Ne la lais­sons-pas faire ! Dans un contexte de montée de l’ex­trême-droite (succès élec­to­raux à l’échelle mondiale, violences racistes et anti­sé­mites, violences à l’égard des migrant-e-s…), nous avons la respon­sa­bi­lité de nous oppo­ser à leurs mani­fes­ta­tions, à leurs mensonges, à leur haine. Nous ne sommes pas dans le même camp, et il faut l’af­fir­mer en refu­sant de scel­ler dans la rue des alliances de fait, par oppor­tu­nisme. Il s’agit main­te­nant de porter nos propres reven­di­ca­tions et pers­pec­tives d’ac­tion dans le réper­toire de classe du mouve­ment social : contre la poli­tique anti-sociale du gouver­ne­ment, pour le progrès social, par la construc­tion d’un mouve­ment de grève dans l’Édu­ca­tion natio­nale et inter­pro­fes­sion­nels à partir de septembre.

En consé­quence, SUD éduca­tion appelle les person­nels de l’Édu­ca­tion natio­nale à ne parti­ci­per à aucune mobi­li­sa­tion orches­trée par l’ex­trême-droite ou acquise à ses idées nauséa­bondes.

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